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Les Mauriciens face au coronavirus

23 mars 2020

Carenne Legrand : «Ma famille est safe autour de moi»

 

«Je ne sais quoi penser, quoi faire précisément. Je trouve que les réseaux sociaux peuvent plus tuer les gens que le virus. Il y a tellement de choses qui circulent et des blagues qui sont faites sur une situation vraiment alarmante. J'ai tout le nécessaire et ma famille est safe autour de moi, c'est le plus important. Je peux rester confinée sans problème. J'ai parlé à mes filles et on a parlé de l'importance de la prévention et du soutien entre nous. J'ai aussi parlé des jours à venir tout en disant que la situation sera bien difficile dans les jours et même dans les semaines qui vont suivre.»

 


 

Sharon Nankoo Marion : «Il faut rester positif»

 

«Depuis le début, j’ai suivi avec beaucoup d’attention la situation et son évolution. En tant qu’entrepreneure, il est important de suivre afin de pouvoir prendre des mesures qui s’imposent pour la continuité. J’ai de la chance de pouvoir travailler de chez moi sans que cela ne perturbe nos activités professionnelles et en tant que maman de deux enfants âgés de 11 ans et 15 ans, cela me permet d’être présente pour eux. Pendant toute la durée des arrêts de cours, les journées seront faites de révisions et de moments de détente. Il va falloir les occuper afin que l’ennui ne les gagne pas et cela s’annonce comme une tâche assez ardue. Afin que je puisse travailler et eux aussi profiter au mieux de leurs journées, un calendrier sera mis en place avec des horaires précis pour chaque chose. Ils sont conscients qu’il y a un danger avec le coronavirus, néanmoins, cela a un goût de vacances pour eux. Moi, personnellement, je suis très inquiète mais il faut rester positif et se dire que tout ira bien. Concernant les courses, je m’y suis prise bien en avance, soit depuis le vendredi 13 mars, sans pour autant faire des achats excessifs. Je me suis contentée du strict minimum et je me dis aussi que ce sera une occasion pour mes enfants d’apprendre la valeur des choses si la situation s’aggrave car souvent, il y a du gaspillage. J’espère que les Mauriciens suivront les consignes sanitaires mises en place, que très vite, le pays pourra recommencer ses activités normalement, et que nous pourrons tous recommencer à vivre et respirer sans crainte.»

 


 

Isabelle Leste-Christome : «Il va falloir être inventif»

 

«Je suis fonctionnaire mais aussi dans la restauration avec mon mari Jean Marc. Comme tous les Mauriciens, nous avons appris avec tristesse qu’il y avait des cas positifs de Covid-19. Mais étant croyants et pratiquants, cela ne nous a pas troublés car nous avons confiance que Dieu interviendra. Ce matin, mon fils Alexandre est venu me voir en pleurant, il a appris qu’on avait des cas ici, j’ai pris le temps de lui expliquer qu’il y a beaucoup plus de personnes guéries que celles qui décèdent. Je lui ai rappelé en qui nous croyons et d’un coup, il a cessé de pleurer et il a compris. Mon beau-frère, Michel Christome, est médecin en France et il nous a expliqué comment se propage le virus et surtout son effet sur les enfants. Je suis allée au supermarché pour prendre des ravitaillements, surtout à cause des enfants qui seront à la maison. J’ai fait la queue pendant plus de 3 heures avant d’arriver à la caisse. Il y avait plus de 200 personnes devant moi. Concernant le travail, je pense que la meilleure façon de stopper la propagation du virus, c’est d’éviter les attroupements. Il faut qu’on respecte les consignes d’hygiène et de sécurité. Si chacun met du sien, le virus pourra être contrôlé. Il faut aussi surtout faire attention aux fake news. À la maison, nous avons bien expliqué aux enfants que l’école sera fermée jusqu’à nouvel ordre et de ce fait, que le travail devait se faire à la maison, avec les exercices. Le souci, c’est qu’ils adorent le foot ! On a dû, mon mari et moi, leur faire comprendre qu’ils ne pourront pas jouer au foot de sitôt. On s’arrangera pour les occuper avec les jeux comme le domino, UNO, entre autres. Comme j’adore cuisiner, je vais leur concocter des bons petits plats et pour le goûter, plein de petits gâteaux. Je pense qu’il faut profiter de ce moment pour passer plus de temps avec nos familles. Tout en sachant que les enfants, à un moment, vont en avoir assez de rester cloîtrés entre quatre murs mais il va falloir être inventifs.»

 


 

Nadeem Auckburally : «En tant qu’infirmier, je suis exposé au virus»

 

«Les Mauriciens laissent leur peur prendre le dessus. La pandémie Covid-19 a entraîné des changements radicaux dans les activités quotidiennes de la population. On voit les Mauriciens se précipiter dans les supermarchés et acheter des denrées alimentaires en vrac et rester dans la foule. Le virus est sans aucun doute très préoccupant. Néanmoins, son impact peut être freiné en adoptant des habitudes hygiéniques simples comme se laver correctement les mains et également par une distanciation sociale pour éviter de propager le virus. En tant qu’infirmier, je suis exposé au virus et je mets également ma famille en danger. Je m’assure donc de prendre toutes les précautions nécessaires. Cela commence par des choses de base comme le port de masques et de gants lors de la manipulation des patients. Il y a une atmosphère plutôt tendue dans la famille puisque ma mère et moi sommes dans le domaine de la santé. Les parents sont inquiets pour notre santé mais je suis convaincu que si chaque personne adopte les bonnes mesures de précaution, selon les directives des autorités, tout ira bien. Mon conseil aux gens est de ne pas paniquer et de ne pas stresser. Le problème est là et ensemble, nous pouvons le combattre. Évitez les rassemblements et n’achetez que les choses essentielles.»
 

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