Pâques : il était une... foi

Entre réjouissances et moments de prières, la fête de Pâques, ce dimanche 20 avril, est le sommet du calendrier liturgique chrétien – après le Carême –, car elle marque la résurrection du Christ. Cette journée spéciale, qui rime avec messe, tables festives et chocolats, permettra à de nombreuses familles mauriciennes de se rassembler pour passer un bon moment, dans la joie, la ferveur et la bonne humeur...

Dans la joie, le partage et la foi... Car c’est bien le coeur chargé d’amour que les Mauriciens célébreront, en ce dimanche 20 avril, la fête de Pâques, durant laquelle les catholiques du monde entier commémorent la résurrection de Jésus Christ, le fondement même de la foi chrétienne. Pour de nombreux fidèles, cette célébration, bien que considérant son côté festif et les traditions comme le partage des œufs en chocolat, c’est surtout pour prier et honorer la vie.

Pour Charlène Lafolle, la journée de ce dimanche commencera par la messe de Pâques. «Après avoir pieusement cheminé durant 40 jours en adorant, priant et méditant dans le recueillement, Pâques est pour moi un symbole d’amour : notre Seigneur qui nous offre son fils et Jésus qui, par la suite, se sacrifie pour racheter le péché du monde sur le bois de supplice. La résurrection de Jésus symbolise pour moi la victoire face à toutes les épreuves de la vie. Jésus a accepté son destin. Il a avancé avec foi, humilité et amour pour nous sauver. La Pâques reste pour moi un passage : des ténèbres à la lumière, de la haine à l’amour, de la croix à la gloire et de la mort à la vie», nous confie-t-elle avec enthousiasme.

Pour elle, ce jour de fête est très spéciale : «Ce sera une journée empreinte de joie car à la messe, je donnerai ma voix pour lire la belle liturgie pascale au sein de ma paroisse. Je vivrai cela avec beaucoup d’émotions car cela m’est cher de lire la parole pour mon seigneur et sauveur...» Après avoir célébré à l’église, c’est en famille qu’elle passera la journée, et ce sera toujours dans une grande ferveur, dit-elle : «Après la messe, je vais déguster un déjeuner chaleureux avec mes parents pour kas karem entre rires et partage. Après les mets, un peu plus spéciaux que d’habitude, le déjeuner se clôturera par la dégustation des incontournables chocolats de Pâques.»

Pour Jovani Calice, Pâques rime avec espérance : «C’est pour moi un des moments très attendus, surtout dans la religion catholique. Après quand même plus d’un mois de carême, de pénitence et de jeûne, c’est le moment pour célébrer la joie du Christ ressuscité. Cette célébration n’est pas juste une fête, c’est tout le symbole de notre foi chrétienne, où nous nous rendons compte que Jésus a souffert pour nos péchés et nous montre qu’il a vaincu la mort. C’est aussi symbole d’une espérance de la résurrection en nous disant qu’un jour, on ressuscitera. C’est un symbole d’espoir mais c’est aussi une façon pour nous de nous rappeler que parfois la vie peut-être vraiment dure, difficile et semée de beaucoup d’obstacles. À travers Jésus, nous regagnons confiance sur le fait qu’il y a un meilleur lendemain et qu’il faut s’accrocher dans n’importe quelle circonstance.»

«Nanie inposib pou Zezi»

Si les festivités chez lui ont commencé, depuis ce samedi, après la veillée pascale, quand sa famille et lui, ont «kas karem», autour d’«un petit verre», puis en partageant un moment convivial avec ses proches en dégustant un succulent gâteau de Pâques, préparé par lui-même, c’est à la plage qu’il passera la journée de ce dimanche pour continuer la fête. «Je vais aller camper avec la famille et célébrer dans la joie, la bonne humeur», dit-il tout heureux.

Le même sentiment de bonheur anime Noah Théodore. «Pâques, c’est un moment durant lequel nous célébrons la résurrection de Jésus, li montre ki apre lamor nanie inposib pou Zezi. Comme toujours chez moi, nous allons célébrer en famille, avec des amis et aussi avec Jésus parce que nous devons nous réjouir de la résurrection», nous confie le jeune homme qui, après le carême, attendait ce jour avec impatience.

Jude Arlanda, jeune engagé au sein de l’Église et qui a vécu intensément le carême et la Semaine sainte, savourera aussi son dimanche de Pâques. «Pour moi, le plus important à se rappeler dans la fête de Pâques, c’est le Christ qui a donné sa vie pour nous et le mystère de la résurrection. Dieu redonne la vie à ce corps qui est mort et qui a été déposé dans le tombeau depuis le vendredi soir, et nous avons la joie, le dimanche de Pâques, d’entendre que le Christ est ressuscité. Il est sorti de la mort, il a été victorieux. En tant que chrétien, c’est un des grands mystères que l’on célèbre, le mystère de la Pâques, la résurrection de notre seigneur Jésus. C’est une fête de grande importance pour moi», nous déclare Jude qui a déjà planifié toute sa journée de ce dimanche : «Je vais me rendre au caveau du Père Laval, prier devant l’apôtre de l’île Maurice et ensuite, en soirée, je serai chez moi pour profiter d’un bon repas. J’encourage tout un chacun à vivre ce temps de Pâques en famille. Que tout le monde puisse redonner place à Dieu au cœur de leur famille...»

Pour permettre à ceux qui ne peuvent pas se déplacer à l’église de commencer la journée de ce dimanche dans la prière, la messe pascale de l’église Saint-Vincent-de-Paul, à Pailles, célébrée par le père Jean-Marc Rakotosonsera, sera en direct sur Radio Maurice à 9h30. Le message de Pâques de Mgr Jean Michaël Durhône sera, lui, diffusé à la MBC TV à 20h30, après le journal télévisé. À découvrir en famille dans la joie et dans la foi...

Mgr Jean Michaël Durhône, évêque de Port-Louis : «L’inquiétude grandit dans les foyers devant la difficulté de joindre les deux bouts»

C’est un jour pour célébrer certes, mais c’est aussi l’occasion de faire une réflexion forte sur l’héritage laissé par Jésus. Dans son message de Pâques, l’évêque de Port-Louis, Mgr Jean Michaël Durhône, revient sur des événements au niveau mondial et local – le conflit israélo-palestinien, une économie mondiale fragilisée, la drogue et la violence dans la société mauricienne – «qui peuvent nous faire perdre l’espérance». La situation sur le plan local est aussi au coeur de son message : «Chez nous, dans notre société mauricienne, la violence devient notre quotidien, la drogue continue de briser les familles et nos jeunes sont de plus en plus touchés. L’inquiétude grandit dans les foyers devant la difficulté de joindre les deux bouts. Nous aurions aussi, à Maurice, toutes les raisons d’être désemparés et de perdre espérance. Le tombeau ouvert est pour nous, chrétiens, porteur d’espérance car Jésus en est sorti ressuscité et a fait naître l’espérance d’un monde où la vie est plus forte que la mort et où celle-ci n’aura pas le dernier mot : «Ouvert est le tombeau ; Ouvert notre avenir»», souligne-t-il en invitant les Mauriciens à croire dans les «signes qui nous donnent des raisons d’espérer»...

Le chocolat en fête

Qu’il soit noir, au lait ou praliné, qu’il soit en forme d’œuf, de cloche ou de lapin, le chocolat sera définitivement à l’honneur ce dimanche. Cette tradition vieille de plusieurs siècles est désormais incontournable lors du dimanche de Pâques. Durant la période de carême, à l’époque, l’Église interdisait ainsi la consommation d’œufs. Mais les poules ne s’arrêtaient pas de pondre. Les œufs étaient alors récoltés et cachés en attendant la fin du jeûne, en prévision de Pâques. Cette célébration ayant succédé aux célébrations païennes du renouveau durant cette période printanière, les chrétiens ont vu en l’œuf, un symbole de fécondité et de libération à l’instar de la résurrection christique. De nos jours, pour les enfants, la chasse aux œufs est définitivement un point d’orgue de la célébration. Durant toute la journée, ce dimanche, la friandise vedette de Pâques sera offerte et partagée dans la joie et la bonne humeur. Mais attention : à consommer avec modération. Joyeuses Pâques à tous...