C’est grâce à son business de «ourite sec ek poisson salé» que Marie-Claire Rabaie fait vivre sa famille.
Chez les Manan, l’épicerie locale est une affaire de famille.
Promouvoir la destination rodriguaise, sa culture, sa gastronomie et ses produits. Voilà le but de la première édition d’«À la découverte de Rodrigues», île qu’on surnomme aussi la Cendrillon de l’océan Indien.
Loin des clichés carte postale, elle a ce petit plus qui charme plus d’un. Au rythme de sa musique traditionnelle, Rodrigues nous invite à découvrir une île nature et authentique. Une île dont la culture, la gastronomie et les divers produits locaux sont autant d’atouts qui font d’elle une destination non négligeable. Surtout auprès des Mauriciens qui représentent son plus gros marché touristique.
Pour mettre en avant toute la beauté de la petite île et par là même y attirer encore plus de visiteurs d’ici, les autorités rodriguaises ont organisé une semaine rodriguaise – la première du genre – ayant pour thème «À la découverte de Rodrigues» dont l’inauguration a eu lieu le samedi 25 mai, à Bagatelle, et qui prend fin ce dimanche 2 juin à Grand-Baie La Croisette. Pour l’occasion, plusieurs femmes entrepreneurs rodriguaises et des tour-opérateurs ont fait le déplacement à Maurice pour promouvoir leurs services. C’est au VIP Shopping Mall, à Flacq, que nous sommes allés à la rencontre de ces visages de l’île voisine.
Parmi eux, Delly Manan, une habitante de Malabar âgée de 55 ans, qui s’est lancée dans l’épicerie locale depuis deux ans. «Je cultive du safran, du cari poulé et d’autres épices. Ensuite, je les réduis en poudre avant de les mettre en sachet pour les vendre. C’est suite à une formation que je me suis lancée dans ce business familial», confie-t-elle, fièrement, sous le regard de son fils Windsor et de son mari Gabriel qui lui sont d’un grand soutien. Si la dame concède que ses affaires marchent très bien à Rodrigues, elle dit aussi souhaiter que les autorités rodriguaises lui trouvent un emplacement à Maurice afin qu’elle puisse écouler ses produits ici.
Un désir que partage Marie-Claire Rabaie de Parc-Tortue. Mariée et mère de deux enfants, elle est celle qui fait bouillir la marmite chez elle. Et ce, grâce à son business de «ourite sec ek poisson salé rodrigues». «Cela fait déjà sept ans que je fais ce métier. Mon mari est maçon et parfois il n’a pas de boulot. Mon business nous aide beaucoup. À Rodrigues, les affaires marchent, surtout grâce aux touristes mauriciens qui visitent l’île et sont friands de ce genre de produits. D’ailleurs, cette semaine j’ai vendu beaucoup de mes produits», souligne Marie-Claire Rabaie.
À côté de son stand se tient Marianne Casimir. Du haut de ses 65 ans, cette charmante dame très souriante nous invite à déguster un bon café Made in Rodrigues. Cette habitante de Cigangue raconte qu’elle cultive le café depuis 1980 pour les besoins de sa famille.
«Une vie décente»
Toutefois, dit-elle, ce n’est qu’en 2002 qu’elle a commencé à exploiter ce produit à des fins commerciales. «Je fais tout, de A à Z. Je cultive, j’écrase, je mets dans les petits pots. Mes produits sont vendus dans les boutiques et supermarchés à Port-Mathurin ainsi que dans des kiosques. Grâce au café, je mène une vie décente. Mais ce serait encore mieux d’avoir un emplacement à Maurice pour vendre mes produits. Car je vois qu’il y a une grande demande pour le café de Rodrigues du fait que j’ai déjà vendu tous mes produits», précise-t-elle. Elle a même dû, ajoute-t-elle, solliciter l’aide de ses proches pour qu’un colis de café lui soit envoyé in extremis par avion pour l’exposition à La Croisette, aujourd’hui.
Outre le café, les épices et les ourites, les produits artisanaux, tels que les chapeaux en paille ou en crochet de Mirsula Agathe ont aussi fait le bonheur de plus d’un Mauricien durant la semaine écoulée. Alors que les plats traditionnels tels que le diri maïs accompagné d’un curry d’ourite, de poisson, ou de porc ont ravi le palais des gourmands. Ceux qui ont loupé la fiesta rodriguaise de ces derniers jours pourront se rattraper aujourd’hui à Grand-Baie.
Ils y rencontreront aussi des tour-opérateurs, à l’instar de Dario Meunier, qui mettent les bouchées doubles depuis une semaine pour vendre la destination rodriguaise aux Mauriciens. «Les Mauriciens adorent Rodrigues. C’est une destination qui a du potentiel. Les affaires marchent déjà très bien. Mais on peut toujours faire mieux», fait ressortir Dario Meunier qui avait à ses côtés le chanteur rodriguais Doyal Edouard qui assure l’animation.
Envie de vacances à Rodrigues ? N’hésitez pas car cette petite île au grand cœur vaut largement le détour… En attendant, vous pouvez avoir un avant-goût de ce qui vous y attend en ce dimanche à Grand-Baie La Croisette.
Richard Payendee, commissaire du Tourisme: «Maurice est notre plus gros marché touristique»
Avoir encore plus de Mauriciens sur la destination Rodrigues. Tel est le but de la semaine rodriguaise organisée par la Commission du Tourisme, conjointement avec l’Office du Tourisme de Rodrigues. C’est le chef commissaire Serge Clair qui a procédé à l’inauguration de cet événement, à Bagatelle, le samedi 25 mai, en présence de Franchette Gaspard Pierre-Louis, adjointe au commissaire, et Richard Payendee, commissaire du Tourisme. «L’île Maurice représente le plus gros marché touristique pour Rodrigues, a affirmé ce dernier. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2011, les Mauriciens représentaient 62 % des touristes qui ont visité Rodrigues et en 2012 les chiffres ont augmenté de 2 %, représentant un total de 64 %.»