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Par Qadeer Hoybun
30 avril 2016 04:45
Huit mois après votre arrivée, comment se porte la boxe mauricienne aujourd’hui ?
La boxe mauricienne a connu une baisse de régime pendant un moment, mais, maintenant, ce n’est plus le cas. Ce sport a retrouvé son niveau, car il n’y a plus de problème. Tout est fait dans la transparence et le comité travaille main dans la main. D’ailleurs, depuis que je suis arrivé, nous avons remporté une médaille d’or aux Jeux d’Afrique au Congo-Brazzaville, une deuxième aux Championnats d’Afrique au Cameroun et une de bronze à la Bocskai Cup en Hongrie. Je pense que nous aurions pu mieux faire lors de ces tournois si la boxe mauricienne avait pu maintenir son niveau ces dernières années.
Cela prouve que nous sommes en train de revenir au premier plan et que les stages que nous avons effectués à Cuba et au Cameroun nous ont été bénéfiques puisque le noble art a déjà deux qualifiés pour les JO.
Justement, qu’est-ce qui a permis à ce sport de revenir aussi vite au premier plan ?
C’est le travail qui se fait à la fédération actuellement. Il y a toute une équipe derrière moi : le comité directeur, le staff technique national mais aussi les entraîneurs régionaux. Il y a un engouement à tous les niveaux et c’est cet ensemble qui est en train de porter ses fruits. J’ai dû me battre pour que l’allocation financière des entraîneurs régionaux soit augmentée car un entraîneur ne pouvait être rémunéré à Rs 400 mensuellement et cela a eu un effet positif sur le travail dans nos régions. Nous avons eu des rencontres avec les arbitres pour voir ce qui ne fonctionne pas et ce dont ils ont besoin. Au niveau des compétitions, nous avons fait participer les membres de l’équipe nationale au lieu de les aligner uniquement sur les compétitions internationales. Du côté des entraîneurs nationaux nous avons impliqué tous les membres du staff technique national au lieu de se concentrer sur Roberto Ibanez et Judex Bazile uniquement. Il est bon de savoir que c’est la base même de la discipline qui ne fonctionnait pas et en revigorant toute la structure cela a redynamisé tout le monde. Aujourd’hui, nous constatons qu’il y a un engouement pour faire avancer la boxe.
Peut-on comprendre que votre comité et votre staff technique vous soutiennent pleinement ?
À cent pour cent je dirais. En plus de cela, il y a aussi les entraîneurs régionaux et les pugilistes eux-mêmes. Étant un ancien boxeur, je me suis toujours bien entendu avec les athlètes, et j’ai toujours été à l’écoute de ces derniers. Là où nous pouvons faire quelque chose pour eux, la fédération n’a pas hésité et a fait de son mieux, mais là où ce n’est pas possible, j’ai toujours fait comprendre que cela ne dépendait pas de nous.
Si je saisis bien, vous êtes pleinement satisfait de votre travail?
Personnellement, j’ai accompli ma mission, mais il reste encore beaucoup à faire et ensemble, avec le soutien de tout le monde, nous allons y arriver. Nous avons les talents, mais il nous manque les investissements et pour cela, nous avons besoin du ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS), du Comité olympique de Maurice (COM), du Trust Fund for Excellence in Sports(TFES), du Club Maurice et des sponsors. Si nous voulons remporter une médaille olympique il faut absolument investir. C’est comme ça dans tous les pays et en plus, nous aurons besoin d’un maximum de frottements, dont des stages à l’étranger pour pouvoir progresser.
Puisque nous parlons des jeux Olympiques, deux boxeurs mauriciens sont qualifiés pour les Jeux de Rio. Pensez-vous que d’autres pugilistes peuvent encore y prendre part ?
Il y a Richarno Colin et d’autres boxeurs comme John Colin, Cédric Olivier, Rolfo David, Jean-Luc Rosalba et aussi Jordy Vadamootoo qui sont capables d’aller chercher la qualification. Mais tout dépendra du budget qui sera à notre disposition. C’est à partir de là que nous allons décider combien de pugilistes entameront les qualifications en Azerbaïdjan.
Avez-vous un plan pour la préparation des boxeurs mauriciens en vue de JO ?
Nous prévoyons d’envoyer nos boxeurs en stage à Cuba, mais rien n’a été finalisé pour le moment. Si nous ne pouvons pas aller à Cuba, alors nous allons nous tourner vers l’Europe ou l’Asie mais pas en Inde ou en Afrique. Si nous voulons une médaille olympique, il faut côtoyer les pays qui sont capables d’arriver à ce niveau-là.
Vous avez placé la barre haut en parlant de médaille(s) olympique(s) ?
Comme tout le monde, il faut viser très haut si nous voulons y arriver. Les autres pays veulent une médaille olympique et nous aussi. Si nous avons, maintenant, tout ce que nous avons besoin avec les stages, la nutrition et le frottement nécessaire, alors rien ne sera impossible. C’est là que les investissements jouent un grand rôle.
Quels sont vos objectifs ?
L’une de mes priorités est de permettre à nos arbitres ainsi que nos entraîneurs d’avoir leurs étoiles internationales. En faisant cela, nous allons faire avancer le niveau de nos encadreurs, mais aussi celui de nos boxeurs. Cela va mettre en valeurs nos coaches et aussi les officiels qui pourront par la suite diriger des équipes dans des tournois internationaux ou arbitrer de grandes compétitions. Je veux, aussi, voir la boxe féminine se développer et tout comme la boxe dans nos régions. Et à la fin, j’aimerais voir Bruno Julie intégrer le staff technique national.
Où en est la fédération avec le recrutement de Bruno Julie ?
Nous avons déjà fait la demande au ministère et déposé les documents nécessaires. Maintenant, tout est entre les mains du ministre. Il a une expérience qu’on ne peut laisser passer et nous avons besoin de lui pour encadrer les jeunes de 12 à 15 ans afin que ces derniers aient une bonne base avant d’intégrer l’équipe de l’élite.
Or, cette semaine, à l’Assemblé Nationale, le ministre Yogida Sawmynaden a déclaré qu’il attend toujours les certificats de Bruno Julie ?
Bruno Julie possède des certificats pour les compétitions internationales et aussi les grades pour les cours qu’il a suivis durant sa carrière. Il faut souligner qu’en boxe on ne donne pas de certificat, mais des grades et des étoiles. Bruno Julie m’a remis ses certificats et ses grades que j’ai transmis au ministre en main propre. Maintenant, je ne comprends pas ce qu’il est en train de dire. Pour notre part, nous n’allons pas polémiquer dessus, car notre objectif est de recruter Bruno Julie qui a une grande expérience dans la boxe. Mais, je tiens àsouligner qu’au niveau de la fédération, nous ne pouvons le recruter, car nous-mêmes nous dépendons du ministère pour pouvoir fonctionner. C’est pour cette raison que nous ne voulons pas recruter Bruno Julie, sinon nous allons devoir puiser dans notre budget. Qu’est-ce qui arrivera si un jour un autre président décide de se séparer des services du boxeur ?Voilà pourquoi nous maintenons qu’il doit être recruté par le MJS.
Pour terminer, quels sont vos projets au niveau des jeunes ?
Au niveau des jeunes, nous voulons que ces derniers fassent beaucoup plus de sorties internationales, car il ne faut pas oublier que les Jeux des îles de 2019 arrivent dans trois ans et qu’il nous faut dès maintenant préparer la relève. C’est précisément là que Bruno Julie aura un rôle à jouer.
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