Maladie infectieuse transmise par la morsure des tiques, l’ehrlichiose canine peut s’avérer dangereuse, si on ne s’y attaque pas à temps. Le Dr Jowad Timol de la clinique Vétérinaire Mauritius, qui se trouve à Albion, nous dit tout ce qu’on doit savoir.
C’est une maladie d’abord silencieuse qui peut, au fil de sa progression, devenir très dangereuse et engager le pronostic vital de votre toutou. L’ehrlichiose canine est une maladie assez fréquente chez les chiens qui attrapent des tiques et des parasites appelés communément chez nous «carapates» et «puces». Présente partout dans le monde, l’ehrlichiose monocytaire canine est une infection transmise par ces petites bestioles qui, lorsqu’elles mordent le chien, lui injectent une bactérie appelée l’ehrlichia canis de la famille des Rickettsie qui se reproduit ensuite dans le sang. Comme pour la maladie de Lyme, le chien présentera d’abord une fièvre, une fatigue extrême, un manque d’appétit et des douleurs dans tout le corps.
Une fois infecté, explique le Dr Jowad Timol de la clinique Vétérinaire Mauritius, les premiers symptômes apparaissent généralement après une période d’incubation de trois semaines environ. «Une fois dans le corps, la bactérie va aller s’attaquer à certains globules blancs avant de se propager dans l’organisme où elle provoque des vascularités appelées inflammation des vaisseaux sanguins. Elle entraîne également des modifications au niveau des cellules du sang responsables d’une anémie et de troubles de la coagulation. La première phase de l’infection, dite phase aiguë, survient 10 à 30 jours après la morsure de tique et provoque chez le chien de la fièvre élevée, une baisse d’appétit, des douleurs articulaires et des saignements variés.»
Ce qu’il faut savoir, c’est que si l’ehrlichiose est diagnostiquée assez rapidement chez votre chien, les chances de guérison sont très encourageantes. Par contre, si cela fait longtemps que la bactérie vit en votre chien et que celui-ci finit par développer la maladie de manière chronique, les conséquences peuvent être bien plus graves, voire mortelles. «Dans certains cas, si le chien n’est pas traité à temps, il peut conserver la bactérie dans son organisme pendant des mois, voire des années. Il va alors développer une anémie, c’est-à-dire, une baisse des globules rouges et des problèmes de coagulation de sang.» Son état va vite se détériorer et il va souffrir de fatigue extrême, d’anorexie, de perte de poids, de douleurs dans les articulations et aura des hémorragies diverses comme des saignements de nez, une diarrhée sanglante et du sang dans les urines. «Une analyse du sang va montrer une baisse notable des cellules sanguines, due à une destruction progressive de la moelle osseuse. Si elle n’est pas soignée, l’ehrlichiose du chien est fatale dans 30% des cas», souligne le Dr Jowad Timol.
Vu la complexité de cette maladie contre laquelle il n’existe aucun vaccin, il faut être attentif à l’état de son chien surtout que les premiers signes de la maladie disparaissent assez rapidement, ce qui peut laisser penser que votre toutou va mieux alors qu’en vérité la bactérie est toujours présente dans son corps, l’exposant à des rechutes et l’affaiblissant davantage. Si vous avez des doutes sur sa santé et suspectez l’ehrlichiose, prenez immédiatement rendez-vous chez le vétérinaire, car le seul moyen de confirmer la présence de l’infection est de faire un test sanguin pour évaluer le nombre de plaquettes. «Si le chien est dépisté dans la phase initiale de la maladie, on lui prescrira des antibiotiques et une transfusion sur prescription.»
Cependant, une fois guéri, le chien n’est pas immunisé contre l’ehrlichiose et il peut l’attraper à nouveau. D’où tout l’intérêt de la prévention. Protéger son animal des tiques est primordial si on veut le protéger. Inspectez régulièrement le pelage de votre toutou, ses coussinets et ses oreilles pour voir si une tique rôde dans les parages. Après chaque promenade, pensez à le brosser. Utilisez fréquemment un produit antiparasitaire en respectant bien évidemment la fréquence d’administration. Il en existe différents types : colliers, comprimés, spot-on. Si vous avez un doute sur lequel utiliser, demandez conseil à votre vétérinaire qui vous recommandera le produit le plus efficace et adapté pour votre animal.