Honneur au pays. Il a représenté Maurice en Pologne et il rentre au pays avec une médaille de bronze autour du cou. C’est l’exploit réalisé par le karatéka Answaar Carmally, le 9 novembre dernier, à l’occasion de sa participation à la Polish Cup qui s’est déroulée dans la ville de Siedlce.
Ce tournoi international a réuni 250 compétiteurs issus de 13 pays. Engagé chez les +90kg, Answaar Carmally a obtenu la médaille de bronze en senior homme après avoir été stoppé en demi-finale par un Australien.
«J’ai beaucoup appris de ce déplacement. C’est ma deuxième participation dans un tournoi international et je me suis déplacé tout seul en Pologne. Je me suis beaucoup enrichi, car, sans accompagnateur, et dans un pays où vous ne comprenez pas la langue, c’est très particulier comme expérience. Mais, je me suis quand même débrouillé et j’ai réussi à faire trois combats en l’absence du soutien d’un coach, de mes proches et amis qui sont toujours présents à mes côtés. C’est unique comme expérience, et je suis satisfait du résultat. Je n’ai pas perdu mon combat. J’ai fait jeu égal, avec l’Australien, mais il a obtenu la victoire sur décision de l’arbitre», commente Answaar Carmally.
Cette troisième place en Pologne réconforte le Mauricien étant donné qu’il a réalisé le même résultat en avril dernier, à la Coupe du monde de kyodokyokushin, où il avait décroché le bronze en Ukraine.
A 22 ans et sans emploi, cet habitant de Port-Louis souhaite continuer à faire honneur au pays malgré les contraintes. En même temps, il espère trouver un travail qui lui permettra de gagner sa vie, tout en pratiquant son art martial favori. «Je suis jeune et je sais que je peux encore progresser et devenir meilleur afin de faire honneur à mon pays, ma famille et tout mon entourage», confie le jeune homme.
Celui qui a commencé le karaté il y a trois ans, en emboîtant le pas à son mentor, Ismaël Patel, médaillé d’or en avril dernier en Ukraine, souhaite lui aussi transmettre sa passion pour le kyodokyokushin aux jeunes Mauriciens. «J’ai commencé au club d’Ismaël. En constatant mon progrès, il m’a encouragé à m’inscrire aux compétitions. J’ai fait mes preuves dans des tournois régionaux, puis je suis devenu champion de Maurice en 2018 et cette année. J’ai remporté deux médailles de bronze cette année, dans des tournois internationaux. J’espère aller encore plus loin. J’encourage souvent les jeunes à se mettre au sport dans le but de les éloigner des fléaux qui affectent notre société. Je suis au chômage et pourtant j’arrive à rester à l’écart de tous ces problèmes en me dédiant à fond au sport. Ce serait bien si nous arrivions à encourager encore plus de jeunes», souligne le champion mauricien.
Cette force de caractère, ce dévouement à l’art du kyodokyokushin et sa progression constante ne laissent pas insensible le Shihan Soobiraj Maharoo, responsable de l’Association Kyodokyokushin Budokai (AKB) de Maurice. «C’est un jeune combattant qui est très appliqué et très discipliné. Il se donne toujours à fond aux entraînements et nous a beaucoup impressionnés par son implication durant les six mois de préparation. C’est un athlète d’avenir et sa prestation en Pologne confirme notre taux de réussite à l’étranger étant donné qu’à chacune de nos sorties nous ramenons toujours des médailles», conclut le dirigeant de l’AKM.
Prochaine sortie en 2020, en attendant place aux tournois sur le plan local.