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6 novembre 2025 09:00
La mort de Cheetraj Poontah, un jeune plombier et électricien de 24 ans, plus connu comme Raees retrouvé carbonisé dans sa voiture après un accident à Surinam, a bouleversé la localité. Entre choc, rumeurs d’addiction et interrogations sur les circonstances du drame, l’enquête policière se poursuit. Récit.
Un accident de la route, un véhicule en flammes, un jeune homme de 24 ans pris au piège : la disparition de Cheetraj Poontah, plus connu sous le nom de Raees, bouleverse Surinam depuis le 26 octobre et ravive de nombreuses questions. Un terrible accident s’est produit en début de l’après-midi ce jour-là, le long de Bhunjun Road dans ce village du Sud. Lorsque les pompiers de St Aubin sont arrivés sur les lieux, une voiture Toyota était déjà en proie aux flammes. Le conducteur, pris au piège dans le véhicule, avait subi des brûlures si graves que son corps était méconnaissable.
C’est un homme de 47 ans, habitant Verger Road dans cette localité, qui a identifié la victime comme étant son gendre qui réside également Surinam. Le décès a été constaté par le SAMU. Les premiers éléments de l’enquête policière indiquent que la route était en bonne condition au moment de l’accident. A ce jour, aucun témoin ne s’est manifesté. La voiture calcinée a été remorquée au poste de Souillac pour les besoins de l’enquête. L’entourage de Raees avance que ce jeune plombier-électricien menait une vie simple. Son décès a provoqué un véritable onde de choc dans le village.
Raees travaillait pour un entrepreneur. La voiture qu’il conduisait ce jour-là était un véhicule de service. “Linn gagn sa loto la pou roul dan son travay”, confie un proche. Le jeune homme vivait chez sa petite-amie, également de Surinam. Cette dernière, employée dans l’hôtellerie à l’étranger, n’était pas au pays au moment du drame. Elle est rentrée en urgence, le lendemain des funérailles. La nouvelle a circulé très vite. “Person pa kone kot li sorti”, précise notre interlocuteur décrivant l’incompréhension et l’onde de choc dans le quartier. “So lamor enn mari sok pou nou”, se lamente ce père de famille.
Le buzz
Au lendemain du drame, une vidéo de caméra de surveillance de la région a largement circulé sur les réseaux sociaux faisant le buzz. On y voit clairement Raees perdre brièvement le contrôle de son véhicule quelques minutes avant l’accident, avant de reprendre sa route. La diffusion de ces images a alimenté spéculations, rumeurs et interprétations. Dans la localité, certains évoquent des problèmes d’addiction du défunt. “Li ti kontan bwar ek fim enn ti zafer”, concède un proche sans détour. Un témoignage anonyme d’un travailleur social, du village, est particulièrement marquant.
“Nou tann dir li ti aste 10 doz simik sa zour-la. Selon mo linformasion, li ti fini fim de ladan. Bann dimoun dan landrwa kone kot ki sanla li ti al aste so ladrog sa zour-la. Tou abitan kartye konn sa trafikan la byin. Zot dir li servi zanfan kouma zoke pou fer so bann travay sal. Pa premye dimoun ki aste ladrog ek li mor la”, confie notre source. Selon ses dires toujours, ce n’est pas un cas isolé, citant même une disparition inexpliquée survenue quelques mois plus tôt. “Ti ena enn case sispe kot ti gagn lekor enn abitan Riambel dan lamer. Li ti sorti aste ladrog kot mem trafikan zour li disparet la”, allègue le travailleur social.
L’enquête policière se poursuit afin de déterminer avec précision les circonstances du drame : trajectoire, état du conducteur, origine du feu, et éventuels fournisseurs. Entre douleur, silence et besoin de vérité, les proches du défunt réclament aujourd’hui le respect du deuil et des réponses. Le décès de Raees, au-delà du choc émotionnel, ramène au premier plan un sujet sensible : l’addiction à la drogue de synthèse. Pour beaucoup à Surinam, cette tragédie n’est pas seulement un accident. C’est l’histoire d’un jeune homme, aimé, connu, mais qui vivait aussi avec ses luttes.
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