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Un homme de 46 ans succombe à une sauvage agression à Mahébourg

Rudy, le frère de Sherly Melin : «Mo frer inn mor dan mo lebra»

7 juillet 2025

Sherly Melin a succombé à une lacération de la rate.

Cet homme de 46 ans a perdu la vie dans des circonstances tragiques dans la nuit du 29 juin. Il a succombé à ses blessures après avoir été victime d’une agression sauvage près de la gare routière de Mahébourg. La police a arrêté trois suspects dans cette affaire. Ils ont déjà avoué les faits. L’un d’eux est un mineur de 16 ans.

Un froid de canard souffle sur Mahébourg en ce début de soirée du mardi 1er juillet. La faible température n’empêche cependant pas les zanfan landrwa de faire la causette dans la rue. Le principal sujet de conversation est, bien évidemment, l’agression mortelle de Sherly Melin, qui habite, comme tous ceux présents, à la rue Camisard. Cet homme de 46 ans a succombé à ses blessures après avoir été roué de coups près de la gare routière du village dans la soirée du 29 juin. Son frère Rudy, plus connu sous le sobriquet de Zou, accompagné d’un ami, l’a transporté jusqu’au poste de police de Mahébourg peu après. Il est décédé sur place.

Sa dépouille a ensuite été emmenée à l’hôpital de la localité, où son décès a été constaté par le médecin de service. L’autopsie, pratiquée à l’hôpital Victoria dans la matinée du 30 juin par le Dr Maxwell Monvoisin, a révélé que le défunt était mort à la suite d’une lacération de la rate. Le Principal Police Medical Officer a également noté que la victime avait trois côtes fracturées ainsi que plusieurs ecchymoses sur le corps. Des échantillons ont, par ailleurs, été envoyés pour des analyses toxicologiques.

Les enquêteurs n’ont pas chômé dans cette affaire. Ils ont rapidement procédé à l’arrestation de trois suspects : Samuel Clarisse, un étudiant de 18 ans, et Nigel Joseph, 16 ans, des habitants de Ville-Noire, et Jérôme Sénèque, un sans domicile fixe de 27 ans. Une source policière affirme qu’ils ont déjà avoué leur implication dans ce cas d’agression mortelle. Ils font tous l’objet d’une accusation provisoire de murder. Samuel Clarisse est détenu au poste de police de Rose-Belle alors que Jérôme Sénèque se trouve au poste de police de Grand-Bois. Nigel Joseph est, lui, détenu au centre de détention pour mineurs à Petite-Rivière en attendant une décision du Directeur des poursuites publiques le concernant.

Les suspects Samuel Clarisse et Jérôme Sénèque.

Les premiers éléments de l’enquête indiquent que les trois suspects auraient prémédité une série d’agressions ce soir-là, s’en prenant à plusieurs passants. «Zot ti sorti pou fann …. mem sa swar-la», selon une source policière. Notre interlocuteur affirme que les trois jeunes hommes «inn rod lager» avec tous ceux qui ont croisé leur chemin. Ils auraient ensuite pris pour cible Sherly Melin, qui se trouvait dans un squat près du marché à ce moment-là. Selon les «nou tann dir» du voisinage du défunt, ce dernier aurait remporté une certaine somme d’argent dans une maison de jeux un peu plus tôt ce soir-là. Un voisin avance que «li ti gagn enn zoli biye».

Les trois suspects l’auraient suivi avant de l’attaquer pour voler son gain. Le suspect mineur aurait même filmé, avec son téléphone portable, ses deux acolytes rouant le quadragénaire de coups. Les caméras Safe City montrent aussi l’agression ainsi que les suspects prenant la fuite par la suite. La police n’écarte pas la thèse d’un vol ayant mal tourné. Grièvement blessé, Sherly Melin a toutefois eu le courage de téléphoner à son frère Rudy. Les deux vivaient ensemble dans une maison de location.

«J’ai reçu un appel de mon frère vers 1 heure du matin. Il était désespéré et essoufflé. Il m’a dit qu’il avait été agressé et qu’il se trouvait à la gare. Il m’a demandé de venir le secourir au plus vite», raconte Rudy. Arrivé sur place, il a retrouvé son frère assis, blessé et en état de choc. Avec l’aide d’un ami, il a transporté Sherly au poste de police de la localité à vélo, mais celui-ci a rendu l’âme là-bas. «Mo frer inn mor dan mo lebra. Li pa merit sa. Li ti enn boug trankil ek san problem. Nou bizin lazistis», martèle Rudy, désemparé de l’avoir perdu.

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