Publicité

Philippe Henry : le «Perfect Warrior» nous a quittés

8 mai 2024

Un champion hors norme. Le mot n’est pas fort pour décrire celui qui a élevé la culture de la gagne à un art de vivre. Qu’on se le dise, l’histoire d’amour entre cet ancien haut cadre de la firme Robert Lemaire et les chevaux remonte à sa plus tendre enfance, lui qui a baigné dans cet univers avec un père entraîneur, Serge Henry Sr. Ce n’est donc pas une surprise si Philippe et son frère aîné Serge (Ndlr : Kiki pour les intimes) ont tous deux embrassé une carrière dans le giron hippique.

 

Gentleman Rider depuis 1972 – il a même ramené un gagnant pour feu sir Gaëtan Duval (Fear Naught) -, Philippe Henry a rejoint la communauté des propriétaires de chevaux de courses en 1978 au sein de l’écurie Paul Maingard. Mais ce n’est qu’au début des années 80 qu’il se lança dans l’entraînement des chevaux. Grand perfectionniste, il fit ses armes au sein de l’écurie Philippe Rousset avant de voler de ses propres ailes en 1988.

 

Terreurs du turf

 

Dans le giron hippique, le nom de Philippe Henry était étroitement associé au succès. Sa soif de la victoire n’avait que très peu d’égal. Et ce n’est pas un hasard s’il a sellé près de 700 gagnants au cours de son illustre carrière. Les chiffres donnent d’ailleurs le tournis. Car outre ses 684 vainqueurs, Philippe Henry compte également 19 victoires classiques avec des champions à la pelle, dont cinq coursiers auréolés du titre de Cheval de l’Année en Wild Amber, Chequers, Jungle Sands, Royal Deed et Perfect Warrior.

 

Le succès d’un entraîneur se mesure souvent au talent de celui à qui il confie ses chevaux en compétition. Et à ce titre, force est de reconnaître que Philippe Henry a toujours su s’entourer des meilleurs, les Peter Barnett, Robbie Sham, Karl Neisius et autre Mark Sutherland faisant tous honneur aux couleurs de l’écurie Philippe Henry. Mais celui qui restera indissociable du parcours de l’entraîneur dans la mémoire collective demeure bien évidemment son association avec l’excellent Jeffrey Lloyd. En vraies terreurs, les deux hommes ont régné sans partage sur le turf mauricien au tout début du nouveau millénaire en repoussant à chaque fois le record du nombre de victoires en une saison. Pour mesurer l’exploit réalisé par le tandem Henry-Lloyd, il serait bon de rappeler qu’il a fallu attendre pratiquement vingt années avant que ce record ne tombe l’an dernier par l’entraîneur Samraj Mahadia, qu’il avait repéré comme potentiel jockey pendant que l’adolescent d’alors faisait son jogging à Trou-aux-Cerfs !

 

Après son retrait de la compétition en 2005, Philippe Henry est resté au contact de l’industrie en agissant comme commissaire de courses pour le Mauritius Turf Club. Il a également prodigué de précieux conseils aux jeunes entraîneurs, à l’instar d’Amar Sewdyal, qu’il a épaulé à l’ouverture de son écurie. Pour beaucoup de turfistes, Philippe Henry est à l’origine de quelques-uns de leurs plus beaux souvenirs au Champ-de-Mars. Son nom restera à jamais gravé dans les mémoires. A tous ceux que son départ afflige, la rédaction présente ses plus vives sympathies.

Publicité