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Sheena Buleeram, 24 ans, poignardée mortellement par son ex-mari | Adieux émouvants à une jeune femme pleine d’ambition

Sheena Buleeram a reçu 22 coups de couteau d’Umaiir Nubeebuccus, son ex-époux.

Elle voulait prendre un nouveau départ. Alors, après un peu plus d’une année de mariage, où elle a subi les coups d’Umaiir Nubeebuccus, la jeune femme a décidé de quitter ce dernier. Mais quatre ans après leur divorce, son ex-époux l’a poignardée mortellement. L’entourage de la victime se confie…

Elle voulait donner un nouveau sens à sa vie… C’est la raison pour laquelle Ganeswaree Buleeram, affectueusement appelée Sheena, avait pris la décision de se séparer d’Umaiir Nubeebuccus, qu’elle avait épousé à l’âge de 18 ans. C’était il y a quatre ans, expliquent des proches de la jeune femme qui n’en pouvait plus de subir les coups de son ex-mari.

 

De son côté, Umaiir Nubeebuccus, 28 ans, aurait longtemps insisté pour qu’elle lui accorde une nouvelle chance. D’après l’entourage de la jeune femme de 24 ans, il aurait même récemment menacé Sheena à plusieurs reprises, lui disant que «si to pa vinn pou mwa, to pa pou vinn pou personn». Mais Sheena ne serait jamais revenue sur sa décision.

 

Sauf que le vendredi 8 novembre, Umaiir Nubeebuccus a fini par mettre ses menaces à exécution, plongeant une famille entière dans une terrible souffrance. Il a assené plusieurs coups de couteau à la jeune femme, 22 d’après la conclusion du rapport d’autopsie rédigé par le chef du département médico-légal, le Dr Sudesh Kumar Gungadin. Le décès de Sheena Buleeram a été attribué à un stab wound to the heart. Depuis, souffrance, regrets et colère rythment le quotidien de sa famille. Celle-ci revient sur le calvaire vécu par la jeune femme…

 

Benjamine d’une fratrie de quatre enfants, Sheena était encore au collège lorsqu’elle s’est mariée civilement à Umaiir Nubeebuccus. «Cela s’était passé sans que nous n’ayons été mis au courant. Elle était majeure et n’avait pas besoin de notre consentement. Vu qu’elle vivait toujours avec nos parents, nous n’avions rien constaté d’anormal», relate Vishan, le frère aîné de Sheena, rentré d’Australie pour les funérailles.

 

Le mariage civil aurait eu lieu au domicile de la famille Nubeebuccus en septembre 2013, en présence d’un officier de l’état civil et des proches d’Umaiir Nubeebuccus, choisis comme témoins. Mais ce n’est qu’en novembre 2015 que les choses ont commencé à dégénérer au sein du couple et que Sheena a fini par se confier à sa famille. «Elle était rentrée avec des traces de brûlures sur le ventre. Umaiir l’avait agressée parce qu’elle lui avait reproché de voir d’autres femmes et d’avoir mis enceinte l’une d’elles. C’est à ce moment-là que nous avons appris pour leur mariage.»

 

Sheena décide donc de divorcer. «Elle était ambitieuse et brillante. Elle avait entamé des études à l’Université de Technologie de Maurice et avait obtenu son diplôme. Après ses stages, elle a été embauchée comme Health and Safety Officer dans un hôtel de la côte est en août. Nous étions tous fiers d’elle». Une fois qu’elle s’est stabilisée financièrement, «je lui ai demandé si elle avait l’intention de se marier ou si elle accorderait une autre chance à Umaiir, en plaisantant», confie Vishan. «Mais elle n’avait qu’une idée en tête : poursuivre ses études l’année suivante afin d’obtenir son master. Elle disait aussi qu’il était hors de question pour elle de se remettre avec cet homme alors qu’elle réalisait enfin ses rêves. Cela m’avait rassuré.» Des projets pour sa petite sœur, il en avait tellement. Il souhaitait notamment qu’elle le rejoigne en Australie plus tard et qu’elle y construise sa carrière professionnelle. Mais tout ce qu’il avait prévu pour elle est tombé à l’eau brusquement…

 

Depuis plusieurs mois, les membres de la famille Buleeram n’avaient plus l’esprit tranquille. Leurs inquiétudes se sont accentuées en août, lorsque leur petite protégée est rentrée à la maison plus tard que d’habitude, après le travail. «Elle avait les yeux rougis et des bleus sur le corps. Elle refusait de dire ce qui n’allait pas. Elle avait pris sa douche et s’était couchée, en promettant de tout nous dire le lendemain», se souvient Kavita, la mère de Sheena. Mais avant même d’avoir pu affronter qui que ce soit, elle s’est rendue chez sa sœur Anju, sa confidente, à Piton, très tôt le lendemain matin. «Elle n’avait pas voulu inquiéter nos parents parce qu’ils sont malades. Elle s’est donc confiée à moi et m’a racontée qu’Umaiir l’avait récupérée après ses heures de travail et menacée parce qu’elle ne voulait pas se remettre avec lui. Je l’ai suppliée de porter plainte mais elle a refusé. Umaiir lui avait parlé de ses projets et elle ne voulait pas compromettre ses chances d’aller travailler sur un bateau de croisière. Elle éprouvait de la sympathie pour lui.»

 

D’ailleurs, elle lui aurait même trouvé un poste de serveur à l’hôtel où elle travaille pour lui donner un coup de pouce. Mais une semaine avant le drame, Umaiir la harcelait toujours. Alors Sheena n’avait pas d’autre choix que de solliciter l’aide des forces de l’ordre. «Elle s’était rendue au poste de police de Montagne-Blanche pour relater les faits et les policiers avaient donné un avertissement à Umaiir.» Mais cela ne l’a pas arrêté…

 

Il a suivi le van de l’hôtel qui devait ramener Sheena dans les parages de Sébastopol à 16 heures et une fois qu’elle en est descendue, il l’a obligée à grimper à bord de la voiture qu’il conduisait. Pendant des heures, Anju, la sœur de Sheena, et Neha, sa belle-sœur, tentent d’entrer en contact avec la jeune femme et Umaiir. «Umaiir disait qu’il la ramènerait dans 15 minutes, qu’il était dans la localité. Il nous a mis sur plusieurs fausses pistes. Lorsqu’il nous arrivait d’avoir Sheena au téléphone, nous constations qu’elle n’allait pas bien, qu’elle pleurait», raconte Neha. Ses proches et elle alertent entre-temps la police de Montagne-Blanche.

 

Mais ce n’est que très tard dans la soirée que la terrible nouvelle est tombée. «Nous avions contacté les parents d’Umair au téléphone pour leur demander de raisonner leur fils. Sa mère nous a répondu qu’il avait été arrêté et qu’elle était désolée de ce qui était arrivé à Sheena. Nous n’avions pas compris tout de suite», raconte l’époux d’Anju. Mais en se rendant au poste de police de Montagne-Blanche, ils ont eu la confirmation que la jeune femme était décédée. «Nou finn tranble telman nou finn gagn sok.»

 

Le corps de Sheena Buleeram a été retrouvé par des policiers qui patrouillaient vers 21 heures, dans les champs de canne à Camp-de-Masque, à côté de la voiture que conduisait Umaiir. Ce dernier, qui se trouvait à quelques mètres des lieux, a tenté de maquiller son crime en accident mais les blessures que portait la victime ont intrigué les officiers. Après avoir été soumis à un feu roulant de questions, le jeune homme a fini par passer aux aveux : il a expliqué avoir poignardé Sheena parce qu’elle aurait échangé des messages avec un autre homme.

 

Une accusation provisoire de meurtre a été logée contre lui en cour. Sheena, elle, a rejoint sa dernière demeure le lundi 11 novembre. C’est avec douleur et tristesse que ses amis et proches lui ont fait leurs adieux. Tous ne réclament qu’une chose : que justice lui soit rendue.