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Négligence médicale alléguée : Les proches de Georges Ramen, 62 ans : «Nous voulons des réponses...»

16 avril 2020

Il ne jouissait pas d’une santé de fer mais grâce à des séances de dialyse régulières, il menait une vie stable. Cela faisait deux ans que Georges Ramen (photo), 62 ans, se rendait à l’hôpital SSRN trois fois par semaine. Le mardi, le jeudi et le samedi, il faisait partie des patients dialysés au premier créneau et dont les soins débutent à 7 heures.

 

Le samedi 28 mars, comme prévu, il s’y était rendu pour sa séance. Mais il n’a pu en bénéficier et a été transféré contre son gré à la Flu Clinic pour des examens médicaux, le personnel médical le soupçonnant d’être atteint du Covid-19 du fait qu’il souffrait d’une légère fièvre. Il y a passé la nuit sans avoir recours à sa dialyse avant de rendre l’âme le lendemain matin. Les résultats de ses examens au Covid-19 s’étant avérés négatifs, son entourage crie à la négligence médicale. Le ministère de la Santé a initié une enquête.

 

Depuis le décès du sexagénaire, tant de questions taraudent Christelle, sa fille. Elle s’est plainte auprès du surintendant de l’hôpital SSRN et espère que des éclaircissements lui seront vite apportés. Car, dit-elle, le samedi 28 mars, l’état de santé de son père était stable. «Lorsqu’il est arrivé à l’hôpital, il a marché le long du couloir et n’a même pas eu besoin de fauteuil roulant.» Il devait avoir recours à sa séance de dialyse mais un screening a révélé qu’il souffrait d’une légère hausse de température. N’écartant pas le fait qu’il pourrait être atteint du Covid-19, le personnel médical et des officiers de police ont préféré le transférer à la Flu Clinic pour des examens approfondis. «Il y a été conduit sans que nous en soyons informés. Il ne voulait pas s’y rendre, insistant sur l’importance de sa dialyse, mais les médecins lui ont fait comprendre que celle-ci ne se ferait que lorsque les autres examens auront été effectués.»

 

Informés par Georges Ramen, ses proches l’ont rejoint à la Flu Clinic où ils ont été obligés de se plier aux exigences des médecins et de suivre le protocole. Mais à 19 heures, le même jour, il a informé ses proches qu’il n’avait toujours pas eu recours à la dialyse. Il a passé la nuit à la Flu Clinic. Le lendemain matin, son état de santé s’est aggravé. «Nous n’avions pas pu joindre mon père au téléphone. Nous avions contacté la clinique directement et les médecins nous avaient expliqué qu’ils essayaient de faire baisser la température de mon père progressivement», explique Christabelle. Malheureusement, une trentaine de minutes plus tard, la famille Ramen a appris le décès du sexagénaire. «Comment une telle chose a pu lui arriver ?» D’autant que, quelques heures plus tard, les résultats des examens de Georges Ramen au Covid-19 sont tombés et se sont avérés négatifs. Ils indiquent avoir consulté un médecin légiste qui leur aurait indiqué que la victime n’a pas survécu parce qu’elle avait un taux élevé de globules blancs, d’urée, de potassium et de créatine dans le sang. «Cela aurait très bien pu être évité si mon père avait eu recours à sa dialyse comme prévu», s’insurge Christelle. 

 

Le jeudi 2 avril, les proches de Georges Ramen se sont rendus à l’hôpital SSRN pour avoir des réponses. «Nous savons que les tests sanguins pour indiquer un taux élevé de globules blancs se font habituellement sur place et que les résultats sont obtenus après quelques heures. Comment cela se fait-il qu’ils soient tombés uniquement après son décès ? Pourquoi ne lui ont-ils pas fait sa dialyse alors que son médecin traitant affirme avoir effectué la demande ?» Tant de questions que se posent les membres de cette famille et qui demeurent, pour l’heure, sans réponses. Le même jour, ils se sont plaints auprès du surintendant de l’établissement en ce sens. «Le but de notre démarche n’est pas lucratif. Nous voulons juste avoir des réponses et ne souhaitons pas que d’autres patients dialysés subissent le même sort.»

 

Sollicité, le ministère de la Santé indique avoir pris connaissance du cas de Georges Ramen et qu’une enquête approfondie a été initiée. «Ce qui est arrivé n’est pas tolérable. Nous devons cependant attendre les conclusions de l’enquête avant de pouvoir nous prononcer sur le sujet et situer les responsabilités.»

 


 

L’appel de détresse de Jeannot Dorasawmy entendu

 

Il craignait pour sa santé et celle des autres patients du centre de dialyse de l’hôpital de Rose-Belle. Dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux en début de semaine, l’ex-handballeur Jeannot Dorasawmy fait état du non-respect du protocole sanitaire en ces lieux. Il expliqu qu’une infirmière ayant été en contact avec une personne testée positive au Covid-19 en avait informé ses supérieurs mais était toujours en poste. «Bien que le premier test se soit avéré négatif, le protocole établi par le ministère de la Santé voulait qu’elle soit placée en isolement pendant plusieurs jours avant d’effectuer un deuxième test pour confirmer le premier. Pourtant, elle travaillait toujours.» Le responsable du centre de dialyse de Rose-Belle avait été informé et avait, à son tour, informé ses supérieurs. Cependant, les actions nécessaires n’avaient pas été prises, au grand désarroi des patients vulnérables. Grâce à son appel de détresse, des actions ont été prises. Jeannot Dorasawmy indique que la situation y est à présent sous contrôle.
 

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