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Sur la piste des mots…

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Stéphanie et Thierry Casanov, heureux d’avoir trouvé Alphalec.

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Catherine Agéon estime que sa fille de 10 ans fait des progrès.

Alors qu’avec les résultats du CPE, du SC ou encore du HSC, les discussions tournent autour du système scolaire, une association travaille dans l’ombre pour aider les écoliers qui ont des problèmes à lire et à écrire. Un réel soulagement pour certains parents.

Des lettres qui s’enchaînent et s’enlacent. Des consonnes qui flirtent avec des voyelles pour devenir des mots. Pendant un moment, pour Thierry Decasanov, 10 ans et élève en Std V, il ne s’agissait que de gribouillis. De taches de quelque chose sur des feuilles de papier. Des livres, il ne voyait que les images. Les couleurs vives et les personnages sympathiques étaient plus attrayants que les écritures, ou plutôt des hiéroglyphes, qu’il n’arrivait pas à déchiffrer. Mais depuis quelque temps, le petit bonhomme, un peu timide, a découvert un monde pas comme les autres. Un univers d’histoires et d’aventures où il aime se balader le soir, avant de s’endormir, avec sa maman, Stéphanie.

Depuis, la jeune femme est soulagée. Inquiète des difficultés d’apprentissage en lecture de son enfant, elle ne savait pas exactement quoi faire pour qu’il arrive à trouver la voie des mots. C’est un peu par hasard qu’elle est tombée, il y a quelque temps, sur une affiche de l’association Alphalec. Cette ONG vient en aide aux enfants ayant des difficultés à lire et à écrire, et elle propose des cours gratuits d’alphabétisation à Camp-Levieux, Plaisance, Barkly, Bambous et Batimarais depuis quelques années, répondant, à sa façon, au problème d’échec scolaire qui est plus que jamais au centre des débats. Grâce à la méthode syllabique, de nombreux écoliers découvrent la beauté des mots et développent la capacité de pouvoir déchiffrer d’abord des syllabes puis des mots et enfin des phrases.

Et en ce mardi 11 février, aux alentours de 17 heures, dans la salle municipale de Camp-Levieux, une dizaine d’enfants sont assis et suivent les explications de l’homme qui a lancé cette association, Stéphane Oozeer. Ceux qui ont un peu plus de mal à suivre sont aidés par des bénévoles. Une façon de travailler qui a tout de suite plu à Stéphanie, la maman de Thierry : «Chaque enfant reçoit une attention particulière. Et c’est une bonne chose. D’ailleurs, cette méthode a fonctionné pour mon fils. Il arrive à lire et se débrouille de mieux en mieux en écriture. Du coup, à l’école, ça va mieux.»

Appel aux bénévoles

Il n’est pas toujours facile pour un enfant ayant des difficultés d’apprentissage de trouver sa place dans une classe surpeuplée et d’obtenir un suivi individuel Néanmoins, même lors des classes d’Alphalec, les choses ne sont pas aussi simples. «Nous comptons énormément sur les bénévoles, mais ce n’est pas toujours évident d’en trouver», confie Stéphane. C’est pour cela que l’association fait, en ce moment, un appel aux dons (voir hors-texte).

Catherine Agéon, maman de trois filles âgées de 2 à 10 ans, espère que cette ONG trouvera des financements : «Elle fait du bon travail. Je suis heureuse de pouvoir bénéficier de son aide.»

Il y a quelque temps, elle s’est inquiétée du manque de progression de son aînée, Angel : «Je voyais bien que ma cadette se débrouillait mieux qu’elle.» Difficile de ne pas se faire du souci quand on a à cœur l’avenir de son enfant. La petite demoiselle butait sur des mots à plusieurs syllabes : «J’ai essayé de lui donner un coup de main. Dans des livres d’enfants, on s’attardait sur des longs mots.» Mais, bien sûr, il faut trouver du temps et arriver à motiver son enfant : «Quand elle apprend avec d’autres enfants, ça se passe mieux.» Alors, Catherine a enregistré sa fille aux cours d’Alphalec : «C’est gratuit et je me suis dit que ça pouvait l’aider à avancer.»

Effectivement, après quelques semaines de cours, la jeune femme note une amélioration : «Maintenant, quand on regarde la télévision, elle arrive à lire certaines choses sur l’écran. Elle n’a plus besoin de me demander quand on va diffuser tel ou tel programme, elle le lit et elle me dit : “Maman, ça c’est ce soir”, par exemple.» Une fierté pour Catherine. Même si ce n’est pas grand-chose, et qu’en général les parents sont heureux des bonnes notes ou d’autres distinctions de leurs enfants, elle, elle estime que c’est déjà un pas de géant dans la bonne direction pour Angel : «J’ai l’espoir qu’elle arrivera à s’en sortir et à avoir une bonne éducation afin d’exercer un bon métier.» Un souhait de maman, tout simplement. Mais aussi celui d’un papa, Jean David Rock.

En l’importance de l’éducation, il croit fermement : «Je veux que mon fils puisse se débrouiller et avoir une vie correcte sans devoir dépendre de qui que ce soit. Et pour ça, de nos jours, il faut qu’il réussisse à l’école.» Il y a cinq mois, Wenael, 10 ans, ne savait ni lire ni écrire. Une tragédie pour le père qui a arrêté l’école en CPE. Pourtant, aujourd’hui le bonhomme «pe debrouye», selon son papa, employé dans un centre de traitement des roues : «Il arrive même à déchiffrer de l’anglais. Je ne m’attendais pas à de tels résultats.» Il veut que son fils unique ait plus de chances que lui : «C’est normal, non ? Quel parent ne veut pas le meilleur pour son enfant ?»

Jean David est heureux de pouvoir compter sur Stéphane et son équipe : «Ils viennent là et donnent de leur temps. Je trouve ça super.» Lui aussi veut contribuer au succès de son petit. Il accompagne, comme il le peut, son Wenael sur la piste des mots…

Le projet d’une vie

Vouloir faire du bien autour de soi… Ce n’est pas toujours une tâche évidente. Stéphane Oozeer en est bien conscient. Depuis 2010, année où il a lancé Alphalec, il se bat afin d’offrir aux écoliers en difficulté une autre approche : «Je n’arrive pas à accepter que des enfants, à la fin du cycle primaire, ne sachent ni lire ni écrire. C’est une injustice. Et j’ai décidé d’y remédier à ma façon.» Même s’il n’est pas enseignant, Stéphane s’est documenté et a décidé d’utiliser la méthode syllabique afin de surmonter les difficultés d’apprentissage en lecture et en écriture : «Ça fonctionne. Et je suis toujours heureux de constater que les enfants veulent apprendre, veulent s’améliorer.»

Alphalec a besoin de vous

L’ONG ne chôme pas ! Néanmoins, il y a toujours plus d’enfants qui ont besoin d’aide et de moins en moins de bénévoles. Alors Stéphane Oozeer fait un appel aux particuliers et aux entreprises : «Nous avons besoin d’employer trois personnes afin qu’elles dispensent des cours. Pour cela, il nous faut un financement.» Malgré ses demandes aux différents fonds de Corporate Social Responsibility, Alphalec n’a toujours pas obtenu d’aide financière.

Néanmoins, si vous ne souhaitez pas aider en donnant de l’argent, vous pouvez également, si vous avez du temps, donner des cours : «Ce n’est pas bien compliqué. Il faut de la patience et de l’envie.» Stéphane espère aussi pouvoir convaincre des professionnels, des dentistes, des ophtalmologistes, des psychologues, des orthophonistes, entre autres, pour qu’ils puissent venir en aide, gratuitement, à ces enfants.

En un clic

L’association Alphalec est présente sur Facebook. Si vous voulez en savoir plus et/ou prendre contact avec Stéphane Oozeer, cliquez sur le lien suivant : https://www.facebook.com/alphalec.mauritius?fref=ts.

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