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Les voisins des night-clubs font du… bruit !

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À l’arrière de la boîte de nuit Shotz se trouve
un quartier très résidentiel.

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De nombreuses familles résident à quelques mètres d’une discothèque des hautes Plaines-Wilhems.

Deux boîtes de nuit ont été épinglées par la Police de l’Environnement. Un soulagement pour ceux qui n’habitent pas très loin des ces hauts lieux de la night life. Néanmoins, dans d’autres régions de l’île, des personnes continuent à vivre des situations difficiles.

Le silenceÉ ou presque. Seule la mŽlodie du vent qui fait frŽmir les feuilles sches dÕun acacia et le vrombissement dÕune lointaine moto viennent perturber la quiŽtude de cette ruelle du nord de lՔle. Une belle journŽe dՎtŽ en sommeÊ! Et Patrice (NdlR : tous les prŽnoms ont ŽtŽ modifiŽs car les interlocuteurs ont peur des ÇreprŽsaillesÈ) en profite pour se laisser vivre. Il aime la quiŽtude de ces aprs-midi passŽs ˆ se reposer en sÕabritant de lՎcrasant soleil et de lՎtouffante chaleur. NŽanmoins, pour ce musicien et pre de famille, le petit paradis se transforme en rŽel enfer ˆ lÕarrivŽe du week-end.

PourquoiÊ? Tout simplement parce que son voisin, cÕest uneÉ bo”te de nuitÊ! Celle-ci se trouve ˆ moins de dix mtres de sa maison et les vendredis et samedis soir (et parfois, certains autres jours de la semaine), son paisible quartier devient un haut-lieu de la night life. CÕest justement ˆ cause de cette proximitŽ des discothques avec des maisons Ð ˆ Flic-en-Flac, cette fois Ð quÕun Çstop orderÈ a ŽtŽ Žmis ˆ deux night-clubs, Shotz et Teazers. Les nombreuses plaintes des voisins auraient poussŽ les autoritŽs ˆ prendre cette dŽcision.

Pour Marianne, cÕest un sacrŽ soulagement. Cette Franaise qui a quittŽ son pays natal pour profiter du ÇcalmeÈ et du ÇsoleilÈ de lՔle a finalement passŽ un vendredi (et un samediÊ!) soir moins bruyant il y a quelques joursÊ: ÇIl y avait toujours du bruit parce que le bar du Shotz est ouvert, mais cՎtait beaucoup moins pŽnible.È Pendant des mois, elle sÕest battue, avec dÕautres habitants de la localitŽ, pour un retour au calme (ou presque). DŽsormais, elle savoure sa grande victoire en espŽrant que cet Žtat de choses dure.

Patrice, lui, ne rve mme pas de cette dŽlivrance sonore. Il nÕen espre pas autant. ÇSi au moins le club Žtait bien insonorisŽ, a nous changerait la vie. Et puis, ce serait bien que notre chemin soit fermŽ.È Car les vendredis et samedis soir, les clubbers se garent devant sa porte (lÕempchant ainsi, souvent, de rentrer sa propre voiture dans son garage), sÕinsultent parfois et se bagarrent aussiÊ: ÇJÕai des jeunes enfantsÊ: ils se rŽveillent tout le temps. Ces jours-lˆ, ils nÕarrivent pas ˆ bien dormir. De plus, ce nÕest pas un bon exemple pour eux. Les gros mots, la violenceÉ Je me sens impuissant.È

LÕhomme ne peut pas dŽmŽnagerÊ: ÇJe travaille pour les h™tels. Alors, il me faut tre sur place.È Et malgrŽ la chaleur inconfortable, il est obligŽ de dormir en fermant toutÊ: ni une fentre, ni une porte, ni une imposte ne peut rester ouverte pour que le niveau du bruit soit ÇsupportableÈ. Car pour rendre la situation moins pŽnible, le propriŽtaire des lieux Ð Patrice loue la maison o il vit Ð a remplacŽ toutes les fentres traditionnelles par un systme de double-vitrage. ÇCՎtait un investissement nŽcessaireÈ, explique Mahmad, le propriŽtaire, qui avoue sՐtre dŽjˆ plaint auprs de la Police de lÕEnvironnement.

Pas de prix de revente

Porter plainteÉ Une solutionÊ? PossiblementÊ! Si ˆ Flic-en-Flac a semble avoir fonctionnŽ, dans le Nord cÕest une tout autre histoire. Dans les hautes Plaines-Wilhems, aussi. Ë quelques pas dÕune bo”te de nuit se trouve la maison de Nitisha et de Manoj, un couple de retraitŽs. Ils lÕont construite, il y a plus de 25 ans alors que le night club nՎtait quÕun piano bar. ÇOn y allait mme de temps en temps.È NŽanmoins, depuis quelques annŽes, leur foyer a perdu de son charmeÊ: ÇNous souhaitons vendre cette maison. Mais il nÕy a pas de prix de revente ˆ cause de la bo”te de nuit.È

Pourtant, ils ne veulent pas se plaindre ouvertement (personne dans le quartier ne le souhaite)Ê: ÇTout se sait. On dŽpose une plainte, le lendemain les propriŽtaires sauront ce que nous avons fait. Et lˆ, on peut sÕattendre ˆ tout.È Alors depuis plusieurs annŽes, ils essayent de Çfaire avecÈÊ: ÇLes enfants sont grands maintenant. Mais quand ils Žtaient petits, cՎtait dur.È Leurs armes pour tenir : lÕnstallation de climatiseurs (pour les soirs dՎtŽ o tout doit rester fermŽ), un systme de cadenas pour se protŽger et une bonne dose de patience et de tolŽrance. ÇIl y a la saletŽ, les bagarres et le bruit, bien sžrÉOn essaye de tenir bon.È

De plus, une bonne entente avecÊles bouncersÊest plus que nŽcessaire. ÇOn est obligŽÊ! Si au milieu de la nuit on ne peut pas rentrer chez nous, parce que notre portail est obstruŽ, cÕest ˆ eux que nous faisons appel.È Des anecdotes, ce couple en a des dizainesÊ: ÇMa fille, en vacances ˆ Maurice, a dž faire demi-tour et aller dormir chez une tante une fois. Elle ne pouvait mme pas entrer dans notre rue.È La plupart ne sont pas trs ragožtantes : ÇParfois, les gens vomissent et font mme leurs besoins contre notre mur dÕentourage et notre portailÉÈ

Imaginez un moustique qui vous tourne autour pendant que vous essayez de dormir. Maintenant, multipliez ce bruit par cent et visionnez une multitude de petites bŽbtes volantes autour de votre litÊ! Ë ce moment, on nÕespre quÕune choseÊ: le silenceÊ!

Ce n’est pas fini !

Un «stop order» qui provoque des interrogations ! Est-ce que l’ordre de fermeture émis contre la boîte de nuit Shotz a un quelconque rapport avec le passage de Lise Coindreau dans l’émission d’Enquête exclusive consacrée à Maurice et diffusée sur M6, il y a plus d’une semaine? Si pour les policiers, il ne s’agit que d’une coïncidence, nombreux sont ceux qui se posent cette question. Difficile d’avoir un avis tranché sur le sujet (et la vérité, d’ailleurs !). Ce qui est sûr, c’est que la Police de l’Environnement dit ne pas en avoir fini avec le contrôle de ces hauts lieux de la night life mauricienne. Plusieurs night-clubs seraient dans le collimateur des autorités. D’autres «stop orders» devraient être délivrés dans les jours à venir. Attendons voir.

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