Une semaine de rebondissements

La semaine écoulée a été marquée par une autre série de développements concernant le surintendant de police (SP) Ashik Jagai (photo), son fils Allysaheb et l’homme d’affaires Wendip Appaya. Trois protagonistes au cœur d’enquêtes distinctes mais étroitement liées, où se mêlent blanchiment d’argent et non-respect de conditions de remise en liberté.

«Ça s’en va et ça revient !» La fameuse chanson de Claude François résume très bien la situation actuelle du SP Ashik Jagain. Accusé dans le dossier dit Reward Money, l’ancien patron de la défunte Special Striking Team avait bénéficié d’une liberté conditionnelle, il y a quelques jours. Mais il n’aura goûté qu’à une courte semaine hors de sa cellule policière. Le 11 septembre, il a été reconduit derrière les barreaux pour non-respect des conditions imposées par la cour : il aurait appelé un employé de son fils qui avait été convoqué pour interrogatoire à la Financial Crimes Commission (FCC) pour lui intimer de dire certaines choses là-bas. Le fils en question, Allysaheb Jagai, est en détention pour blanchiment d'argent allégué.

Dans le même temps, plusieurs unités de la police, dont la Financial Crime Investigation Unit et la Special Intelligence Cell, ont été dissoutes. De son côté, la FCC poursuivra l’interrogatoire du SP Jagai pour avoir davantage d’informations sur l’affaire de détournement d’argent allégué où plusieurs hauts gradés de la force policière auraient détourné de l’argent devant servir à récompenser des informateurs de la police.

Parallèlement, l’attention s’est portée sur Allysaheb Jagai et sur son associé présumé, Wendip Appaya, durant la semaine écoulée. Tous deux font face à de graves accusations provisoires de blanchiment d’argent portant sur des transactions suspectes effectuées entre avril et août 2024. Le 10 septembre, lors de leur comparution respective en cour, les magistrats ont ordonné leur maintien en détention préventive.

La justice prévoit de confronter les versions des deux suspects à celles des témoins dans les prochains jours. Plusieurs documents ont déjà été recueillis dans le cadre de cette enquête. Le lendemain, 11 septembre, leur sort a été confirmé : ils restent en détention prolongée, alors qu’un autre suspect dans la même affaire de blanchiment d’argent allégué, l’ASP Seewoo, a, lui, obtenu la liberté sous caution.

Ainsi, en l’espace de quelques jours, les Jagai père et fils se sont retrouvés tous deux en détention, chacun pour des affaires distinctes. L’ancien homme fort de la SST est placé en détention à Alcatraz. Le fiston occupe, lui, une cellule au Moka Detention Centre. Si le haut gradé doit encore répondre à la FCC sur les soupçons d’abus liés au Reward Money, son fils et Wendip Appaya attendent désormais la suite d’une enquête financière lourde de conséquences.

Pour cause : les limiers traquent toujours les belles voitures acquises de façon troublante par l’homme d’affaires Wendip Appaya connu pour avoir bâti sa réputation dans le secteur du nettoyage industriel via DynaPro Cleaning Services. En quelques jours seulement, il est passé de statut d’entrepreneur modèle à celui de suspect au cœur d’une enquête de grande envergure pour blanchiment d’argent.

Une nouvelle semaine noire donc pour lui et la famille Jagai, qui illustre très bien la détermination des autorités à resserrer l’étau autour des dossiers de blanchiment et de corruption. L’entourage du SP Jagai et de son fils Allysaheb se dit, pour sa part, «très bouleversé» par toute cette affaire qui n’arrête pas de choquer et de faire des vagues, surtout au sein de la force policière.