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Pistes cyclables à Maurice : Le salut des vélos

Michael How Yaw accueille favorablement la mise en place des routes cyclables.

Enfin une réalité ? Le gouvernement a signifié son intention de réaliser un vieux projet et des propositions ont déjà été faites. En attendant, les adeptes du véhicule à deux-roues sont favorables à cette décision.

Une belle annonce. Les autorités comptent mettre sur pied des pistes cyclables à Maurice et cette mesure a été énoncée dans le récent discours-programme gouvernemental. L’idée n’est pas nouvelle car lors de son dernier mandat, le gouvernement avait exprimé son souhait de créer une telle facilité pour les utilisateurs de vélos dans le sillage du programme «Pédaler en sécurité». Aussi, ce projet a été évoqué à maintes reprises dans le passé, notamment après des accidents malheureux dont ont été victimes des cyclistes, mais rien de concret jusqu’à présent. Et pourtant, il s’agit simplement d’aménager des couloirs d’environ 1m50 sur les routes ou dans des espaces appropriés comme cela existe à l’étranger (voir plus loin).

 

Le nouveau président de la République, Pradeep Roopun, l’a annoncé lors de son discours à l’Assemblée nationale et il ne reste plus qu’aux décideurs de traduire cette annonce en réalité, d’autant plus que les utilisateurs de vélo sont très nombreux sur nos routes et ne sont pas du tout en sécurité. D’ailleurs, le gouvernement avait commandité une étude depuis l’année dernière, et c’est la firme MegaDesign, cabinet-conseil en génie civile, qui a été choisie pour le faire.

 

Plusieurs propositions ont été faites (voir plus loin) mais en attendant, le projet de la mise en place de zones cyclables est déjà bien accueilli dans ce milieu. Qu’on soit compétiteurs, randonneurs ou Monsieur tout-le-monde qui va faire ses courses à bicyclette. Michael How Yaw participe régulièrement à des compétitions locales et il dit apprécier cette décision. «L’introduction de pistes cyclables est un projet qui va grandement aider ceux qui enfourchent le vélo quotidiennement pour aller au boulot ou les sportifs qui pratiquent du cyclisme de compétition en ayant un espace sécurisé pour s’entraîner. Moi-même étant un cycliste qui pratique la compétition, j’ai été à La Réunion pour un stage de deux semaines il y a quelques années. Là-bas, ils ont des pistes cyclables et c’était très plaisant de rouler là-dessus», fait remarquer le coureur du VCJCC.

 

Selon lui, un travail de conscientisation doit être aussi entrepris auprès des autres usagers de la route. «Je pense que si le projet se réalise ici, il mettra en valeur les cyclistes et encouragera plus de gens à choisir le vélo comme moyen de transport. Cela va aussi amener les autres usagers de la route à prendre conscience qu’ils devront respecter leurs espaces. Il faut aussi que les pistes soient régulièrement entretenues pour éviter qu’il y ait des détritus dessus qui peuvent causer des chutes.»

 

Rashid utilise son vélo pour se rendre à la mosquée ou aller faire ses courses. «C’est une bonne chose car on rencontre beaucoup de difficultés sur les routes. Les voitures ne nous respectent pas, s’arrêtent devant nous alors qu’on est en train de pédaler ou nous donnent peu d’espace. Il y a des autobus low floor qui sont très dangereux lorsqu’ils nous dépassent. Les difficultés sont multiples. J’espère que le gouvernement viendra de l’avant avec ce projet, du moins sur certaines routes», nous confie le sexagénaire, originaire de Curepipe.

 

Ashok Isnoo considère que la mise en œuvre d’un tel projet aurait dû voir le jour depuis très longtemps. Ce mécano de vélo estime que les dirigeants du pays auraient dû être des visionnaires. «Depuis très longtemps on aurait dû mettre en place des zones cyclables mais c’est une question de volonté. Nos routes sont trop étroites avec des aires de stationnement partout. Si le gouvernement arrive vraiment à concrétiser ce projet-là, alors je considère qu’il aura accompli le projet du siècle. Il faut un peu de volonté, commencer quelque part et le reste suivra», lâche ce Vacoassien qui affectionne les sorties à vélo.

 

Il ne reste plus qu’à souhaiter que l’annonce du gouvernement ne demeure pas que des paroles en l’air et que les vélos puissent enfin trouver leur voie dans le paysage mauricien.

 


 

Des régions déjà identifiées

 

La firme MegaDesign a déjà soumis son rapport aux autorités et propose la mise en place des espaces cyclables dans quatre régions, qui ont été identifiées. Il s’agit de Rose-Hill, Vacoas, Grand-Baie et Flacq. Les deux premières villes parce qu’elles sont situées sur le tracé du Metro Express et les deux régions en raison de leurs attraits touristiques. Ce sont des projets pilotes qui seront mis en place et ils concernent l’aménagement d’un couloir d’environ 10 km dans chacune des régions concernées.

 

A titre d’exemple, un couloir séparé le long de la route St-Paul menant vers la future station du Metro Express ou encore le long de l’avenue Swami Sivananda, sont des propositions soumises par la firme de génie civil. Le but est d’encourager les gens à utiliser le vélo pour aller prendre le tram ou se rendre au boulot, sans oublier que cela a définitivement un impact sur la santé et l’environnement. Pour l’heure, on ne sait pas quand ces projets verront le jour mais on estime qu’un tel aménagement devrait coûter entre Rs 4 et 5 millions par région.

 


 

A l’étranger : tous bien en selle

 

Plusieurs kilomètres d’avance sur l’île Maurice. Ceux qui se rendent à l’étranger sont surpris de voir autant de vélos sur les routes et qui se déplacent en toute sécurité. Il suffit de se rendre à l’île de la Réunion pour avoir une idée de ce qui se fait pour promouvoir l’utilisation des vélos. Par exemple à St-Pierre, deuxième ville de l’île, une piste cyclable longe les deux voies du très fréquenté front de mer et cela sans que quiconque ne gêne cet espace. A travers le monde, de nombreux pays sont à l’heure du vélo depuis de nombreuses années et proposent des deux-roues en location, comme en Angleterre avec la firme Santander. Autre exemple, à Copenhague, au Danemark, un habitant sur deux va au travail ou encore à l’école à bicyclette. Pour un cycliste, cette ville est un vrai paradis.