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Deux sœurs mauriciennes, en vacances en France, périssent dans un accident

Marilyne Grassy et Marjory Rivalland, inséparables jusqu’au bout

12 octobre 2025

Les deux soeurs enchaînaient les voyages depuis qu'elles étaient à la retraite.

Elles faisaient le tour du monde depuis qu’elles avaient pris leur retraite. Après une croisière en Amérique en avril, Marjory Rivalland, 64 ans, et Marilyne Grassy, 70 ans, deux sœurs inséparables, avaient pris l’avion pour se rendre en France en juin pour un séjour de cinq mois chez Guillaume, le fils de l’aînée. Hélas, leurs vacances ont pris une tournure tragique le mercredi 24 septembre. Elles ont été tuées dans un accident de la route sur la commune de Saint-Georges-sur-Baulche, près d’Auxerre. Cette semaine, leurs corps ont été rapatriés dans l’île pour leurs funérailles. Leur entourage, bouleversé, témoigne.

Il y a des moments au cours d’une vie où tout semble basculer. Le décès de ceux que nous chérissons en fait partie, surtout lorsqu’il survient de manière brutale et inattendue.

Le deuil a été encore plus complexe et douloureux pour les proches et amis de Marilyne Grassy et Marjory Rivalland – deux sœurs inséparables aux liens émotionnels forts. Un violent choc frontal entre deux voitures, survenu alors qu’elles étaient en vacances à l’étranger, leur a coûté la vie ; une double tragédie ayant choqué et bouleversé tous ceux qui les ont côtoyées de près comme de loin, et dont ces derniers peinent encore à se relever. Ce jeudi 9 octobre, après le rapatriement des corps à Maurice, les membres de leur famille ont honoré leur mémoire lors d’une longue cérémonie particulièrement poignante.

On dit souvent que les relations entre sœurs sont toujours marquées par une intimité émotionnelle, mais les proches de Marilyne et Marjory soulignent que celle qu’entretenaient les deux femmes était incomparable, voire «fusionnelle». Âgées de 70 et 64 ans respectivement, elles étaient les seules filles d’une fratrie de cinq enfants. Cela va sans dire qu’en grandissant, elles avaient naturellement développé une relation très complice. Elles se racontaient tout, savaient tout l’une de l’autre et passaient énormément de temps ensemble. Passé le cap des jeux et des secrets partagés, l’âge adulte ne les avait pas séparées pour autant. Si bien qu’elles avaient décroché un emploi dans la même compagnie, ERC, devenue Velogic Ltd par suite. Leur proximité est restée inchangée après le mariage de Marilyne et la venue au monde de son fils Guillaume, puisqu’elles avaient toutes les deux su s’adapter à cette nouvelle dynamique familiale. D’un soutien indéfectible même dans les moments les plus douloureux de la vie, Marjory a, par la suite, été le pilier de sa sœur lorsque celle-ci a perdu son époux, il y a une vingtaine d’années. «Depuis, elles vivaient ensemble», nous indique leur neveu.

Tournure tragique

Après leur retraite, il y a quelques années, Marilyne et Marjory avaient décidé de vivre la vie pleinement. Elles ont ainsi commencé à collectionner les voyages, à faire le tour du globe. La France était devenue leur destination incontournable chaque année, puisqu’il s’agissait du pays d’accueil de Guillaume, qui s’y était installé il y a plusieurs années et y avait fondé sa petite famille. Ainsi, après une croisière en Amérique en avril, Marilyne et Marjory avaient à nouveau fait leurs valises au mois de juin pour se rendre en métropole. «Elles avaient prévu un séjour de cinq mois. Elles effectuaient ce voyage chaque année, se rendaient chez Guillaume, puis visitaient plusieurs endroits, ou les pays avoisinants», relate leur neveu. Hélas, ces vacances auront été leur dernier voyage. Ce qui devait être un moment de réjouissances entre proches a fini par prendre une tournure tragique.

Tout a basculé le mercredi 24 septembre. Les deux sœurs étaient avec la compagne de Guillaume lorsque leur voiture est entrée en collision avec un autre véhicule. D’après les informations rapportées par franceinfo.fr, l’accident s’est produit en début de soirée sur la commune de Saint-Georges-sur-Baulche, près d’Auxerre, sur la D158. Les pompiers ont été informés à 18h43. Lorsque les services de secours et d’incendie de l’Yonne sont arrivés sur les lieux, ils ont constaté «un choc frontal entre deux voitures à haute cinétique», rapporte le site. Maryline est morte sur le coup, tandis que sa sœur et sa belle-fille étaient dans un état critique.

Dans le second véhicule impliqué, apprend-on, deux personnes ont été grièvement blessées tandis qu’une troisième s’en est sortie avec de légères blessures. Les victimes ont reçu les premiers soins sur les lieux avant d’être transférées vers des établissements de santé. «L’hélicoptère a transféré notre tante Marjory à Dijon, vers un hôpital plus sophistiqué, mais elle est décédée le vendredi matin», s’attriste leur neveu. Les trois autres blessés graves ont, quant à eux, été conduits au centre hospitalier d’Auxerre. Une enquête est toujours en cours afin de déterminer les circonstances et causes exactes du drame.

Relation forte

La nouvelle de cette double tragédie a été très dure à encaisser, particulièrement pour Guillaume. «Imaginez-vous perdre votre maman et votre tante, tandis que votre concubine est grièvement blessée ; ce n’est quand même pas évident à supporter. J’étais pourtant à Maurice, et cela a été dur pour moi car j’étais très proche de mes tantes, mais mon cousin a vécu ce moment là-bas, seul», lâche notre interlocuteur, désolé. Ce mercredi 8 octobre, après avoir pu finaliser les démarches pour le rapatriement des deux corps, Guillaume est rentré à Maurice, souhaitant être présent aux funérailles de ces deux êtres chers ; un moment empreint d’émotion qui n’a fait qu’accentuer le chagrin qu’il a péniblement tenté de contenir au cours des deux précédentes semaines.

Sans compter qu’au même moment où se déroulait la cérémonie, sa compagne, se trouvant à des milliers de kilomètres de chez nous, continuait de lutter pour sa survie sur un lit d’hôpital. «C’est un moment très difficile à vivre pour lui.»

Le neveu de Marilyne et Marjory, bouleversé, nous décrit la relation forte qui existait entre les deux : «Elles faisaient le tour du monde, sortaient, allaient à des fêtes ensemble. Elles ont partagé beaucoup de moments. Elles allaient à la messe, faisaient leurs achats ensemble. Elles étaient vraiment complices. Elles avaient à cœur les valeurs familiales et réunissaient toujours la famille.» Sylvio Typhis, le compagnon de Marilyne, abonde dans ce sens : «Elles aimaient sortir ensemble. Le samedi a toujours été leur journée marathon. Elles partaient chez leur coiffeuse à Rose-Hill tôt le matin, puis faisaient leur virée en ville. En fin d’après-midi, Marilyne m’appelait toujours afin que je les récupère pour les ramener à la maison.» Ce qui lui manquera le plus, dit-il, «c’est le déjeuner dominical et les petits plats exquis qu’elles prenaient plaisir à nous préparer».

Pluie d'hommages

Une pluie d’hommages leur a également été rendue sur les réseaux sociaux. Dans un message lui étant adressé, une ancienne collègue de Marjory évoque une femme «toujours optimiste et pleine de douceur et de rire. J’entends toujours ta petite voix. Dans les moments difficiles, tu m’as réconfortée ; toujours un gentil mot (…) J’espère que tu as vécu la vie au maximum. Tu étais une bonne vivante». Une connaissance parle d’«une grande perte pour la famille et le voisinage», tandis que d’autres internautes, proches des deux victimes, font état de «deux sœurs inséparables toujours souriantes et de bonne humeur». Inséparables dans la vie, unies dans la mort, elles ont rejoint leur dernière demeure ce jeudi 9 octobre, laissant derrière elles des proches abasourdis de chagrin face à cette double perte.

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