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Petites et moyennes…

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Anne Félicité confectionne et commercialise des produits artisanaux.

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Ved Luchmun souhaite agrandir son entreprise mais «stagne» depuis cinq ans, dit-il.

Certains petits business vivent de mauvais jours. D’autres arrivent à survivre aux moments difficiles… Comment font les entrepreneurs en ce moment ?

Elle ne compte pas mettre la clé sous le paillasson. Non, Anne Félicité se verrait bien fabriquer le paillasson et le porte-clés très Mauritius pour la fameuse key, mais c’est tout. Cette habitante de Plaine-Magnien, femme entrepreneuse à la tête, avec sa sœur, d’une petite entreprise d’artisanat reste motivée : «C’est mon gagne-pain.» Et cela malgré les difficultés de ces derniers mois, dit-elle. La crise financière européenne n’a pas épargné Maurice. Et si les grandes entreprises et les groupes hôteliers font face à une situation délicate en ce moment, ils ne sont pas les seuls. Les PME aussi vivent des moments difficiles.

Selon le président de la Fédération des PME, la situation serait même catastrophique (voir hors-texte). Néanmoins, malgré les nuages, ils sont nombreux à se battre pour la survie de leur entreprise. Comme Anne Félicité. Cette maman de quatre enfants, épouse d’un maçon, s’est lancée il y a quelques années dans l’entrepreneuriat. Au moment où les autorités offraient de nombreuses facilités à ceux et celles qui souhaitaient devenir leur propre patron. Une idée qui a tout de suite plu à Anne et qui lui permettait de participer aux dépenses familiales.

Dans son petit atelier de Plaine-Magnien, elle emballe joliment du savon, de la vanille et du thé, elle commercialise des paniers ou encore des plateaux en vacoas. Tous les jours, elle fait de belles choses de ses mains et tente de les revendre : «Lors des salons, des expositions, aux particuliers et aux group tours.» Et depuis quelques mois, c’est devenu plus difficile : «Ça fait un moment que ce n’est pas très facile d’écouler tous les produits. Mais depuis quelques mois, la situation a empiré.»

Moins de touristes et de Mauriciens enclins à dépenser de l’argent pour ce genre de produits de décoration. Plus d’entrepreneurs et de compétition. L’habitante de Plaigne-Magnien jette un regard très réaliste sur la situation. Néanmoins, elle estime que les autorités devraient donner un coup de main aux petits entrepreneurs pendant ces mois compliqués : «C’est très difficile de joindre les deux bouts. Nous n’avons pas de salaire fixe. Si ce mois-ci nous savons que nous aurons à manger, on ne sait pas ce qui se passera le mois qui suivra.»

Elle souhaite une sorte d’allowance comme celle allouée aux pêcheurs en période de mauvais temps. Mais aussi une visibilité accrue pour les produits fabriqués localement : «Souvent, on voit des produits artisanaux qui viennent de Madagascar ou de Malaisie. Il faudrait protéger la production locale en s’assurant que ce que nous produisons soient mis en valeur et visibles dans les hôtels.» Et un accès facilité aux emprunts : «Il y a de nombreuses opportunités que propose la Small and Medium Enterprises Development Authority (SMEDA). Mais c’est très compliqué.» Comment, se demande-t-elle, peut-on acheter des matières premières pour Rs 25 000, afin de justifier un emprunt ? «Je travaille avec des matériaux naturels. Et je ne peux pas dépenser, d’un seul coup, une telle somme», confie-t-elle.

Ved Luchmun, Managing Director de Maubon Foods Ltd, qui commercialise des chips de banane, sait que les «aides» aux PME ne sont pas toujours adaptées. Il souhaite depuis quelque temps agrandir son entreprise afin d’étendre sa production. Pour l’instant, malgré la crise, son business tient bon et il veut continuer à surfer sur la vague du succès. «Mais le taux d’intérêt est trop élevé et n’encourage pas à investir.»

Actuellement, confie-t-il, si on veut survivre il faut sans cesse innover et aller de l’avant : «Mais depuis cinq ans, je stagne.» Concernant l’innovation, Aslam Kaidoo est du même avis. Spécialisé dans la vente d’objets peints à la main, il tente toujours de proposer de nouveaux produits : «C’est compliqué aujourd’hui de lancer de nouveaux produits. Les ventes baissent. Mais il le faut. C’est important.»

Et comme il ne veut pas mettre la clé sous le paillasson, il se donne les moyens d’avancer…

Une situation «pas brillante»

Trente. Selon Amar Deerpalsing, c’est le nombre d’entreprises qui ont fermé leurs portes en raison des répercussions de la crise économique sur notre île. Le président de la Fédération des PME estime que la situation ne va guère s’améliorer : «Les Européens consomment de moins en moins et nous devons faire face à une compétition féroce avec les pays asiatiques afin que nos produits puissent atterrir sur le marché européen. Nous devenons de plus en plus vulnérables. Tous les acteurs de l’économie s’accordent à dire qu’une situation difficile nous attend, mais personne ne veut proposer une solution. La situation n’est pas brillante», confiait-il à un journal du matin, il y a quelques jours.

Contacté à plusieurs reprises, cette semaine, afin d’obtenir des informations sur ces 30 entreprises, Amar Deerpalsing a estimé, néanmoins, que ce n’était pas important.

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