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10 juillet 2023 21:22
Propulsée sous le feu des projecteurs de façon inattendue, Yogita Baboo, la présidente de l’Air Mauritius Cabin Crew Association (AMCCA), n’en démord pas face à son employeur qui n’est autre que la compagnie d’aviation nationale. En effet, Air Mauritius reproche à la syndicaliste ses propos tenus durant une émission radio concernant le non-respect des conditions de travail au sein de la compagnie. «J’assume tout ce que j’ai dit, car je n’étais pas on-duty lors de mon intervention et je suis intervenue en tant que présidente de l’AMCCA. Est-ce qu’un représentant d’un syndicat doit avoir peur désormais de s’exprimer ?» s’interroge-t-elle.
La présidente de l’AMCCA a été convoquée au bâtiment Paille-en-Queue, le mercredi 5 juillet, pour un comité disciplinaire. Représentée par son avocate Me Urmila Boolell et le syndicaliste Radhakrishna Sadien, elle a refusé de se soumettre à ce comité imposé par Air Mauritius. «Je juge illégal ce comité, car la loi est claire que concernant tous les litiges entre une entreprise et son syndicat, c’est devant l’Employment Relations Tribunal (ERT) que cela doit être résolu et non devant un comité disciplinaire. Il est malheureux de constater qu’à Maurice nous avons de multiples lois, mais quand il s’agit de les appliquer, personne n’ose, ou sinon, certains se permettent même d’enfreindre les lois», fustige Yogita Baboo.
Radhakrishna Sadien, président de la State Employees and Other Unions, abonde dans le même sens : «Nous nous sommes présentés à ce comité par courtoisie et pour faire un statement comme quoi nous contestons cette démarche, car il y a non-respect des conventions signées à Maurice concernant ce genre de situation. D’ailleurs, cela fait deux ans que plusieurs employés sont grounded juste parce qu’ils ne sont pas vaccinés alors que ce n’est plus obligatoire, mais Air Mauritius exige toujours cela. D’ailleurs, ce litige sera discuté le 17 juillet devant l’ERT.» Le syndicaliste ajoute : «Le ministère du travail nous a fait comprendre qu’il ne peut pas intervenir dans le cas de Yogita, alors que ce n’est pas un comité disciplinaire impliquant un employé et son employeur, mais un syndicat et son employeur. C’est pourquoi nous allons faire une complainte officielle auprès du Bureau international du travail et de l’International Labour Organization, mais aussi répondre au ministère du travail pour dire que nous n’approuvons pas sa réponse. Car nous ne pouvons pas tolérer des actions visant à museler les syndicalistes.»
Yogita Baboo conclut en faisant référence à la section 31 de l’Employment Relations Act qui stipule que nul ne peut discriminer, victimiser ou encore porter préjudice à un employé pour sa participation à des activités syndicales. «Notre lutte est légitime et nous irons de l’avant en faisant déjà une complainte au ministère du Travail, car il est aussi temps pour MK de se ressaisir et d’arrêter d’essayer d’intimider les gens ; il faut plutôt laisser la justice faire son travail. Et que chacun en assume les retombées.»
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