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25 novembre 2025 13:31
L’urgence est réelle. La prise de conscience doit être immédiate. Face à une situation qui prend chaque jour de l’ampleur, nous ne pouvons plus nous permettre d’ignorer le problème et de rester les bras croisés devant ses conséquences. Le 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, rappelle tristement et dramatiquement chaque année à quel point la violence frappe de plein fouet les femmes à travers le monde. Cette date, hautement symbolique, marque le lancement de la campagne Tous UNiS, une initiative des 16 Jours d’activisme qui durera jusqu’au 10 décembre.
Les chiffres publiés donnent des frissons. Selon deux rapports publiés par l’ONU il y a quelques jours, malgré vingt ans de mobilisation internationale, les chiffres stagnent, avec une baisse annuelle insuffisante estimée à seulement 0,2 %. Près de 840 millions de femmes dans le monde — presque une sur trois — ont subi des violences conjugales ou sexuelles au cours de leur vie.
Cette année, 11 % des femmes ont été victimes de violence de la part de leur partenaire, tandis que 9 % des femmes qui ne sont pas en couple disent avoir subi des violences sexuelles depuis l’âge de 15 ans. Les adolescentes sont particulièrement touchées : 16 % de celles âgées entre 16 et 19 ans ont déjà subi une violence sexuelle. «La violence à l’égard des femmes est l’une des injustices les plus anciennes et les moins combattues. Aucune société ne peut se prétendre juste, sûre ou saine tant que la moitié de sa population vit dans la peur», souligne le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
Aujourd’hui encore, le financement international reste insuffisant. En 2022, seulement 0,2 % de l’aide mondiale au développement a été consacrée à la prévention des violences faites aux femmes.
Dans un deuxième rapport, l’ONU attire l’attention sur la violence numérique, un phénomène aujourd’hui en forte expansion. Harcèlement, traque en ligne, diffusion d’images privées, deepfakes, désinformation… Les menaces sont nombreuses. L’absence de réglementation et de reconnaissance juridique dans certains pays, l’impunité des plateformes en ligne, les nouvelles formes d’abus via l’intelligence artificielle, l’anonymat des auteurs et le manque de soutien aux victimes amplifient le problème jour après jour. «Ce qui commence en ligne ne reste pas en ligne. Les violences numériques se prolongent dans la vie réelle et peuvent mener jusqu’aux féminicides», souligne Sima Bahous, directrice exécutive d’ONU Femmes.
À Maurice, la ministre Arianne Navarre-Marie a lancé, le 20 novembre dernier, la campagne nationale «Fam, to pa zis enn viktim, to enn sanzman», visant à mettre en avant la capacité des femmes à se relever et à demander de l’aide après avoir été victimes de violence, tout en offrant un message d’espoir fort aux autres victimes.
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