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24 novembre 2025 18:27
Ça devait être juste un bon moment en famille à la plage un dimanche après-midi. Mais en quelques minutes, tout a chaviré. La mer s’est déchaînée, emportant Sahil Deena, 22 ans, sous les yeux horrifiés de ses proches, dont sa jeune épouse enceinte. L’un de ceux qui nageaient avec lui à ce moment-là raconte l’atroce épisode.
Le soleil, la mer, le ciel bleu. Des gens qui nagent et s’amusent dans l’eau, joyeux, insouciants. Un tableau idyllique… Qui s’est tout à coup transformé en cauchemar quand un des baigneurs a été emporté par les flots. Hélas, il ne s’en sortira pas vivant. Il s’appelait Sahil Deena, avait 22 ans et habitait à Camp Ithier, dans l’Est. Ce dimanche 16 novembre, il avait fait tout le chemin de là-bas avec des membres de sa famille, dont sa jeune épouse enceinte de sept mois et demi, pour venir passer un bon moment à Balaclava, dans le Nord. Mais là-bas, c’est la mort qui l’attendait.
Il était aux alentours de 17 heures quand le drame est arrivé. «Nou ti a sis dimounn lor laplaz. Nou ti pe naze a trwa. Lerla, enn sel kout, lamer inn sanze», raconte difficilement Nirmaye Gopaul, un proche de Sahil, présent dans l’eau au moment des faits. Selon lui, tout à coup, un fort courant les a piégés et entraînés vers le large. «Plizier gro vag inn tap lor nou. Nou’nn koumans panike ek fatige. Enn lot gro vag finn kraz lor nou. Enn ladan inn lev mwa ek pil mwa lor brizan. Lot kamarad-la inn resi naze pou al rod sekour ek bann ki ti lor laplaz. Nou’nn perdi Sahil de vue apre sa», confie-t-il, encore très secoué par ce qui est arrivé.
Après avoir été projeté contre les rochers, ce jeune homme de 25 ans a pu, difficilement, rejoindre la plage, tout comme son ami. Mais Sahil, lui, a disparu sous les vagues. La famille, désemparée, impuissante, n’a eu d’autres choix que d’attendre les secours, qui, selon Nirmaye, ont tardé à arriver. «Bann Coast Guard inn vini 45 minit plitar. De gard zis lor enn ti bato. Helikopter lapolis inn vini preske 2 er apre», déplore-t-il. La police ont arrêté les recherches à la tombée de la nuit avant de les reprendre dès le lendemain. Les proches, eux, ont passé toute la nuit sur la plage, espérant un miracle.
Mais à l’aube, vers 7h30, le corps de Sahil a été repêché dans le lagon, près de la zone des brisants. L’autopsie a ensuite confirmé qu’il était mort d’une asphyxie due à la noyade. Le père du jeune homme, effondré, peine à réaliser que celui-ci n’est plus : «Mo garson ti konn naze bien. So lekor ti dan lagon mem pre ek brizan. Dimounn bizin fer plis atansion laba. Lotirite bizin met bann pano bien kler pou anpes dimounn naze dan sa parti lamer la.»
La douleur est également immense pour son épouse Sania, elle aussi âgée de 22 ans. Le couple, marié depuis le 9 août, se préparait à accueillir, dans un mois et demi, une petite fille qui se prénommera Quinaya. «Sahil ti fini swazir nom pou nou tifi», murmure-t-elle, la voix brisée par le chagrin. Le jeune homme gagnait sa vie en enchaînant des petits boulots et nourrissait de grands projets pour sa petite famille. Hélas, il ne pourra les réaliser et voir grandir son enfant.
Ce destin tragiquement interrompu laisse ses proches dévastés. Les funérailles se sont tenues le 17 novembre, dans une atmosphère chargée d’émotion, tandis que demeurent en suspens les interrogations sur les conditions d’intervention des secours ce jour-là. «Insidan-la finn arive ver 17h30. Coast Guard inn tarde. Nou ti fini koumans fer resers ek bato lotel. Bann plonzer lapolis inn vini apre. Lapolis ti aret rod Sahil kan finn fer nwar», confie Nirmaye Gopaul, la voix emplie de chagrin et de regret.
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