Publicité
2 mai 2025 15:20
L’auteur, Life-Coach et directeur de Liberté Plus, évoque un sujet central pour la réinsertion des ex-détenus, celui des opportunités qu’on devrait leur permettre de saisir.
La prison, souvent perçue comme une fin, est en réalité le début d'un combat bien plus complexe : celui de la réintégration. Après avoir purgé ma peine, la véritable épreuve ne faisait que commencer. C'est un parcours semé d'embûches, où chaque pas vers la liberté est entravé par un passé qui semble vouloir nous rattraper.
Durant mes années d'incarcération, j'ai eu l'opportunité de suivre un cours de journalisme en France, une chance que j'ai reçue grâce au bureau du Premier ministre. Ce soutien a été crucial, me permettant de découvrir ma passion pour l'écriture et de rêver d'une vie au-delà des murs de la prison. Je pensais qu'une fois sorti, je pourrais mettre à profit cette éducation pour contribuer positivement à la société. Cependant, la réalité s'est avérée bien plus cruelle que je ne l'avais imaginée.
À ma sortie, j'ai sollicité le ministère de l'Information pour obtenir une carte de presse, un outil essentiel pour toute personne souhaitant exercer dans le domaine du journalisme. Mais ma demande a été refusée, simplement parce que j'ai un casier judiciaire. Ce refus n'est pas qu'une simple bureaucratie : il symbolise un rejet, une stigmatisation qui ne fait que renforcer l'idée que certains d'entre nous sont condamnés à vivre dans l'ombre de leurs erreurs passées.
Ce type de discrimination ne touche pas seulement ceux qui aspirent à une carrière particulière. Elle s'étend à tous les ex-détenus qui tentent de se réintégrer dans la société. Les portes se ferment, les opportunités s'amenuisent, et la lutte pour se reconstruire devient plus difficile. Nous avons tellement à offrir, tant de récits à partager et tant de leçons à enseigner. Pourtant, au lieu de recevoir du soutien, nous faisons face à des barrières qui nous rappellent constamment notre passé.
Je rêve d'une société qui valorise la réhabilitation, qui reconnaît que chaque individu a le potentiel de se transformer et de contribuer positivement à la communauté. Une société qui offre des secondes chances, qui écoute les histoires de ceux qui ont vécu l'enfer et en sont revenus. Car la réintégration ne se limite pas à la remise en liberté ; elle implique également la volonté de la société d'accueillir ces individus avec compréhension et empathie.
En tant qu'ex-détenu, je me tiens ici aujourd'hui non pas pour demander la pitié, mais pour appeler à l'action. Ensemble, nous pouvons œuvrer à une société où la réhabilitation est une réalité, où le passé ne définit pas l'avenir. Ouvrons les portes, écoutons les voix des ex-détenus et construisons un monde où chacun a la chance de renaître et de se relever.
PAR SAM POONGAVANON
Publicité
Publicité
Publicité