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Par Elodie Dalloo
26 février 2024 18:17
Elle a démarré l’année avec tellement de projets. Avec son compagnon Brandon Arlapen, Kimberly avait prévu d’emménager dans une nouvelle maison après l’arrivée de leur enfant, prévue dans quelques mois. Enceinte, elle se réjouissait à l’idée de fonder une famille avec l’homme qui partageait sa vie depuis environ un an. Malheureusement, les tragédies se sont succédé et tous ses rêves sont tombés à l’eau en l’espace de seulement deux semaines. Après le décès subit et inattendu de son petit ami le 5 février dernier, quelques jours après qu’il avait été victime d’un accident de la route, elle a aussi perdu le petit ange qui lui donnait la force et le courage de surmonter cette douloureuse épreuve.
L’accident de Brandon Arlapen remonte au 1er février dernier. L’habitant de Chebel, Beau-Bassin, âgé de 20 ans, faisait un road trip à moto entre amis lorsque l’impensable s’est produit. Après qu’il est tombé de son deux-roues en perdant le contrôle de son véhicule, un camion lui est passé sur les pieds, ne laissant d’autre choix aux médecins que de l’amputer des deux jambes ; un moment douloureux pour sa famille, qui a accepté cette intervention dans l’espoir de lui sauver la vie. Plongé dans le coma suite à son opération, le jeune homme ne s’est jamais réveillé. Il a poussé son dernier soupir au bout de quatre jours d’hospitalisation.
Bien qu’effondrée, c’est avec un tendre sourire que sa compagne Kimberly nous relatait alors que son partenaire avait toujours rêvé d’avoir un fils. Enceinte de six mois lorsqu’il a rendu l’âme, elle avait eu la confirmation, deux jours plus tôt, qu’elle attendait bel et bien un petit garçon, comme l’avait présagé son petit ami. «A sak fwa mo ti pe badinn ek li pou dir li ki kitfwa se enn tifi, li ti pe dir mwa “aret fer mofinn, dan Arlapen se toultan garson ki vinn premye. Mo pou gagn enn garson mem mwa”.» Si Brandon avait quitté ce monde sans connaître le sexe de son enfant, tous les membres de sa famille s’étaient un peu consolés de son tragique départ en se disant qu’il leur laissait une partie de lui.
Mais le dimanche 18 février, Kimberly a commencé à avoir de fortes contractions à seulement six mois et demi de grossesse. «Les proches de Brandon m’ont accompagnée à l’hôpital et j’ai dû être examinée immédiatement parce que je ne supportais plus les douleurs.» Les médecins lui ont appris que son col était dilaté à quatre centimètres et qu’elle devrait accoucher le même jour. Elle a mis au monde son petit garçon dans la soirée. Néanmoins, le lendemain matin, une terrible nouvelle est tombée. «On m’a informée que mon enfant ne survivrait pas. Ses reins ne fonctionnaient pas, ses poumons ne s’étaient pas développés et son coeur ne battait pas comme il le fallait. J’espérais vraiment un miracle, mais vers 13 heures, il a poussé son dernier souffle», lâche la jeune femme, anéantie. Le petit est allé rejoindre son père parmi les anges exactement deux semaines après le décès de celui-ci.
Depuis, Kimberly est totalement désemparée : «Je n’ai pas de mots pour décrire ma souffrance. C’est un sentiment inexplicable. Se sa zanfan-la ki ti pou donn nou kouraz. J’ai perdu le seul cadeau que Brandon m’a laissé.» À son immense peine après cette douloureuse perte, dit-elle, s’ajoute la douleur de recevoir des messages anonymes désobligeants et malveillants sur les réseaux. «J’étais déjà très accablée après que des inconnus s’étaient réjouis de la mort de Brandon. Cette fois, d’autres sont venus me dire “li bon to zanfan inn mor” ou que “se seki arive kan gagn enn batar en dehor maryaz”. Tousala pe bien fatig mwa ek bann paran Brandon.» Ayant déjà consigné une première déposition dans ce sens au Central Criminal Investigation Department (CCID), elle attend toujours que les enquêteurs prennent contact avec elle pour examiner son cellulaire.
Le temps pour elle de se remettre de cette double perte, la jeune femme peut, fort heureusement, compter sur sa famille et celle de Brandon Arlapen pour la soutenir dans ce moment pénible.
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