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Elle reprend ses activités après un AVC

Nalini Aubeeluck : sa nouvelle vie, son chemin de lumière...

27 juillet 2025

Le soutien indéfectible de sa famille l’a portée à chaque étape de sa reconstruction.

L’île Maurice l’a toujours connue comme danseuse, mais elle est aujourd’hui une battante qui incarne l’espoir. Nalini Aubeeluck a vu sa vie basculer brutalement en 2020 après un AVC qui l’a plongée dans le coma. Aujourd’hui, après un long combat pour se reconstruire, elle signe son retour, plus déterminée que jamais à vivre pleinement cette renaissance.

Elle est calme et posée. Son sourire discret, mais empreint de douceur, laisse deviner les chemins sinueux qu’elle a dû traverser ces dernières années pour être là aujourd'hui. Pourtant, une certaine sérénité habite sa voix, et de ses mots se dégagent une détermination évidente et un courage qui force le respect. Adoptée par le public mauricien depuis ses débuts en 1996, Nalini Aubeeluck, qui a fait de sa passion pour la danse son métier, incarne aujourd’hui bien plus qu’une artiste. Elle est une figure de courage et de résilience. Cette force intérieure qui émane naturellement d’elle lui vient de ce combat qui occupe toute sa vie depuis maintenant cinq ans. Elle ne s’en est jamais cachée. Comme dans un livre ouvert, elle a souvent raconté comment sa vie a basculé le 20 mars 2020 lorsqu’un AVC (accident vasculaire cérébral) est venu bouleverser son quotidien et ébranler tout ce qu’elle avait construit, tout ce en quoi elle croyait, tous ses rêves.

Avec le Nalini Dance Group, qu'elle a lancé en 1996, elle donne aujourd'hui une nouvelle dimension à sa passion.

Alors âgée de 43 ans, celle qui a créé le fameux Nalini Dance Group, à travers lequel elle assurait une présence constante sur la scène culturelle à Maurice, se retrouve prisonnière d’un coma pendant sept jours. Les médecins, pessimistes, lui laissent peu de chances de s’en sortir, mais Nalini Aubeeluck s’accroche de toutes ses forces. Elle s’accroche à la vie, désespérément. Face à la fatalité, elle choisit l’espoir, la vie. Face à la pire épreuve de sa vie, elle survit. Évidemment, le chemin vers la reconstruction est long, douloureux et incertain. Il y a la perte de la mémoire, de la mobilité, de la parole.

Réapprendre à vivre

Rien n’est plus pareil. Alors qu’elle avait toujours l’habitude de contrôler son corps, de le diriger avec précision dans ses chorégraphies, celui-ci ne répond plus. Tout est difficile, pénible. Elle doit réapprendre à parler, à bouger, à marcher. Les exercices deviennent son unique porte de sortie, mais aussi sa plus grande bataille. Chaque geste lui demande un effort immense, chaque pas devient une épreuve, mais chaque progrès, aussi insignifiant soit-il, est célébré comme une vraie victoire sur la maladie et lui donne le courage d’avancer. Son activité professionnelle mise en pause, Nalini Aubeeluck passe les rênes à son fils et se consacre à sa rémission. Cela a été son combat, son quotidien depuis 2020.

Aujourd’hui, bien plus forte, bien plus déterminée, elle reprend ses activités professionnelles et a notamment organisé, ce samedi 26 juillet, un grand workshop qui a eu lieu dans trois endroits – soit Floréal, Flacq et Quatre-Bornes – pour des initiations à la danse, que ce soit pour les débutants ou ceux avec un niveau plus avancé, mais aussi pour les seniors ou les enfants, avec des ateliers de BollyFit, de yoga ou de zumba. Une manière pour elle de signer son grand retour, même si elle ne retrouvera pas pour autant les pistes de danse. «J’ai recommencé à travailler, oui, même si cela se fait à mon propre rythme. Je dois encore beaucoup me consacrer à mes exercices. Mais, pour moi, c’était important de reprendre mon activité professionnelle, car j’ai toujours aimé travailler. Ça m’aide énormément pour retrouver tout ce que j’aime faire. Malheureusement, la seule chose que je n’arrive pas à faire, c’est créer des chorégraphies, mais je vis ma passion autrement, car il m’arrive souvent de donner des conseils à ceux qui viennent apprendre à danser et d’encadrer mes danseurs qui sont tous des coachs», confie-t-elle.

Force tranquille

Elle a d’ailleurs lancé il n’y a pas longtemps le BollyFit, qui allie danse bollywoodienne et fitness, le tout sur la musique d’un DJ qui joue en live. «J’ai créé ça il y a trois mois. C’est nouveau et super intéressant, et les Mauriciens ont pu découvrir ça pendant le workshop.» Portée par la passion qui l’anime depuis toujours, Nalini Aubeeluck poursuit son chemin, transformant ses épreuves en source d’inspiration.

Bien que sa nouvelle vie ne soit plus rythmée par les pas de danse et les performances sur scène, Nalini Aubeeluck, qui, par la force des choses, avance désormais plus lentement, a néanmoins trouvé une certaine paix intérieure. Elle fait confiance au temps et à son corps, qui l’aide à repousser ses limites un peu plus chaque jour. Et même quand certains jours sont plus difficiles que d’autres, elle ne baisse pas les bras. «Il m’arrive encore d’avoir des troubles de mémoire. J’oublie des choses et je dois prendre un moment pour me concentrer, et là, ça revient. Je parle et je marche beaucoup mieux, même si j’utilise toujours ma canne quand je sors. On va dire que je suis à 50 % de mes capacités aujourd’hui. Ça prend du temps, mais petit à petit, tout est en train de redevenir normal.»

Il faut dire que Nalini Aubeeluck est du genre à voir le verre à moitié plein au lieu du verre à moitié vide. C’est donc dans cet élan qu’elle a aussi récemment repris son studio, auquel elle a voulu donner un nouveau souffle. «Avec l’arrivée du métro, tout a changé et je voulais redonner vie au studio de la Nalini Aubeeluck Dance Academy. Nous avons refait la peinture, la déco et plusieurs autres choses, ce qui lui redonne un coup de peps.»

Rêves

Sa nouvelle vie, ce nouveau chapitre qu’elle a ouvert en 2020, est pour Nalini Aubeeluck une renaissance, une deuxième chance qu’elle savoure jour après jour avec humilité et gratitude. «Le plus important pour moi, c’est que je puisse vivre parce que j’étais morte, et finalement, c’est grâce à Dieu que j’ai retrouvé la vie. Elle a changé, certes, mais je suis là. Je me sens bien. J’ai même recommencé à cuire des choses simples et faciles», confie-t-elle.

Cette renaissance, elle le vit pleinement. Des projets, des rêves, elle en a encore plein, comme l’intention d’ouvrir la Nalini Aubeeluck Dance Academy, qui se trouve actuellement à Floréal et à Flacq, dans d’autres endroits de Maurice. Elle rêve aussi de reprendre ses activités d’actrice, une autre de ses passions. «J’aurais bien aimé écrire un livre pour raconter ma vie. Il y a 90 % des personnes qui ont eu un AVC qui ne survivent pas, et 10 % sont encore là, et j’en fais partie. J’aimerais raconter mon histoire et partager mes expériences afin d’aider ceux qui traversent des épreuves similaires.» En attendant de réaliser ce rêve, Nalini Aubeeluck continue d’avancer et d’être un exemple vivant que, même lorsque la vie bascule, elle peut toujours offrir un nouveau départ.

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