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Paul-Loup Sulitzer : Ma vie à Maurice

3 août 2016

«Je dis toujours que l’amitié en affaires, c’est un désastre alors que l’amitié fondée sur les affaires, c’est un délice», dit-il.

«Commele dit mon ami Alain Delon qui a 81 ans, à un certain moment, on ne se rend pas compte de l’effet du temps sur soi. Ça nous tombe dessus et on avance.»C’est avec ces mots que Paul-Loup Sulitzer nous parle de son âge, ses 70 ans qu’il a célébrés la semaine dernière, le 22 juillet, dans le joli cadre du restaurant Bois Chéri à Grand-Bois.

 

Souriant, posé, observateur, l’homme est un habitué des interviews et en ce mercredi, à l’hôtel Le Labourdonnais au Caudan Waterfront, c’est entouré de ses collaborateurs, pour régler quelques affaires, qu’il nous reçoit. Il en profite pour faire le bilan de son anniversaire, une occasion qui lui a permis, dit-il, «de m’entourer de tous mes proches et ma famille mauricienne.C’était une soirée riche en émotion, j’ai eu raison de choisir l’île Maurice comme ma terre d’accueil».

 

Car, fort de sa renommée, l’écrivain «au 60 millions de livres»(vendus dans 43 pays) et important homme d’affaires, aurait pu, dit-il, célébrer cette nouvelle étape de sa vie n’importe où dans le monde, mais c’est dans notre île qu’il a choisi de marquer cet événement. Ici, souligne-t-il, il se sent bien, il est à l’aise comme s’il y était né. «C’est une île multiraciale et comme je suis aussi métisse, mes parents ayant respectivement des origines russe, juive, allemande, je me sens ici comme chez moi. Je considère l’île comme un laboratoire de l’avenir, avec une localisation géographique unique, un havre de paix où plusieurs cultures se côtoient et vivent en paix. Car, oui, ici, il n’y pas de guerre.»

 

Le coup de foudre, raconte-t-il, a été immédiat. «Mon histoire avec l’île Maurice date de très longtemps. J’y suis venu une première fois avec Jacques Chirac, puis j’ai multiplié les visites car la vie ici n’a rien de comparable avec les autres pays.»De cette première fois, il s’en souvient très bien : «C’était au Royal Palm.»Mais son intérêt pour le pays, dit-il, va au-delà du cadre enchanteur de l’hôtel de luxe :«J’aime la vie à la mauricienne.»

 

C’est dans le Nord, à Pointe-aux-Canonniers, que le consultant financier à l’international a posé ses valises. «L’endroit est calme avec une belle douceur de vivre.»Il y vit dans une villa, face à la mer. C’est dans ce petit coin de paradis qu’il a choisi d’écrire les nouveaux chapitres de sa vie, lui qui a tout connu.

 

«J’ai réussi ma vie»

 

A18 ans, il est devenu le plus jeune P.D.G de France. En sus de cela, il est l’auteur de plusieurs bestsellers dont L’impératrice(1986), La femme pressée (1987), Kate (1988), Les routes de Pékin(1989), parmi tant d’autres, qui ont fait les titres des plus grandes publications à travers le monde. Il a aussi réussi dans le domaine de l’immobilier aux états-Unis. Il a eu un passage dans le monde cinématographique et il a aussi été associé à plusieurs marques de luxe.

 

Celui qui est tantôt salué, tantôt controversé dit n’avoir pas été épargné par les épreuves de la vie. Il a connu la maladie, le divorce, le décès des proches ou encore des polémiques autour de l’écriture de ses romans. En effet, certains l’accusent de n’avoir pas écrit tous ses livres. Cet homme résilient dit que ces attaques ne l’atteignent pas et qu’il restera debout pour encore longtemps. Il dit ne pas croire aux conflits «qui sont contre-productifs»et s’attelle alors à les transformer en énergie positive.

 

À l’heure où il vient de fêter son anniversaire, il lui est impossible de ne pas jeter un regard dans le rétroviseur du passé, même s’il n’aime pas le mot bilan : «J’ai réussi ma vie. J’ai vendu beaucoup de livres mais ce n’est pas l’essentiel. Moi, ce que j’aime, ce sont les échanges, les rapports avec les autres… Et cette façon de faire, je trouve que c’est très mauricien. Je dis toujours que l’amitié en affaires, c’est un désastre alors que l’amitié fondée sur les affaires, c’est un délice.»

 

D’ailleurs, précise-t-il, sa vie à la mauricienne, n’est pas fait que de vacances. Le grand amateur de vindaye ourite, de calamar et de vielle rougemène une vie rythmée comme du papier à musique. «Je me réveille à 5 heures et c’est également très tôt que je me rends à mon bureau à Péreybère.»Et en ce moment, confie-t-il, il n’a pas le temps de chômer. Pour lui, tout nouveau projet est comme un tableau que l’on peint. Une victoire une fois acquise, il change de guerre.

 

C’est entouré de ses partenaires, Rooben Kistnen, Ansuya Devi Rathoar, Sendylen Soobrayen ou encore Aroo Chetty, qu’il s’est lancé à l’assaut d’autres projets. Actuellement, c’est sur son dernier bébé Le Guide de Sulitzer, qu’il bosse :«Ce guide, en partenariat avec le groupe Robert Lafont, est le premier d’une collection Sulitzer et contiendra un volet historique et culturel, une partie business et affaires et beaucoup d’autres informations pratiques pour les touristes. C’est appelé à devenir un compagnon incontournable des voyageurs.»C’est le 22 septembre prochain à Paris que le guide sera lancé : «Après le lancement, le magazine Entreprendrey consacrera 36 pages.» Un agenda chargé pour celui qui vaut plusieurs millions et qui n’a pas encore fini de faire parler de lui.

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