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Incursion dans l’île Rodrigues d’antan

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Marie Obach et Monique Moreau, devant l’entrée de la Grande Caverne.

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Bernard Jaché, en pleine leçon écologique.

Restaurer le paysage de cette île tel qu’il était il y a 300 ans. C’est le pari gagné de deux environnementalistes de la Mauritius Wildlife Foundation, qui vous invitent à découvrir la magnifique réserve naturelle François Leguat.

Il était une fois… une île dotée d’une faune et d’une flore abondantes. Où des centaines de milliers de tortues géantes se déplaçaient librement. Où un éventail de plantes endémiques et indigènes côtoyait une végétation luxuriante. Telle était la nature à l’état pur.

Une fois que l’homme a débarqué à Rodrigues, la tortue est devenue sa proie. Il se nourrissait de la bête, jusqu’à son extinction. C’est ce qui a poussé Owen Griffiths et son épouse, tous les deux environnementalistes à la Mauritius Wildlife Foundation, à reproduire l’écosystème de l’île d’antan. Ce projet, lancé en 2005, a vu le jour en 2007 sous la forme d’une réserve baptisée François Leguat Giant Tortoise & Cave Reserve, à Anse-Quitor.

L’entrée de la réserve, qui s’étale sur quelques mètres de sable corallien, donne le ton à l’aventure. Celle-ci commence à la billetterie où le guide est présenté aux visiteurs. C’est Bernard Jaché, vêtu d’un pantalon vert militaire et d’un polo-shirt beige, qui est chargé de nous accompagner dans notre balade écologique.

Des casques protecteurs sur la tête, nous nous lançons. Une petite tortue, cachée sous un vacoa nain, ne passe pas inaperçue. «Elle ne se cache pas sous cet arbre parce qu’elle est paresseuse, mais pour protéger sa carapace du soleil», précise le guide.

Quelques pas plus loin, des chauves-souris, perchées du haut de leurs abris, donnent presque envie de voler. Ici, à Rodrigues, cette espèce est appelée Roussette Dorée. Et Bernard Jaché de nous donner une petite explication écolo : «Cette espèce endémique fait 90 cm, comparée aux chauves-souris que l’on trouve à Maurice. Celles-ci mesurent 1m10. On compte dix mille chauves-souris dans l’île alors qu’elles étaient récemment en voie de disparition.»

Tortues géantes

Au fil de notre traversée, nous allons de découverte en découverte. Les surprises ne manqueront pas, à l’instar des tortues géantes. Celle que nous rencontrons s’appelle Matt et pèse 240 kg, le plus gros de tous. Impressionnés, nous lui caressons la carapace et prenons la pose à ses côtés. «Les tortues de Rodrigues ont disparu dans les années 1730, quand l’homme est arrivé. Pour recréer l’écosystème d’antan, les tortues de Rodrigues ont été remplacées par celles des Seychelles. On compte actuellement 2 771 tortues dans la réserve et au moins 1 886 d’entre elles sont nées à Rodrigues depuis que le parc est opérationnel», fait ressortir Bernard Jaché.

Au fur et à mesure que nous avançons, nous voyons défiler d’autres tortues géantes. Nous parcourons également un canyon recouvert de 180 000 plantes. Fascinés, nous le sommes, tout comme Marie Obach et Monique Moreau, deux Françaises en visite dans l’île. «C’est incroyablement magnifique. Nous sommes agréablement surprises», disent-elles. Bernard Jaché leur coupe la parole pour nous livrer un extrait de l’histoire de ce canyon. «La nature réserve de belles surprises. Ce canyon était autrefois une grotte. Mais cette grotte a été balayée par un glissement de terrain et une pluie acide. Et voilà ce que ça donne aujourd’hui. Toutefois, pour redonner vie à cet endroit, il a fallu éradiquer certaines plantes et mettre en terre des arbres endémiques et indigènes. L’objectif est d’atteindre 300 000 plantes», explique-t-il.

Après environ une heure et trente minutes de visite sous un soleil de plomb, nous atteignons enfin les fameuses grottes du site. On en compte 11 au total. Mais seule La Grande Caverne est ouverte au public. Avant l’exploration, quelques consignes s’imposent. «Ne touchez rien dans la caverne sauf avec autorisation, restez groupés, munissez-vous d’un casque», lance le guide avant de commencer la visite.

Cette petite balade, nous l’effectuons le sourire et dans la bonne humeur. En effet, au fil de la visite de La Grande Caverne, le guide nous invite à deviner les formes des stalactites (concrétisation de calcaire se développant de haut en bas) et des stalagmites (concrétisation de calcaire se développant de bas en haut). Crocodile, ourite sek, père Noël, les formes sont multiples dans la caverne. Il y a aussi cette pierre calcaire autrefois taillée dans la grotte. Certains Rodriguais avancent que celui ou celle qui la tient entre les mains vivra longtemps.

Notre visite se termine en beauté avec un bon déjeuner à la rodriguaise au restaurant du parc. Ensuite, nous nous rendons au musée et à la boutique de souvenirs avant de reprendre la route… le cœur chargé de souvenirs magiques empreints d’histoires.

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