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6 septembre 2025 18:22
Si l’opposition parle de mal-être qui touche la petite île, l’équipe gouvernante, pour sa part, met en avant des progrès réalisés au cours des dernières années. Entre critiques, appel à la dissolution de l’Assemblée régionale et menaces de démission, Rodrigues vit en ce moment au rythme d’instabilités politiques qui occupent l’actualité...
Alerte météo : Rodrigues semble être sous l’influence d’une zone d’instabilité. Conséquence : un climat de tension avec des vents de discorde qui soufflent fort entre le gouvernement régional et l’opposition, créant de fortes turbulences et des vacillements. L’Organisation du peuple rodriguais (OPR) de l’opposition, en ciblant Franceau Grandcourt, le Chef commissaire, parle de «mauvaise gestion» et dénonce ainsi un régime en place qui avance dans le brouillard.
Sous forme de gros nuages noirs qui s’accumulent ces derniers jours, il a beaucoup été question d’instabilités politiques et de présumées tensions au sein du gouvernement régional. Lors d’une de ses dernières conférences de presse, Paul Bérenger, le Deputy Prime Minister, avait même parlé de «fiasco», en faisant allusion aux dépenses dans le pays, tout en évoquant des «irresponsabilités» de la part de certaines personnes et en critiquant vivement l’équipe qui, selon lui, «pe vire Rodrigues anbalo». Il devait aussi déclarer qu’il est pour la tenue d’élections régionales dans l’intérêt de la petite île.
Des vagues de contestation s’étaient aussi soulevées le dimanche 31 août lors d’un meeting tenu par l’OPR à Malabar à Rodrigues, sous le thème «Rodrig en danze, l’alliance bizin ale, anou sov Rodrig». Plusieurs intervenants avaient pris la parole, notamment pour dénoncer la façon d’administrer de l’équipe gouvernante. «Anou sov nou pei (...) Le destin du pays et de l’autonomie est en danger», avait martelé Francisco François, le leader de l’OPR, qui avait aussi réclamé «la démission du gouvernement de l’alliance Libération et la dissolution de l’Assemblée régionale» lors du rassemblement. L’OPR avait même menacé de démissionner en bloc si l’alliance au pouvoir ne démissionnait pas. «Si la situation perdure, dans l’intérêt de Rodrigues, les huit élus de l’OPR à l’Assemblée régionale démissionneront en bloc», avait déclaré Francisco François.
«Tout va bien»
Alors que des éclairs enflammés illuminent actuellement les débats concernant la situation politique dans la petite île, le Chef commissaire, pour sa part, réfute les rumeurs d’instabilité au sein du gouvernement régional. «C’est une propagande qui a été montée contre le gouvernement régional. Ce n’est pas vrai. Nous dirigeons le pays dans la stabilité. Nous sommes une équipe avec plusieurs partis, nous sommes une alliance, et bien sûr, il y a des divergences. Il ne faut pas non plus prendre des divergences comme étant des points de désaccord comme si c’était des désaccords qui peuvent mener vers la rupture. Nous nous rencontrons tous les vendredis pour voir les affaires de Rodrigues. Tout va bien», nous confie Franceau Grandcourt, qui condamne les agissements de l’opposition. «Ce que je peux dire sur le mood dans le pays, c’est que la population est un peu dégoûtée par l’attitude de l’OPR qui en est à sa troisième tentative de démissionner en tant que membre de l’opposition. Les membres de l’OPR ont signifié leur intention de démissionner et je ne sais pas s’ils iront de l’avant, mais c’est très mal vu par les intellectuels, même dans leur propre camp, parce que c’est une source d’instabilité. Avoir des élections fréquentes à Rodrigues, ce n’est pas forcément dans l’intérêt de la stabilité sociale. On a eu des élections en 2022, puis en 2024, donc si jamais ils étaient des gens responsables, ils n’auraient même pas osé mentionner le fait d’avoir des élections, là ! On ne peut pas avoir des élections à chaque fois», nous déclare le Chef commissaire.
Pour lui, son équipe ira jusqu’au bout de son mandat. «Les gens disent, il faut laisser le temps à l’alliance. En 2027, les Rodriguais vont décider. À Maurice, on m’a posé la question et j’ai répondu que "si jamais il y a une élection, on va gagner". Et un politicien, toujours à Maurice, m’a demandé pourquoi j’ai peur si je pense que nous allons gagner les élections. Je réponds que ce n’est pas une question d’avoir peur, c’est une question de principe, nous avons un mandat de cinq ans, on termine notre mandat et puis on verra», ajoute Franceau Grandcourt. Ce mardi 2 septembre, lors d’un passage à Maurice, il a rendu une visite de courtoisie au Premier ministre Navin Ramgoolam au bâtiment du Trésor à Port-Louis.
Le vice-premier-ministre, Paul Bérenger, était également présent. Le Chef commissaire de Rodrigues a profité de cette rencontre pour inviter Navin Ramgoolam à venir à Rodrigues dans le cadre des prochaines célébrations marquant le 23e anniversaire de l’autonomie de l’île.
À la suite de la réunion, Franceau Grandcourt a souligné que son échange avec le Premier ministre a été cordial, soulignant que les discussions se sont concentrées sur le paysage politique ainsi que sur les projets de développement à venir pour Rodrigues. Il a également souligné les progrès réalisés dans l’île au cours des dernières années, notant des améliorations significatives dans la qualité de vie des Rodriguais, en particulier dans les domaines du sport, de l’éducation et du tourisme. À l'issue de cette rencontre, il a aussi, face à la presse, rejeté les appels à la démission lancés par l’opposition. «Pas question de démissionner ! J’ai un mandat clair du peuple rodriguais», a-t-il précisé.
Que disent les prévisions politiques pour les jours à venir ? Est-ce que le climat (politique) à Rodrigues s’éclaircira ? Une actualité à suivre...
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