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Deux ans après la mort tragique de Soopramanien Kistnen - Simla, son épouse : «Je garde encore l’espoir de pouvoir faire mon deuil»

En ce dimanche 16 octobre, cela fait deux ans que le corps carbonisé de Soopramanien Kistnen a été retrouvé dans un champ de cannes à Telfair. Et bien qu’il ait été établi que son mari a été assassiné, Simla Kistnen attend toujours, entre révolte, tristesse et espoir, que justice soit rendue dans cette affaire. Une affaire qui suscite toujours des interrogations, dont une partie des réponses a été rendue publique vendredi lors d’une émission de Téléplus. 

Voilà déjà deux années qu’elle est dans le flou, qu’elle se bat pour que la vérité fasse enfin surface, qu’elle ne trouve plus le sommeil tant elle est rongée par les interrogations. Il y a deux ans jour pour jour, en ce dimanche 16 octobre, le corps sans vie et partiellement calciné de son époux Soopramanien Kistnen a été retrouvé dans un champ de cannes à Telfair, Moka ; une date qui l’a marquée à vie. Et même si leur fils a soufflé ses 18 bougies deux jours auparavant, soit ce vendredi 14 octobre, la famille n’a pas le coeur aux célébrations. Pour cause, l’enquête judiciaire a, certes, conclu à un «foul play» cette année mais l’identité du meurtrier demeure un mystère. Quand trouvera-t-elle enfin la paix ?

 

Plusieurs mois se sont écoulés depuis que la magistrate Vidya Mungroo-Jagurnath, qui a présidé l’enquête judiciaire sur le décès troublant de Soopramanien Kistnen au tribunal de Moka, a soumis ses conclusions au Directeur des poursuites publiques (DPP). Pourtant, cela n’a donné suite à aucun développement pour l’heure. «La polis bizin fer so travay. J’ai l’impression qu’ils ne veulent pas aller de l’avant avec cette affaire, qu’ils cherchent à protéger ceux qui sont impliqués. Deux années ont passé et je ne suis toujours pas tranquille. Je garde encore l’espoir de pouvoir faire mon deuil.»

 

Ce deuxième anniversaire du décès de l’activiste politique a été marqué par la divulgation du rapport accablant suivant cette enquête judiciaire. Ce vendredi 14 octobre, dans une émission spéciale de Téléplus, les dessous de ce document ont été communiqués au public. Dans celui-ci, la magistrate Vidya Mungroo-Jagurnath déplore notamment la manière «odieuse» dont l’enquête policière a été menée ; estimant que celle-ci «n’aurait pas pu tomber plus bas». «The manner in which the enquiry was conducted fell so below what can be considered reasonable that it marks a new level of incompetence», fustige-t-elle.

 

Révélations

 

Selon elle, d’importants éléments n’ont pas été pris en considération dans cette enquête, notamment le fait qu’une paire de ciseaux portant des traces de sang n’appartenant pas à la victime a été retrouvée sur place, que la victime avait deux cellulaires et qu’un seul a été retrouvé – sans carte SIM et sans carte mémoire –, que ledit téléphone a été envoyé à l’IT Unit au lieu d’être d’abord examiné par le Forensic Science Laboratory (FSL), ou que la police était en possession d’images de lui quittant Telfair mais aucune de lui retournant sur les lieux. «This should have raised the obvious question of who brought the body back», fait-elle ressortir. De nombreux éléments auraient dû mettre la puce à l’oreille des enquêteurs dès le départ pour que la thèse de «foul play» soit établie, estime-t-elle.

 

Citant également toutes les raisons évidentes pour lesquelles la thèse de suicide ne peut être établie, elle énumère, dans ce rapport, les motifs possibles ayant conduit à ce crime. La première et la plus plausible, selon elle, serait l’allocation des contrats : «Several disturbing aspects in relation to the manner in which procurement was handled at the level of different ministries as well as the State Trading Corporation were noted» ; un élément qui place Yogida Sawmynaden, alors ministre du Commerce, au centre de cette affaire. Dès le départ, rappelons-le, la veuve de Soopramanien Kistnen a fait part de ses soupçons quant à l’implication de celui-ci dans l’affaire. «Mon époux et lui étaient des amis de longue date. Après son décès, il n’a jamais cherché à nous aider à aller de l’avant avec cette affaire. Mo ti touzour ena linpresion li pe kasiet kitsoz.»

 

Le second motif énuméré concerne les «Kistnen Papers» ; un carnet appartenant au défunt et dans lequel les dépenses électorales pour la circonscription no 8 (Moka/Quartier-Militaire) auraient été énumérées. La magistrate estime que ces documents auraient apporté un éclairage sur «some information in relation to the practices during the general election» ; à savoir que l’argent utilisé pour la campagne aurait peut-être dépassé la somme autorisée par la loi ou encore que des étrangers auraient possiblement été sollicités pour voter contre paiement. Enfin, le troisième motif cité est l’emploi fictif de l’épouse du défunt comme Constituency Clerk.

 

Toutes ces révélations apporteront-elles un dénouement dans cette enquête ? C’est, du moins ce qu’espère la veuve de Soopramanien Kistnen. «Azordi, mo garson pe bizin grandi san so papa. Li pa fasil, nou pe esey avanse. Mo finn fatige ale-vini pou rod enn lazistis pou mo mari. Néanmois, je garde espoir que la vérité finira par triompher.»

 

À l’occasion du deuxième anniversaire de son décès ce dimanche, elle prévoit une session de prière en famille et précise que durant les semaines à venir, elle organisera, avec l’aide de Me Rama Valayden, une deuxième session de prière. Elle en profite également pour remercier les «Avengers» qui, dit-elle, ne l’ont jamais laissée tomber.