Son fils Nizami : «Rien n’est plus pareil depuis qu’il nous a quittés»

Pendant un peu plus de deux semaines, les membres de la famille Mowlabocus, domiciliés à Poudre d’Or Village, se sont accrochés à l’espoir de voir leur proche se rétablir. Victime d’un accident de la route le mercredi 5 novembre, Feroz, âgé de 63 ans, était depuis admis à l’hôpital Jeetoo. Chaque jour, son entourage se rendait à son chevet, priait pour le voir à nouveau sur pied. Ils ét aient convaincus qu’il s’en remettrait puisqu’il avait repris conscience trois jours après son hospitalisation. Hélas, son état de santé s’est progressivement dégradé et le jeudi 20 novembre, il a fini par pousser son dernier soupir. Son départ tragique et inattendu a plongé ses proches dans une souffrance incommensurable. Ils ne cachent pas leur révolte contre le responsable de cette tragédie, qui était sous l’influence de la drogue au moment des faits, et réclament justice.

Le mercredi 5 novembre, rappelons-le, trois personnes avaient été renversées par une voiture près d’un arrêt d’autobus à Cité-la-Cure. Le petit Kelyan, âgé de 3 ans, est décédé le même jour, tandis que son père s’est est sorti avec de légères blessures. Également blessé lors de cet accident, Feroz Mowlabocus avait, pour sa part, été conduit à l’hôpital Jeetoo par le SAMU. «Dès que nous avions appris la nouvelle, nous étions aller le retrouver. Bann premie zour, mo papa so lizie ti ouver me li pa ti pe reazir. Ce n’est qu’au bout de trois jours qu’il a recommencé à parler. Il nous a même raconté ce dont il se souvenait de l’accident», relate Nizami. D’après ses dires, le sexagénaire s’était rendu à Cité-la-Cure ce jour-là pour l’achat d’une pièce pour le phare de sa voiture. À un moment donné, il se serait garé pour aller s’acheter des dhol puri. C’est au moment de regagner son véhicule qu’il aurait été brusquement renversé par une voiture. «Li'nn dir nou ki loto-la finn tap ar li par deryer, ki li pa'nn trouv li arive», poursuit notre interlocuteur. Si dans un premier temps, Feroz Mowlabocus avait brièvement donné l’impression d'aller mieux, son état de santé a fini par se détériorer progressivement, jusqu’à son décès le jeudi 20 novembre. Une autopsie pratiquée par le Dr Prem Chamane, médecin légiste de la police, a attribué sa mort à une septicémie.

Bouleversés, anéantis, son entourage lutte pour que justice lui soit rendue. D’autant que le conducteur de la voiture impliquée – un habitant de Cité-la-Cure âgé de 33 ans – a été testé positif à la drogue. Libéré sous caution dans un premier temps, il a été à nouveau appréhendé après le décès de la seconde victime et a été placé en détention policière. «Lalwa pa bon, sofer-la pa ti sipose gagn kosion apre sa premie aksidan-la. Nou espere ki bann lalwa vinn pli sever pou ki lezot fami pa soufer. Bann otorite bizin ankor pli sever anver sofer ki konsom ladrog parski se lezot dimounn ki peye, ki soufer», se révolte Nizami. Marié, père de trois enfants – deux fils et une fille –, Feroz Mowlabocus gagnait sa vie comme chauffeur de camion. «Li ti enn dimounn korek, kalm, ki ti kontan met dialog ek tou dimounn. Li ti an plenn form, li ti kontan sorti, promne, voyaze ek pas letan ek so fami. Se enn gro pert ki nou finn sibir, nou finn perdi nou pilye. Rien n’est plus pareil depuis qu’il nous a quittés», lâche tristement son fils.

Les funérailles de Feroz Mowlabocus ont eu lieu le vendredi 21 novembre.

Deux autres personnes décèdent suite à des accidents de la route

Les drames routiers ont aussi fait deux autres victimes ces derniers jours. Ce mardi 18 novembre, l’Allemande Alina Steiner, âgée de 27 ans, a poussé son dernier soupir à l’hôpital Jawaharlal Nehru, à Rose-Belle, où elle était admise depuis dix jours. Elle est la seconde victime de l’accident survenu au Morne le samedi 8 novembre. Ce jour-là, un autobus transportant des employés de l’hôtel Riu circulait à vive allure aux abords de la Black River Road, en direction de Baie-du-Cap, lorsqu’il a percuté l'arrière d'une voiture de location dans laquelle se trouvait un couple allemand. Le choc de l’impact a été tel que les deux véhicules ont dérapé et fait une sortie de route. Cet accident a déjà coûté la vie à l’une des passagères de l’autobus – Laeticia Philibert Ramlakawon, une jeune maman de 25 ans. Blessée, celle-ci avait passé un jour sous respiration artificielle avant de rendre son dernier souffle le dimanche 9 novembre. L’Allemande Alina Steiner, dont l’autopsie a attribué le décès à une septicémie, était, quant à elle, la passagère de la voiture de location. Son compagnon Max Meder, qui était au volant, est toujours hospitalisé dans un état grave. À ce stade, l’enquête suit son cours dans le cadre de cette affaire. Le conducteur de l’autobus impliqué, un habitant du village du Morne âgé de 35 ans, a été hospitalisé après la tragédie. D’après les enquêteurs, il ne détient pas de permis de conduire.

Un autre accident fatal a eu lieu le samedi 15 novembre. Aux petites heures du matin, le Malgache Ramanantava Hajaniaina Aremel, âgé de 34 ans, circulait à moto lorsque celle-ci est entrée en collision avec un 4x4 sur la route principale de Daruty, près de la pépinière Endemika. Lorsque le SAMU est arrivé sur les lieux, il n’a pu que constater son décès, tandis que son passager en croupe, âgé de 30 ans, a été conduit à l’hôpital, où il a été admis. Arrêtée, le conductrice du 4x4 impliqué – une habitante de Goodlands âgée de 38 ans – a été soumise à un alcootest et à un drug test, qui se sont avérés négatifs. Questionnée sur les circonstances de l’accident, elle a indiqué qu’elle roulait de Forbach en direction de Goodlands lorsque la moto, qui circulait dans la direction opposée, a soudainement empiété sur sa voie en tentant de dépasser une voiture dans un tournant. Elle fait l’objet d’une accusation provisoire d’homicide involontaire.