Dans quelques jours, le pays soufflera les 45 bougies de son indépendance. Un bel âge synonyme de maturité et de sagesse, qui appelle également à la réflexion. En marge des célébrations du 12 mars, quelques Mauriciens ont répondu à la question suivante : qu’est-ce qui ferait de Maurice une île meilleure ?
Stellio Antonio, Public Affairs Manager à la Loterie Nationale
Ode au mauricianisme
Il espère voir se réaliser son souhait. Stellio Antonio, Public Affairs Manager à la Loterie Nationale, rêve d’une île unie : «Pour une île Maurice plus belle, il faudrait que tout le monde se considère comme mauricien avant tout. La communauté de chacun devrait être au second plan. Comme cela, nous pourrions tous nous entraider et nous serrer les coudes afin de construire une véritable nation mauricienne.»
Nivasha Koonjal, vendeuse
Regard sur les routes
Passer des heures dans les transports en commun. Du temps qui file, du temps perdu. Pour Nivasha Koonjal, vendeuse dans un magasin de prêt-à-porter, c’est tout un travail qui doit être fait au niveau des transports en commun et des infrastructures routières : «L’état des bus et des routes, les cancrelats dans les transports en commun, entre autres inconvénients. Il est temps d’y remédier.»
Ravi Gunguram, propriétaire d’un snack
Retour aux valeurs
Il n’a pas besoin de réfléchir trop longtemps. Pour Ravi Gunguram, spécialiste en boulettes et en mine frit à Vacoas, ce qui rendrait Maurice plus belle, c’est un retour aux valeurs fortes : «Il y a un passage piéton en face de mon snack, c’est rare qu’un automobiliste s’arrête pour laisser passer un piéton. C’est normal ça ? Moi je trouve que ce n’est pas bien. Il faut plus de respect au quotidien. Il faut éduquer les Mauriciens.»
Kelly Dacosta, assistante et maman de triplés
Rêve d’une île plus sûre
Elle pense à ses enfants, à leur avenir. Alors Kelly Dacosta, maman de quatre enfants, dont des triplés, sait que pour une île plus belle, il faudrait une île plus sûre. Elle rêve d’un effort national pour cultiver l’entente et le vivre ensemble dans le respect : ce serait, selon elle, une solution au nombre grandissant de violence dans l’île : «C’est un travail sur la mentalité des gens. Un retour aux valeurs du partage, du respect et de l’entraide. C’est comme ça que j’élève mes enfants et j’espère que d’autres font de même.»
Nita Khedoo, propriétaire d’un atelier de couture
Soutien aux jeunes
Elle brode depuis des décennies. Dans un petit atelier, elle donne aux divers tissus une vie encore plus belle. À son âge, dit-elle, elle n’attend pas grand-chose. Mais elle pense aux jeunes : «Il faut donner la chance aux jeunes de pouvoir construire leur vie, de pouvoir trouver du travail. Ils doivent pouvoir avoir un salaire afin de s’en sortir et ne dépendre de personne. Je trouve dommage que des personnes de plus de 60 ans continuent à travailler : elles prennent la place de ces enfants qui ont fini l’école ou l’université. Il est nécessaire de mettre en place des facilités pour que nos jeunes trouvent du travail.»
Shayan Phurbow, étudiant à l’université de Maurice
Pour un développement à trois volets
Il veut que Maurice avance… dans le bon sens. Alors Shayan Phurbow, étudiant à l’université de Maurice, souhaite que les divers progrès se fassent sur «le plan économique, mais aussi social et environnemental». Un concept large incluant la protection de l’environnement et l’aide aux étudiants venant de familles modestes notamment. Mais également une préoccupation grandissante : le chômage chez les jeunes. Selon Shayan, le gouvernement doit prendre des décisions concrètes pour éviter cela : «Il faudrait développer plus de stratégies afin que les étudiants diplômés puissent trouver du travail sans trop de difficultés et de frustrations.»
Aisha Mosaheb, directrice de Blast Communications
La belle mélodie de la diversité
Prendre le temps d’apprécier ce que nous sommes. Voilà le conseil d’Aisha Mosaheb, directrice de Blast Communications, pour une meilleure île Maurice : «Nous devrions célébrer notre diversité. Je trouve que les Mauriciens n’apprécient pas cette richesse. Je peux le dire après avoir lu de nombreux commentaires sur les forums, entre autres. Pourtant, quand ils sont à l’étranger, il n’y a pas de différences, ils partagent le kreol et se retrouvent autour d’un briani ou d’un bon cari. Il faudrait vraiment qu’on s’attarde sur cette diversité. C’est la clé de notre réussite et de notre bien-être.»
René Banuaux, cordonnier
La même justice pour tous
Dans son petit atelier exigu, d’où se dégage une forte odeur de colle, René Banuaux exerce son métier. Sur sa table, tout le nécessaire pour créer des chaussures ou pour en réparer. Pour cet artisan, Maurice serait un endroit où il fait bon vivre si la justice «était la même pour tous» : «L’impression que ce n’est pas le cas provoque de nombreuses frustrations. Il y a des protégés qui échappent à tout. Moi, je dis que le gran missié et le ti dimunn doivent répondre de leurs actes de la même façon.»
Petit point sur un 45e anniversaire
- Le président indien Pranab Mukherjee est attendu à Maurice demain, lundi 11 mars. Le chief guest, c’est lui !
- Les célébrations ne se tiennent pas au Champ-de-Mars cette année, mais au Stade Anjalay, à Belle-Vue.
- Le lever du drapeau aura lieu aux alentours de 18 heures au stade Anjalay, le 12 mars. Ce jour-là se tiendra la cérémonie protocolaire.
- L’airbus A 380 survolera le stade à la fin de la cérémonie protocolaire. Du beau spectacle en perspective.
- Le samedi 16 mars, un concert qui durera toute la nuit est prévu pour marquer la fin des festivités, avec des artistes de Maurice mais aussi venant des îles avoisinantes et de l’Inde.
- Le thème des festivités est le suivant : Enn Pei, Enn Nasion, Enn Destin.
Le logo choisi est signé Nitin Luximon de Circus Advertising.