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Dépistage néonatal : Pour mieux soigner les maladies infantiles

La pédiatre Faeza Soobadar souligne que le dépistage néonatal fait partie de la médecine préventive des nouveau-nés et leur apporte un véritable bénéfice.

Détecter et prévenir des maladies rares et sévères chez les nourrissons, c’est l’objectif du dépistage néonatal. Un service qui est désormais disponible au Wellkin Hospital. Faeza Soobadar, pédiatre néonatologiste et chef de l’unité des soins intensifs néonatals de cet établissement nous en dit plus sur les bienfaits d’une telle possibilité.

C’est une première chez nous mais pas seulement. C’est aussi le cas pour la région océan Indien. Le dépistage néonatal est désormais disponible et ce, grâce au Wellkin Hospital qui l’a introduit le 29 avril. Mais à quoi sert-il exactement ? Il permet tout simplement de prévenir de nombreux troubles physiques et mentaux, voire des décès, chez les tout-petits. «Le dépistage néonatal fait partie de la médecine préventive des nouveau-nés et leur apporte un véritable bénéfice. C’est un processus au cours duquel les nourrissons font l’objet d’un examen médical approfondi durant leurs premières semaines de vie», explique le Dr Faeza Soobadar, pédiatre néonatologiste et chef de l’unité des soins intensifs néonatals au Wellkin Hospital.

 

Le dépistage néonatal, précise-t-elle encore, permet de détecter un certain nombre de maladies rares qui ne sont pas visibles d’un point de vue clinique durant la période néonatale. «Le but est de prévenir ou de limiter la survenue de manifestations et de complications graves dues à certains types de maladies dont les symptômes ne sont pas visibles à la naissance. Certains de ces symptômes se manifestent vers le neuvième ou dixième mois de l’enfant. Certes, le traitement est possible à ce moment-là, mais il y aura des séquelles qui seront déjà présentes.»

 

Des 70 maladies rares pouvant être détectées grâce au dépistage néonatal, le Wellkin Hospital se concentrera sur seulement cinq dans un premier temps. «Le dépistage est basé sur les pathologies les plus répandues chez les nouveau-nés ou dans les pays où ils se trouvent.» Parmi les cinq maladies concernées, il y a l’hypothyroïdie congénitale et la mucoviscidose. «1 naissance sur 4 000 est concernée par ces maladies et c’est alarmant dans le monde néonatal. L’hypothyroïdie congénitale, qui est assez fréquente, est une anomalie du développement de la glande thyroïde ou une anomalie de son fonctionnement. Ceci peut entraîner un retard mental, des difficultés d’apprentissage, un retard de croissance, entre autres, s’il n’y a pas de prise en charge précoce», fait ressortir le Dr Faeza Soobadar. Quant à la mucoviscidose, elle affecte les cellules tapissant différents organes comme le tube digestif, les poumons et les voies respiratoires, entre autres. «S’il n’y a pas de dépistage néonatal, l’enfant grandit avec cette maladie et développe fréquemment des infections respiratoire menant à l’hospitalisation et ces infections affectent automatiquement ses poumons. Donc, quand le diagnostic tardif est fait, les séquelles sont déjà présentes et limitent l’efficacité du traitement.»

 

D’ailleurs, pour que les traitements puissent démarrer le plus tôt possible, les résultats des tests sont connus très vite, souligne la pédiatre. «Nous nous assurons qu’ils soient disponibles une semaine après l’examen. Pour l’heure, la clinique propose un dépistage de masse pour les nouveau-nés qui se fera une fois par semaine, donc ce sera peut-être un grand groupe. En tout cas, nous privilégions la réactivité en ce qui concerne le dépistage chez les nourrissons.»

 

Si le résultat démontre la présence d’une des cinq maladies concernées, le dossier est transmis au médecin traitant pour des tests plus approfondis car il est indispensable de confirmer le diagnostic. Ensuite, la prise en charge est mise en place rapidement : «Cela va de la séance d’information avec les parents à la programmation rapide du traitement adéquat. Une prise en charge rapide permettra à la vie de l’enfant de changer de manière positive, le plus tôt possible, et les séquelles pouvant être des obstacles à sa croissance ou même entraîner la mort seront évincées.»

 

Le dépistage néonatal permet ainsi à des enfants atteints d’une maladie rare d’avoir les soins nécessaires et d’évoluer ensuite le plus normalement possible. «Et les parents n’ont pas à s’en faire. Car le dépistage n’a aucun effet secondaire sur les nourrissons et dans la plupart des cas, les résultats sont normaux. Si c’est le contraire, nous faisons tout pour offrir à l’enfant un meilleur avenir», conclut le Dr Faeza Soobadar. Car qui dit détection précoce, dit meilleures chances de guérison, n’est-ce pas ?

 

Bio express

 

Le Dr Faeza Soobadar est détentrice d’un MBChB (Manchester), d’un MRCP Paediatrics (UK), d’un MRCPCH CCST Paediatrics & Neonatal Medicine (UK). Elle est wa largement contribué au monde néonatal à Maurice. Notamment pour la création d’une unité de soins intensifs néonatals à l’hôpital SSRN, en 2001. L’avènement de cette unité a eu un impact considérable sur la réduction de notre taux national de mortalité néonatale et infantile.