Après l’école… c’est le soutien scolaire. Nécessaire parfois quand on veut mieux suivre les cours en classe.
Une association comme les autres ? Pas du tout ! L’organisation Elles c’est nous vient en aide aux enfants et aux jeunes en les valorisant…
Des petits secrets échangés autour d’un verre de jus. Des moments délicieux… délicieux comme ce biscuit (avec sa tranche de fromage) dégusté après une dure journée d’école. Des instants d’insouciance avant de rentrer à la maison. En cet après-midi, une dizaine d’adolescents savourent une petite pause rafraîchissante et gourmande avant de se remettre à étudier. Deux enseignantes les attendent pour le soutien scolaire. C’est pour ces jeunes presque un rituel. Et ils le répètent plusieurs fois par semaine : en sortant de l’école, direction l’association Elles c’est nous.
C’est l’ONG mise en place par Mylène Abdoolkader, une femme engagée dans le social depuis de nombreuses années et qui vient en aide aux enfants et aux adolescents. Elle en reçoit 75 (âgés de 5 à 16 ans) en semaine pour le goûter, l’aide au devoir et le soutien psychologique. «On est obligé d’alterner, on ne peut avoir tout le monde en même temps les jours de semaine.» Et les samedis, elle leur offre un déjeuner complet. «Avec un dessert.» Néanmoins, depuis quelque temps, trouver des fonds pour acheter la nourriture nécessaire, n’est pas une tâche facile. C’est pour cela que cette association lance un appel aux dons (voir hors-texte).
Et Mylène Abdoolkader a décidé de se battre pour ceux qu’elle appelle «mes enfants». Il s’agit d’écoliers et de collégiens qui vivent des situations pénibles – scolarité difficile, pauvreté, parents en prison, attouchements de la part de proches, entre autres – et qui viennent de «quartiers défavorisés». «Chebel, Résidence Chebel, Vuillemin, Camp-Levieux, Trèfles ou encore Kossovo», explique-t-elle avant d’ajouter : «Comme moi.»
C’est pour donner à ces jeunes l’impression de «valoir quelque chose» qu’elle a lancé son organisation, sponsorisée en grande partie par Sun Resorts : «On peut venir d’une cité, on peut être pauvre, on peut avoir des parents absents…Mais ce ne sont pas des raisons pour ne pas réussir.» Donc, cette femme – maman, elle-même, de cinq enfants – offre au quotidien un cadre sécurisant et valorisant à ces jeunes : «Je symbolise également une certaine autorité qu’ils n’ont pas forcément chez eux.» Justement, en cette après-midi, quelques adolescents d’un collège de Rose-Hill sont en retard. Et Mylène n’est pas contente…
Elle les emmène à l’écart et leur demande des explications avant d’exiger qu’ils soient à l’heure dorénavant : «Je ne vais pas leur servir leur goûter, ils vont se débrouiller eux-mêmes. Ce sont des petites leçons qu’ils doivent apprendre au quotidien.» Comme utiliser des couverts, ne pas dire de gros mots, respecter les autres – «et se respecter soi-même», précise la présidente –, se laver les dents, avoir un uniforme propre (donc, faire la lessive eux-mêmes) : «Ces concepts qui semblent simples ne le sont pas pour tout le monde. Alors, je les inculque à ces enfants.»
Au début de son projet social, la travailleuse sociale se rappelle même avoir marchandé auprès des commerçants de Port-Louis pour avoir «des brosses à dents à Rs 10 ou des petites doses de lessive en poudre à petit prix». Aujourd’hui, Elle c’est nous a grandi et aide de plus en plus d’enfants. «Nous avions dix enfants au tout début. Actuellement, ils sont plus nombreux et nous les aidons plus efficacement.»
Les parents ne sont pas en reste. «Pour qu’un enfant s’épanouisse, on ne peut pas uniquement travailler avec lui, il faut aller à la racine de son mal, il faut savoir dans quel milieu il évolue.» Alors, Mylène et son équipe viennent également en aide aux parents : «À travers des rencontres, des sorties, des jeux, des projections de film, nous essayons de faire de notre mieux pour faire passer des messages, pour les valoriser…»
La jeune femme a une idée en tête, celle de la chenille qui devient un papillon : «J’en parle toujours à mes enfants. Je dis à chacun d’entre eux «tu es beau/belle, tu mérites de réussir». Je leur demande ce qu’ils veulent faire dans la vie et je les encourage. C’est important. Ils doivent avoir confiance en eux.» Un message d’espoir pour certains jeunes qui n’en ont plus…
Apportez votre pierre
De la nourriture, des vêtements, du matériel scolaire... de votre temps. À Elle c’est nous, toute aide est la bienvenue et, surtout, précieuse. Vous voulez participer à l’effort de cette ONG, c’est facile. Il vous suffit de contacter Mylène sur le 466-6593 ou d’aller sur la page Facebook de l’association (faites une recherche sur «Elle C Nous») ou alors de vous rendre à l’adresse suivante : 180, Kadel Building, Route Royale, Beau-Bassin. Le courriel de l’organisation est le suivant : ellescnous@gmail.com.