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Dysmorphie musculaire : quand la quête du corps «parfait» devient un piège dangereux

Christopher Durhone invite ceux qui luttent contre la dysmorphie musculaire à consulter un professionnel et à se concentrer sur leur bien-être plutôt que sur une image corporelle idéalisée.

Le rejet de son apparence corporelle et la recherche incessante du corps «idéal» peuvent mener à bien des dérives et s’avérer dangereux au final. Cette semaine, nous vous éclairons sur un trouble qui touche principalement les hommes : la dysmorphie musculaire

«Je suis trop gros.se, trop mince, pas assez musclé.e…» Ce sont des phrases qui trottent sans arrêt dans la tête de beaucoup d’entre nous. Et nous sommes parfois prêt.e.s à mettre notre santé en danger pour atteindre l’image du corps «parfait» que nous avons construite dans notre esprit. Si l’anorexie est une manifestation bien connue de cette quête destructrice, une autre forme de trouble, moins évoquée, touche particulièrement les hommes : la dysmorphie musculaire. Mais comment reconnaître les symptômes de celle-ci ? Quels sont les risques associés à ce trouble mental et comment peut-on la traiter ? Christopher Durhone, coach sportif de 32 ans, répond à ces questions et nous éclaire davantage sur ce sujet trop souvent sous-estimé.

 

«La dysmorphie musculaire, ou “complexe d’Adonis”, est un trouble mental où une personne passe du temps obsessionnel à essayer de devenir toujours plus musclé», souligne Christopher Durhone. Ceux concernés, majoritairement des hommes, se voient constamment comme étant en dessous de l’idéal physique qu’ils recherchent, ce qui peut entraîner des comportements dangereux pour leur santé. Le coach estime que la personne souffrant de ce trouble se compare constamment aux autres et développe une obsession malsaine pour la musculation et la nutrition. Cette fixation peut les amener à consacrer une quantité excessive de temps à leur entraînement, au détriment de leurs autres activités et relations. D’ailleurs, il est prouvé que les hommes touchés par la dysmorphie musculaire sont principalement des sportifs jeunes pratiquant le bodybuilding.  Faire de la musculation, c’est bien, mais sans être dans l’obsession, car cela peut se retourner contre soi.

 

Symptômes

 

Une personne souffrant de dysmorphie musculaire peut présenter plusieurs symptômes. «Elle peut devenir très attentive aux détails liés à son alimentation et à sa routine d’exercice, mais en même temps, sa capacité à se concentrer sur les aspects quotidiens de son existence se trouve altérée», explique Christopher Durhone. Ce trouble peut sembler sans importance, mais détrompez-vous, elle mérite toute notre attention. Car à long terme, la dysmorphie musculaire peut causer des dégâts irréparables.

 

«La majorité des personnes souffrant de ce trouble sont des hommes, et l’utilisation de produits dopants est particulièrement répandue dans ce groupe. Beaucoup utilisent des stéroïdes sans se soucier des effets secondaires potentiellement graves. En effet, les stéroïdes augmentent les risques de cancers de manière significative, avec une augmentation estimée de 60% des risques. Ils sont également responsables de nombreux autres effets néfastes sur la santé, notamment des problèmes cardiovasculaires et rénaux», avance Christopher Durhone. D’ailleurs, chaque année, pas mal de jeunes bodybuilders décèdent d’une crise cardiaque ou d’une insuffisance rénale liées à l’utilisation de stéroïdes.

 

Les conséquences de cette obsession pour la musculation ne se limitent pas aux effets physiques ; elles incluent également des répercussions psychologiques graves. Le taux de tentatives de suicide est particulièrement élevé chez les personnes souffrant de dysmorphie musculaire, en raison de la détresse mentale causée par leur image corporelle déformée et leur quête incessante d’un corps idéal.

 

Alors, existe-t-il des moyens de lutter contre la dysmorphie musculaire et de cultiver une meilleure santé mentale ? Oui, assure Christopher Durhone : «Tout commence par soi-même. De ce fait, il est très important de pouvoir s’assumer et s’aimer tel que l’on est. Tout le monde a des complexes concernant son physique, mais il est important de travailler sur ces aspects sans tomber dans l’obsession. La musculation et l’exercice régulier ne mènent pas nécessairement à la dysmorphie musculaire. Au contraire, lorsqu’ils sont pratiqués de manière équilibrée, ils contribuent à une meilleure santé physique et mentale.»

 

D’ailleurs, le coach recommande à ceux qui souhaitent guérir de ce trouble d’adopter une approche modérée et consciente de l’exercice physique. Ils peuvent aussi se fixer des objectifs sans se laisser influencer par des standards irréalistes. La musculation doit être vue comme un moyen d’améliorer la santé et le bien-être, pas comme une quête pour atteindre une perfection inatteignable.

 

Soutien professionnel

 

Christopher Durhone conseille aussi à ceux qui souffrent de la dysmorphie musculaire de chercher un soutien professionnel si nécessaire. En effet, travailler avec un psychologue spécialisé dans les troubles de l’image corporelle peut aider à développer une perspective plus équilibrée. Enfin, il est crucial de favoriser une culture axée sur le bien-être et l’acceptation de soi en mettant en avant une image corporelle positive et en encourageant les gens à se concentrer sur leur santé globale plutôt que sur des critères esthétiques précis. On peut ainsi contribuer à prévenir et à traiter la dysmorphie musculaire !

 

«On dit souvent qu’il faut combattre le feu par le feu, mais dans le cas de la dysmorphie musculaire, il est préférable d’adopter une approche différente. Il est essentiel d’encourager les patients à se tourner vers d’autres formes d’activités physiques, comme la marche ou le vélo, sans se lancer dans des extrêmes. Ces activités permettent de se concentrer sur le bien-être général sans se focaliser uniquement sur l’apparence physique», affirme le coach. Bien évidemment, qui dit sport, dit aussi mode alimentaire sain.

 

De plus, il est conseillé de prendre ses distances de tout ce qui tend à exacerber les complexes physiques. «Il est fortement recommandé d’éviter les réseaux sociaux, où les contenus mettent souvent en avant des images de corps parfaitement sculptés et idéalisés. Ces plateformes peuvent intensifier les pressions et les comparaisons, exacerbant les troubles de l’image corporelle. Réduire l’exposition à ces influences peut aider à rétablir une perception plus réaliste et positive de soi-même», souligne Christopher Durhone.

 

Dans certains cas, ce n’est pas nous qui souffrons de dysmorphie musculaire mais nos proches. On peut quand même essayer de les aider à s’en sortir. Pour cela, il est important de suivre certaines étapes clés. Tout d’abord, il est essentiel d’écouter attentivement la personne et d’évaluer si elle est réellement en difficulté. Il est souvent difficile de reconnaître cette maladie, car elle peut être subtile et les symptômes peuvent varier. Encouragez ensuite votre proche à consulter un spécialiste, comme un psychologue ou un thérapeute, qui pourra poser un diagnostic précis et proposer un traitement adapté. Un professionnel est en mesure de fournir le soutien nécessaire pour gérer la dysmorphie musculaire de manière efficace.

 

«Il est également essentiel d’être patient et compréhensif face aux hauts et aux bas de la personne. La dysmorphie musculaire n’est pas une maladie qui se guérit rapidement, et le chemin vers la guérison peut être long et parsemé d’obstacles. Votre soutien constant et votre empathie seront précieux pour aider votre proche à traverser cette période difficile», confie le coach. Avec de la patience, de la volonté et de la persévérance, on peut arriver à vaincre la dysmorphie musculaire et avancer sur le chemin d’acceptation et d’amour de soi.

 

CL