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12 avril 2025 19:55
Anila Khadoo, 58 ans, a poussé son dernier soupir dans des circonstances terrifiantes. Cette habitante de Forest-Side a été sauvagement assassinée le mercredi 9 avril, à Bois-Chéri. Le rapport d’autopsie révèle qu’elle a reçu pas moins de sept violents coups à la tête avec un objet lourd et tranchant qui pourrait être une paire de cisailles. La police privilégie la thèse d’un acte de vengeance. Elle a déjà arrêté deux suspects : un homme de 45 ans, habitant cette localité du Sud, et son fils de 25 ans. Ils nient les faits. Les proches de la victime sont, quant à eux, abasourdis, entre choc, tristesse et incompréhension.
Elle menait une vie sans histoires, selon son entourage. Anila Devi Khadoo, née Rutty, avait fêté ses 58 ans le 8 janvier dernier. Mariée à Rajen, âgé de 63 ans et Attendant de pharmacie à la retraite, elle était maman d’une fille de 32 ans et d’un fils de 30 ans. Et depuis 27 ans, cette habitante de Forest-Side gagnait sa vie en faisant la récolte du thé. Pour être plus près de son travail, elle vivait chez sa mère, à Bois-Chéri, durant la semaine.
«Li ti sorti lakaz toulezour 3 zer dimatin pou al travay. Li ti pe kas dite dan de karo. Enn ladan pou li. Li ti pe lwe lot terin-la a bay», explique Varuna. Elle précise que sa mère rentrait à la maison, à Forest-Side, les vendredis avant de retourner dans le Sud les dimanches. Bref, une vie normale, tranquille, bien organisée, selon ses proches. Pourtant, cette précieuse vie lui a été arrachée de manière horrible il y a quelques jours.
Anila Devi Khadoo a été sauvagement assassinée sur son lieu de travail le mercredi 9 avril. Un terrible malheur qui plonge ses proches dans une détresse sans nom, entre choc, incompréhension et intense douleur. «Enn ta dimounn fini sorti boner dan sa landrwa-la pou al dan karo. Mo mama ti pe koumans kas dite 3 zer edmi. Enn tonton inn telefonn mwa ver 7 er. Linn dir mwa ki mo mama inn tonbe. Mo ti panse ki so tansion inn monte enn kout. Li ti ousi ena problem diabet. Li ti pe fer so bann pikir toulezour. Mo ti krwar li lopital Rose-Belle. Monn al rod li laba. Mo pann trouv li. Monn al Bois-Cheri apre. Se kan monn ariv laba ki mo bann kouzin inn dir mwa ki mo mama inn desede», lâche Varuna, avec une infinie tristesse.
Cette atroce nouvelle a été un véritable coup de massue pour les proches de la victime. «Nou dan enn sok terib. Mo latet pe res fermal ziska ler», se désole la jeune femme. Son père est également dévasté et abasourdi. «Mo madam inn gagn enn lamor mari horib. Linn mor lizie ouver. So de lame ti koup koupe», raconte le sexagénaire. Il n’a que des mots élogieux pour sa défunte épouse. «Li ti bien popiler ek zovial. Li ti kontan dir bonzour tou dimoun, mem seki li pa kone. Li ti kontan koze ek riye ek tou dimoun», dit-il. Les circonstances dans lesquelles son épouse a trouvé la mort lui glacent le sang. «Mo panse ki linn blese dan so de lame kan linn rod defann li. So head lamp ti alime kan inn retrouv so lekor. Zame li pann gagn problem ek personn avan», souligne Rajen, encore perplexe face à ce drame.
Ecrasé par la douleur
Son visage fait peine à voir au lendemain des funérailles de son épouse. Écrasé par la douleur du deuil, il s’exprime difficilement. Anila et lui étaient mariés depuis 33 ans. Son épouse, confie-t-il, était une femme courageuse qui aimait son travail. «Li ti touzour travay tousel. Travay zame ti fer li per. Li ti kontan kas so bann fey dite. Depi mo konn li samem travay linn touzour fer.» Le jour fatidique, Anila s’était réveillée aux petites heures du matin, comme à l’accoutumée, et était sortie vers 3h30 pour se rendre à sa plantation. «Enn kouzin inn koumans rod li kan inn retrouv so bann zafer koumsa mem dan so karo. Inpe apre, linn trouv mo madam alonze anba. Li ti fini mor», raconte Rajen.
La découverte macabre a été faite aux alentours de 5 heures et la police est arrivée sur les lieux peu après. Présente sur place, une femme de 60 ans a indiqué aux policiers l’endroit précis où le corps d’Anila avait été dissimulé. Selon les premiers éléments de l’enquête, le cadavre se trouvait dans un champ de thé situé non loin d’un réservoir à Bois-Chéri, à 100 mètres de la route principale. La victime était couchée sur le dos et avait des lacérations sanglantes aux deux mains. Les policiers ont aussi constaté qu’il y avait des sacs utilisés pour garder les feuilles de thé et un équipement de travail à environ deux mètres du corps. Ils ont également retrouvé le téléphone portable de la victime contenant quatre morceaux de papier avec des numéros de téléphone.
Un médecin du SAMU a confirmé le décès d’Anila à l’arrivée de l’ambulance sur place. L’autopsie pratiquée par la suite a révélé qu’elle avait succombé à un «shock following multiple chop wounds over the head». La victime aurait été attaquée avec un objet lourd et tranchant, selon le rapport médico-légal. La Criminal Investigation Division et le Field Intelligence Office n’ont pas tardé à arrêter deux suspects dans cette affaire : Sachin Kumar Mangar, 45 ans, un habitant de la localité, et son fils Yusvin Kumar Mangar, 25 ans. Ils nient être mêlés à cette sinistre affaire. La police a toutefois logé une accusation provisoire de «murder» contre eux devant le tribunal de Souillac.
Sachin Kumar et Yusvin Kumar n’ont pas une bonne réputation dans leur localité. Père et fils sont décrits comme «enn bann insinifian ki dan ladrog» ou encore comme «de latet brile ki kontan rod lager ek tou dimoun». Le voisinage avance que les autres membres de cette famille sont toutefois des gens biens. Plusieurs unités de police ont travaillé de concert pour effectuer plusieurs battues dans des plantations de thé situées à Bois-Chéri pour les besoins de l’enquête avec l’appui de la section des chiens de police. Les recherches se sont étendues sur une superficie d’environ deux hectares le jeudi 10 avril.
Les policiers sont tombés sur trois plants soupçonnés d’être du cannabis dans une plantation de thé voisine. Les limiers se sont ensuite rendus au domicile de Sachin Kumar Mangar à EDC Mambahal, Bois Chéri, pour une perquisition. La police a sécurisé plusieurs objets après cette fouille effectuée en présence de celui-ci. Il y avait, entre autres, une casquette militaire et deux vestes de camouflage avec le logo SMF, d’autres vêtements, des chaussures ainsi que deux sabres ; un ayant une lame de plus de 36 cm et un autre avec une poignée en bois cassée et une lame de 46 cm. Tous les articles en question ont été sécurisés au bureau de la CID de Grand-Bois pour les besoins de l’enquête.
Sachin Kumar Mangar a été interrogé peu après. Il a aussi participé à une reconstitution des faits. Le suspect a d’abord montré à la police sa plantation de thé. La police l’a ensuite interrogé sur les trois plants soupçonnés d’être du cannabis. «Pou mwa sa misie. Monn plante pou mo prop konsomasion», a-t-il répondu. Les policiers lui ont alors fait comprendre qu’il allait faire l’objet d’une nouvelle arrestation pour culture de cannabis. «Mo aksepte ki mo finn komet sa ofans-la. Mo pou donn mo lanket dan prezans mo avoka», a-t-il alors rétorqué. Les enquêteurs privilégient la thèse d’un acte de vengeance dans cette affaire. La police n’écarte pas la possibilité qu’Anila Khadoo allait faire des dénonciations concernant ces plants de cannabis.
Les enquêteurs ont aussi entendu, le vendredi 11 avril, la femme de 60 ans qui avait indiqué à la police le lieu où se trouvait la dépouille d’Anila le jour de la découverte macabre. La police a consigné sa déposition «under camera» au poste de police de Grand-Bois. Les limiers du Forensic Scientific Office ont également examiné un véhicule pour les besoins de l'enquête mais rien d’incriminant n'a été constaté à ce stade. L’enquête policière se poursuit.
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