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24 août 2025 13:09
Un tragique accident s’est produit dans la nuit du 18 août sur le bypass de St-Pierre. Govind Houlooman, alias Kavish, âgé de 34 ans et habitant Montagne-Blanche, est mort sur le coup après que la voiture qu’il conduisait a percuté un poteau électrique avant de finir dans un fossé. Deux passagers, un homme et une femme, ont été grièvement blessés. Au-delà du drame, la découverte de cinq sachets suspects dans ses chaussettes intrigue, mais la famille éplorée conteste cette version. Govind, ancien détenu et toxicomane sous méthadone, faisait des petits boulots pour vivre. Une enquête est en cours pour élucider les zones d’ombre.
L’atmosphère est lourde au domicile des Hooloomann à Montagne-Blanche en cette fin de matinée du 21 août. Cette famille de la rue Tancrel finalise, le coeur rempli de tristesse, les préparatifs pour le servis trwa zour. Drapée dans un sari blanc symbole de deuil, Ashmita, l’épouse de Govind, alias Kavish, 34 ans, s’occupe de sa fille de 6 ans, pendant que ses proches s’occupent des derniers détails avant l’arrivée du religieux qui présidera la prière du jour. Tous sont complètement abattus par le décès tragique de Govind.
Ce dernier a perdu la vie suivant un violent accident dans la soirée du lundi 18 août sur le bypass de St-Pierre, près du rond-point de Wellkin. Selon les premiers éléments de l’enquête policière, la Nissan noire que conduisait Govind Houlooman et dans laquelle se trouvaient deux passagers – un homme et une femme – a quitté sa trajectoire avant de percuter un poteau électrique et de terminer sa course dans un fossé. Le conducteur a succombé à ses blessures sur place, alors que les deux autres victimes ont été transportées d’urgence à l’hôpital. Selon l’autopsie, la mort de Govind est due à un «choc causé par des blessures à la poitrine». Détail troublant : l’airbag du conducteur ne se serait pas déclenché, selon les premiers éléments de l’enquête policière.
Cependant, un autre élément soulève la polémique : cinq sachets en aluminium, soupçonnés de contenir de la drogue, auraient été découverts dans les chaussettes du défunt. Une version que conteste farouchement la famille. «Li ti met sandalet sa zour-la», insiste Nitesh, le frère de Govind Houlooman, ajoutant que seuls «un jeans, un t-shirt et des sandales» se trouvaient dans le sac remis à la famille à la morgue de l’hôpital de Candos après l’autopsie. «Zame li pann amenn ladrog dan lakaz», souligne, pour sa part, Ashmita, l’épouse de Govind.
Les proches dressent, toutefois, le portrait d’un homme prisonnier de l’addiction depuis plusieurs années, malgré un traitement à la méthadone. «Ladrog inn fini mo garson», lâche avec amertume son père Vinesh, 65 ans. Govind, ajoute-t-il avait déjà purgé une peine de prison pour vol et collectionnait les petits boulots, souvent pour financer sa dépendance. «So sitiasion inn anpire kan linn al dan prizon. Linn koumans droge plis laba. Sak fwa li call nou li dir transfer li kas swa dizan pou aste komision me kas-la pa ti pe al lor so kont zame. Li rod ziska Rs 2 000 ek nou. Se enn kamarad res Melrose kinn gat li net», regrette Vinesh. Depuis qu’il était sorti de prison, il continuait de travailler ici et là mais ce n’était pas toujours suffisant pour se payer ses doses quotidiennes. Son épouse ayant cessé de travailler, ne pouvait pas non plus lui donner de l’argent. «Mo ti pe fer zot lakwizinn roule mo mem. Nou ti oblize donn li kas kan li rode. Zame li pann fer insinifian dan lakaz ek nou selma», précise Vinesh.
Le soir du 18 août, tout laisse croire que son fils était sur le chemin du retour lorsque l’impensable s’est produit. Ses proches ignorent toutefois d’où Govind revenait. «Nou pa kone kot li sorti sa ler-la», nous dit son père. Ce dernier avance également que sa famille et lui ne connaissent pas personnellement la femme qui voyageait en compagnie de Govind au moment de l’accident. «Nou pa konn li. Nou tann dir li res Medine-Camp-de-Masque. Mo garson deza dir mwa so kamarad sa. Li ti pe travay sofer ek li. Madam-la vann dipin kebab.»
L’enquête devra déterminer les causes exactes de l’accident. Elle devra également éclaircir l’origine des sachets suspects. Les deux passagers sont toujours hospitalisés ; la femme se trouverait dans un état critique.
La route fait deux autres victimes à L’Escalier et Vacoas
Des tragédies qui viennent alourdir le bilan des accidents fatals à Maurice. Outre Govind Houlooman, deux autres personnes ont périt durant la semaine écoulée suivant des drames routiers. La première victime est un homme de 65 ans habitant Camp-Diable. Il est décédé après que sa moto, une Hero Majestic, est entrée en collision avec un camion Toyota, conduit par un homme de 61 ans, à Savannah Road, L’Escalier, près de Bassin Tranche, a eu lieu vers 6h25 le 18 août. Malgré l’intervention du SAMU, son décès a été constaté sur place. Selon l’autopsie pratiquée par le Dr Gungadin, Chief Police Medical Officer, la cause du décès est un choc dû à des blessures multiples. Le conducteur du camion a été soumis à un alcotest, qui s’est avéré négatif, et placé en détention. La seconde victime est également décédée le 18 août, bien que son accident remonte au 25 juillet. L’homme de 82 ans traversait la route, à Vacoas, près de la CNT, lorsqu’il a été percuté par une voiture Nissan, conduite par un jeune homme de 26 ans. Grièvement blessé, il a été transportée à l’hôpital Victoria, où il a, hélas, succombé à ses blessures plusieurs jours après. L’autopsie a conclu à une hémorragie sous-arachnoïdienne traumatique.
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