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L’éducation dans tous ses états !

Plus que trois jours à attendre pour assister à la traditionnelle scène annuelle qu’est la proclamation des lauréats accompagnant les résultats du HSC, son lot de sentiments multiples : la joie des stars du jour, la déception des autres, insatisfaits de leur performance… Le rendez-vous de ce mercredi 7 février arrivera-t-il comme une accalmie ou provoquera-t-il d’autres secousses à l’exemple de celles vécues après la proclamation des résultats du SC ?

 

Alors que le soleil revient – après les jours de congés forcés suite aux grosses pluies et l’invitation subite du ministère de l’Éducation à faire des cours en ligne sans préparation en amont –, les résultats du HSC surviennent dans un contexte où l’on assiste toujours aux débats sur le maintien de l’obligation des cinq credits, sésame qui permettrait aux élèves de poursuivre leur HSC !

 

Le choc vient d’abord des chiffres ! Sur 12 919 étudiants ayant pris part aux examens du SC, seuls 5 210 poursuivront leur classe en Grade 12 tandis que 7 709 ne pourront avoir une place en HSC ! 60% de nos étudiants sont donc appelés à redoubler ou à se rendre dans une institution privée payante (encore faut-il avoir les moyens), où ils pourront accéder aux classes du Lower VI tout en prenant part, parallèlement, aux examens du SC en privé. Les autres ? La fin abrupte de l’aventure académique classique !

 

Au coeur de cette situation, deux écoles de pensées s’affrontent. Il y a celle qui défend la décision du ministère de l’Éducation, en estimant que l’obtention des cinq credits n’est pas la mer à boire pour des jeunes trop occupés à passer leur temps sur les réseaux sociaux au lieu de s’appliquer dans leurs études. Les défenseurs de cette théorie rappellent que le recrutement dans le service public se base sur les cinq credits et estiment qu’on encouragerait le nivellement par le bas si on permettait aux élèves de poursuivre leurs études avec quatre credits, et que cela ne leur rendra pas service en HSC où ils peineront davantage !

 

Face à cette position, il y a une autre école qui, elle, pense que les enfants n’ont pas le même niveau, que ce serait injuste de ne pas permettre aux détenteurs des quatre credits de passer en HSC et que tous les étudiants n’ont pas l’ambition de travailler dans le secteur public. Dans notre édition de cette semaine, Jacques Pereira, pédagogue, ancien enseignant et recteur, estime qu'il est anticonsititutionnel d’empêcher un enfant d’avoir accès à un grade alors qu’il a passé ses examens. Celui-ci dit connaître beaucoup de professionnels qui n’ont pas eu cinq credits au niveau du School Certificate.

 

Toutes ces positions, d’un extrême à l’autre, sont valables ! Sauf que cette situation illustre la déchéance de notre système et de sa série de réformes dont l’application démontre des limites ! Le débat sur les résultats du SC survient après le surréaliste taux d’échec de l’extended program (97%), qui est un autre exemple du mal qui ronge notre système.

 

Au fond, nous assistons à ces bouleversements parce que l’éducation, sensée être un enjeu national au-dessus de la mêlée partisane, reste un instrument politique dont l’objectif ne s’adapte pas à une société en mouvement et qui change de vision à chaque alternance de nos dirigeants ou encore sous le poids des lobbies !

 

Jusqu’ici aucun gouvernement n’a eu le courage de proposer aux opposants et aux professionnels de l’éducation, n’étant pas du même bord politique, de s’asseoir ensemble en mettant leurs différends de côté pour laisser primer les intérêts de tous nos étudiants. Il ne s’agit pas uniquement de ceux qui brillent et qui, désormais, obtiennent des places dans des académies réputées (le système vicié a transféré la compétition du CPE au niveau du National Certificate of Education, NCE), mais de ceux qui, dès le départ, sont défavorisés par rapport à d’autres.

 

La célébration de l’abolition de l’Esclavage ce 1er février nous rappelle le long chemin entrepris par les descendants d’esclaves dont bon nombre subissent toujours l’inégalité des chances et ne trouvent pas leur place dans un système éducatif qui les rend invisibles. C’est le Premier ministre lui-même qui reconnaissait, lors de son discours marquant le 189eme anniversaire de l’abolition de l’Esclavage, que les enfants des esclaves ont été privés d’éducation. «Nous avons beaucoup de retard à combler. En raison de l’impact des siècles d’oppression, il n’est pas facile de permettre aux personnes défavorisées de rattraper ce retard considérable. Nous devons éliminer ces inégalités. Et l’éducation est l’un des moyens pour corriger les injustices de l’histoire.» Des paroles sensées qui resteront uniquement au stade de discours ? Et qui seront vite oubliées lors de la célébration de l’élite avec la proclamation des lauréats dans trois jours ?

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