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6 novembre 2025 09:05
Nouveau coup dur pour Amiirah Toofanny et ses filles. Le 21 octobre, une lettre a été adressée au Directeur des poursuites publiques (DPP) pour demander si son bureau comptait faire appel devant le Judicial Committee of the Privy Council dans l’affaire Iqbal Toofanny. Cette démarche faisait suite au jugement rendu le 2 octobre par la cour suprême, qui a confirmé l’acquittement des trois policiers accusés.
Or, le 27 octobre, la famille Toofanny a appris que le DPP avait décidé de ne pas aller plus loin. Pour Amiirah, cette nouvelle est un choc. “Mo nepli kone ki pou fer”, dit-elle, anéantie. Elle rappelle qu’une autre procédure, une plainte civile devant la cour suprême, doit être entendue le 11 novembre, mais elle ne sait plus quoi espérer. “Mo res poz mo mem kestion : ki sanla finn touy mo mari ? Kouma li finn mor ? Eski mo pou gagn la zistis enn zour ?”
Le 2 mars 2015, Iqbal Toofanny, alors “en bonne santé”, est arrêté lors d’un contrôle routier à Rivière-Noire. Entre 05h30 et 08h15, il aurait été victime de violences pendant sa détention au poste de police de Rivière-Noire. Il meurt à 10h50, à l’hôpital, d’un œdème pulmonaire aigu lié à de multiples blessures. Le Dr Sudesh Kumar Gungadin confirme la présence d’ecchymoses récentes, mais l’heure exacte des coups reste impossible à établir. Trois policiers : Vikash Persand, Jean François Numa et Joshan Raggoo sont poursuivis pour torture entraînant la mort.
Pourtant, la cour intermédiaire conclut que les faits ne peuvent être prouvés “hors de tout doute raisonnable”. La cour suprême confirme ensuite cet acquittement, estimant que les preuves circonstancielles et médicales ne suffisaient pas pour établir un lien direct. Dix ans après, la famille vit toujours avec le vide. “Mo bann zanfan inn grandi san zot papa. Monn vinn veuve”, se lamente Amiirah. “Zot panse nou pou bliye. Mais nou pou kontinie rode la verite”. Pour elle, la question demeure entière : qui répondra de la mort d’Iqbal Toofanny ?
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