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Ça… gaz !

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Tout est informatisé et ultra-contrôlé, explique Gareth Lloyd Jones.

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Un jet d’eau de mer puissant est lancé au moindre soupçon d’incendie.

Plus de 100 000 tonnes de GPL devraient transiter par Maurice annuellement. Et c’est dans cet espace un peu perdu de Mer Rouge qu’il sera stocké…

Une vue magnifique. D’un côté, du bleu à perte de vue. Celui de l’océan se mêle à celui du ciel. Pour faire taire la monotonie de ce monochrome (riche, quand même, de nuances), il y a des bateaux dans l’eau au loin. De l’autre, on découvre la chaîne de montagnes qui entourent la capitale. Imposante de beauté. Vous vous y verrez bien, en famille ou avec des amis, dans ce petit coin perdu en mode pique-nique… Relax, quoi ! Oubliez tout ça. Vous n’approcherez jamais de l’enceinte de cet endroit. Il s’agit d’une zone hautement sécurisée à Mer-Rouge. Là où se trouve le plus grand terminal de stockage de gaz de pétrole liquéfié (GPL) de l’Afrique subsaharienne qui a été lancé officiellement ce jeudi 20 mars 2014.

Plusieurs heures plus tôt, soit le mercredi 19 mars en fin de matinée, une visite avait été organisée pour la presse. Et très vite, il a fallu suivre la règle absolue : celle d’accepter, sans condition, de suivre… toutes les règles. Priscilla Rommooah, Operations Manager de Petredec à Maurice, est claire : les téléphones portables et autres appareils numériques ne peuvent être utilisés au moment de jouer les découvreurs. Les photos, il faudra les prendre à distance, derrière le grillage. «We are on a “hazardous site”», confie-t-elle de prime abord. Le ton est donné. L’exercice va être quasi militaire.

Position stratégique

Mais avant de se lancer en aventurier, sous le soleil de plomb, une petite halte dans la partie administrative de ce lieu un peu particulier s’impose visiblement. Aux commandes, Nathalie Venis, directrice générale de Petredec Mauritius, Klaus Gohra, directeur, et Chris Stedman, un des actionnaires du groupe. La raison de la présence de cette filiale gérée par Petredec Ltd, qui se décrit comme étant la première entreprise indépendante mondiale en matière de logistique pour le GPL, sur les terres mauriciennes est toute simple : utiliser la position stratégique de Maurice pour se tourner vers la région.

Chris Stedman l’a expliqué : «Notre investissement permettra à Maurice d’avoir un accès sûr et fiable au GPL dans le futur et il transformera le pays en centre névralgique pour la fourniture de gaz pressurisé dans la région. Nous souhaitons exporter le GPL de Maurice vers les marchés du sud et de l’est de l’Afrique et vers La Réunion, les Seychelles, Mayotte et Madagascar.» Après cette brève pause explicative et surtout climatisée, il est temps de retrouver la chaleur de Mer-Rouge pour, enfin, découvrir les fameux réservoirs cigares, ces trois cuves cylindriques qui peuvent stocker plus de 5 000 tonnes de gaz. Ça doit être énorme à voir : 60 mètres de longueur et 15,5 mètres de diamètre.

Pour l’instant, difficile de les apercevoir. Seuls deux bâtiments, celui où s’est déroulé le point d’explication et une construction grise entourée de macadams qui crissent à chaque pas, rappelant ces anciennes tours de l’ère coloniale qui font face à la mer, sont visibles. C’est Gareth Lloyd Jones, le «contracteur», qui est à la tête de cette expédition de journalistes, équipés de gilets fluorescents et de casques de protection. Il parle des mesures de protection qui ont été prises : des sensors pour détecter toute trace de fuite de gaz, des systèmes d’alerte et des valves d’urgence. Rassurant.

Pas d’odeur

Le site est hautement sécurisé, comprend-on : «Pour prévenir tout risque. Au moindre doute, c’est tout un système qui se déclenchera», confie-t-il. Tout a été pensé pour éviter la catastrophe. Mais il est peu probable qu’elle arrive, explique-t-il. D’ailleurs, à la moindre étincelle, pouvant mener à un incendie, des jets puissants d’eau de mer se déclencheront pour le circonscrire. Et on en apprend des choses ! Saviez-vous que le gaz n’avait pas d’odeur ? Il faut y injecter une substance pour lui donner son «parfum» particulier afin que le nez humain puisse le déceler. C’est une opération qui a lieu au moment du déchargement du gaz qui, avant d’être stocké, passe par cette étape importante.

À l’extérieur du bâtiment gris, un important système de tuyauterie. Complexe et coloré : du blanc, du jaune, de l’orange et du bleu pour trancher sur la masse grise… qu’il faudra escalader. Eh oui ! On nous promet une vue magnifique. Et après, quelques minutes d’intenses efforts physiques, la promesse est tenue. Néanmoins, toujours pas de cuves en vue. C’est là que nous apprenons que nous nous trouvons… dessus. Cette imposante masse grise renferme les fameux réservoirs cigares qui stockent du gaz. Protéger, isoler et sécuriser. Ou pour faire plus simple : inapprochables. Dommage !

Mais, au moins, il y a la vue…

En chiffres !

170. Le nombre d’emplois créé le temps de la construction.

100 000 tonnes. C’est ce qu’espère exporter Petredec Mauritius vers la région.

Rs 1,3 milliard. C’est le prix de ce nouveau terminal de stockage.

30%. Si les appareils de sécurité détectent cette quantité de produit inflammable dans l’air, tout un système de fermeture des vannes est enclenché.

65 000 tonnes… par an. C’est la demande locale en GPL.

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