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Comment j’ai vécu mes derniers jeux

«J’ai vécu un concentré de beaucoup de choses», s’émeut Nathalie Létendrie.

Ils ont participé aux 10e JIOI avec un sentiment spécial dans leur cœur car ils savaient que c’étaient leurs derniers jeux. Quelques sportifs partagent leurs émotions…

Ils sont passés par un tourbillon d’émotions. Eux, ce sont ces sportifs qui ont vécu intensément cette 10e édition des Jeux des îles de l’océan Indien, tout en sachant, pour une raison ou une autre, qu’ils ne seront pas de la partie lors de la prochaine édition. Ils ont ressenti de la joie au moment où ils ont vaincu l’adversaire. Ils ont vibré quand ils ont compris que Maurice se dirigeait vers une grande victoire, et ils ont savouré chaque instant de cette «belle aventure» puisque dans leur cœur ils savaient que c’était la dernière fois qu’ils participaient à cette compétition inter-îles.

 

Et à l’heure où s’achève le grand rassemblement sportif qui a fait vibrer athlètes et spectateurs, ils sont ainsi quelques athlètes qui ne cessent de dire que les JIOI 2019 seront à jamais ancrés en eux. Parmi eux, il y a la volleyeuse Nathalie Letendrie, 30 ans. «Je suis passée par toutes les émotions. Il y a eu des surprises, j’ai été contente, j’ai eu du stress, j’ai eu peur… Bref, j’ai vécu, comme plusieurs autres sportifs, un concentré de beaucoup de choses pendant ces 10 jours», confie la jeune femme qui s’était dit, avant le début de la compétition, que ça allait être ses derniers jeux : «Avec l’édition de cette année, j’ai vécu quatre jeux et, même si j’adore le sport que je pratique, je me dis qu’aujourd’hui, j’ai d’autres priorités. Contrairement aux jeux précédents, j’ai maintenant une famille et des jumeaux, Aaron et Lenny, qui ont 18 mois. Je m’estime chanceuse d’avoir connu la manifestation de cette année dans mon île. C’est symbolique pour moi de me dire que mes derniers Jeux des îles se sont passés dans mon pays.»

 

Même si elle n’a pas ramené l’or et a terminé sur la deuxième marche du podium, Nathalie est heureuse d’avoir fait de son mieux pour faire flotter le quadricolore : «Il y a eu de la déception en effet, mais après coup, on se dit qu’on a fait de notre mieux.» Son autre satisfaction, dit-elle, c’est d’avoir vu tous les Mauriciens unis derrière le Club Maurice : «On a assisté à quelque chose de vraiment incroyable. On a pu, à travers le sport, susciter un vrai élan de patriotisme.»

 

«Je suis très heureux d’avoir été sur le terrain cette année», témoigne Thierry Julie.

 

Ce sont les mêmes sentiments qui animent Thierry Julie, 38 ans, de l’équipe mauricienne de basket. En comptant ceux de 2019, il a participé à cinq Jeux des îles. Il avait fait son baptême du feu en 2003 à Maurice et a également été de la partie en 2007 à Madagascar, en 2011 aux Seychelles et en 2015 à La Réunion : «Après avoir connu d’autres JIOI, je peux dire que les jeux de cette année ont été exceptionnels. Les Mauriciens ont démontré qu’ils savent soutenir leurs sportifs et qu’ils sont fiers de leurs couleurs. Je suis très heureux d’avoir pu être sur le terrain cette année pour vivre cela. Ça fait des souvenirs qui resteront toute une vie.»

 

Si les jeux de cette année sont ses derniers en tant que joueur, Thierry Julie sait qu’il ne sera jamais très loin de sa discipline de prédilection : «Peut-être que je participerai aux prochains jeux en tant qu’encadreur… Qui sait ?»

 

«J’ai vécu les épreuves de façon très sérieuse afin de terminer les jeux sur une bonne note», confie Sarah Silva.

 

L’émotion, nous la sentons aussi lorsque s’exprime la judokate Sarah Sylva, 24 ans, presque aphone après avoir tant crié pour soutenir l’équipe de Maurice. «J’ai vécu les épreuves de façon très sérieuse afin de terminer les jeux sur une bonne note», confie-t-elle. Il y a de la fierté mais il y a aussi un peu d’amertume : «Franchement vous dire, je suis un peu déçue de ne pas avoir eu la médaille que j’espérais et pour laquelle j’ai tant travaillé. Perdre par faute d’arbitrage, c’est quelque chose qui restera à jamais gravé dans ma mémoire car ça laisse un goût amer.» Le fait de savoir que c’était ses derniers jeux et que cela se déroulait dans son île a une importance particulière pour elle : «J'ai pu combattre devant mon public, surtout devant ma mère, une femme qui s'est tant dévouée pour moi, qui a été à mon chevet pour m'encourager depuis que j'ai commencé le judo à 6 ans. C'est vraiment extraordinaire de faire les jeux à Maurice. À l'avenir, je serai peut-être entraîneur lorsque les jeux auront à nouveau lieux ici.»

 

C’est avec beaucoup de nostalgie qu’elle se souviendra de cette année : «Notre médaille d'or par équipe restera un grand souvenir car on a pu conserver notre titre de championne de l'océan Indien. Toutes les filles se sont battues jusqu'au bout pour ramener cette médaille et on dédie cette victoire à notre DTN Baptiste Leroy qui a cru en nous. Et aussi aux autres entraîneurs qui étaient à nos côtés sans relâche, à l'instar de Marie Michelle St Louis, Nicolas Hery, Laval Collet , Anom Petrapermal, et à nos sparing partners.»

 

Elle le sait, elle racontera pendant encore longtemps les souvenirs extraordinaires de sa participation aux JIOI 2019.