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9 novembre 2015 12:15
Il ne s’attendait absolument pas à notre visite. D’ailleurs, à l’heure où nous le rencontrons chez lui, à Plaine-des-Roches, Vidianand Kallootee est au four et au moulin, plus précisément aux fourneaux. Spatule en main, il veille au grain à ce que ses cuisses de poulet, destinées à son snack, soient bien croustillantes. Ça chauffe, ça grésille et, entre son benjamin, Sanjoo, 21 ans, qui lui donne un coup de main, son épouse Babita qui fait le service et son aîné Samy, 23 ans, qui travaille également dans le snack, le mode de fonctionnement est bien rodé. «Tout le monde sait ce qu’il doit faire», lâche un Vidianand qui n’a pas pris une ride.
«Comme vous voyez, quatre ans plus tard, ma vie n’a pas changé. Je mène une existence ordinaire», précise-t-il. À quelques exceptions près, dit-il, son quotidien n’a pas trop été chamboulé depuis qu’il a touché les Rs 35,8 millions qui lui ont permis d’intégrer le club très sélect des millionnaires. Cela après qu’il a touché le jackpot du loto en date du 1er octobre 2011 et connu bien des péripéties avant de pouvoir toucher son gain : «Je suis resté très simple, ma famille aussi. On ne voit aucune raison de changer.»
Si son nom vous parle et plus encore son visage, c’est que vous avez sans doute suivi avec attention les mésaventures de ce planton, à l’époque âgé de 48 ans. Tout de suite après avoir connu l’euphorie d’être le détenteur du ticket avec les numéros gagnants, Vidianand et sa famille se retrouvent en plein cauchemar. Le fameux ticket a été malencontreusement posé sur une table humide. Du coup, ils essaient de le sécher avec un fer à repasser. La suite de l’histoire, tout le monde la connaît. Le morceau de papier se noircit et devient illisible.
C’est après environ un mois, soit le 28 octobre, après enquête et autres paramètres de vérification avec les responsables de la Loterie nationale, la Gambling Regulatory Authority et le Forensic Science Laboratory, que Vidianand peut toucher son gain. «Comment oublier une telle chose ? C’est impossible», lâche le multimillionnaire, en se remémorant tous les épisodes à rebondissements avant qu’il ne puisse toucher son gain. «C’était vraiment quelque chose. Forcément, il y avait un stress, une frayeur, une pression aussi, mais jamais je n’ai perdu foi car, au final, je n’avais rien fait de mal», confie-t-il sous le regard de son épouse Babita. À aucun moment, il n’a baissé les bras.
Lorsqu’on lui demande ce qui a changé dans sa vie, Vidianand répond : «Je ne veux rien brusquer.» Sa priorité, souligne-t-il, a été la construction d’une maison dans la cour familiale : «Il est hors de question de quitter ici. C’est là que j’ai construit ma vie. Je partage la cour avec mes cinq frères.» Il a donc déménagé de son ancienne maison et a bougé dans sa nouvelle demeure. Et c’est dans l’arrière-cour qu’il a érigé sa grande maison : «Nous avons fait construire une plus grande maison avec plus d’espace. Les travaux ont commencé en 2012 et ont été complétés en 2014.» Et la maison contient combien de pièces ? «Beaucoup !» lâche-t-il, avec toute l’attention focalisée sur les snacks qu’il prépare.
Son argent, souligne-t-il, a été placé en dépôt fixe, a servi à l’aménagement de la maison et à l’achat d’une Nissan Sunny année 99 : «Je n’avais pas de permis auparavant. Je l’ai eu il y a deux ans et, dans un premier temps, je n’ai pas voulu d’une voiture neuve.» S’il avait fait une «pause» pendant quelque temps, il n’a pas pu rester inactif : «Je dois constamment m’occuper et c’est pour cette raison que je m’investis dans le commerce familial. En plus, j’aime ce que je fais», dit-il, tout en avouant continuer à jouer au loto. «Je joue à hauteur de Rs 200 de temps en temps, mais je n’ai pas gagné encore.»
Si son histoire de karo et de billet noirci lui resteront à jamais gravée dans la mémoire, Vidianand jouit aussi d’une certaine popularité qui l’amuse : «Ça m’étonne lorsque quelqu’un me reconnaît. Certains, quand je vais à Port-Louis, lancent aussi ‘‘Le millionnaire’’ sur mon passage.»
Retournant vaquer à ses occupations – l’odeur de friture de ses snacks sur le feu oblige –, Vidianand ne cache pas non plus préparer un voyage. «On souhaiterait aller en Inde, mais ce n’est pas pour tout de suite», lâche-t-il. Avant de retourner à ses activités habituelles qui rythment, comme il le souligne, sa «vie ordinaire».
Pour marquer son 6e anniversaire, Lottotech a ajouté un bonus spécial au jackpot pour faire plaisir à ses joueurs. À l’occasion de cette année de plus, Michelle Carinci, Chief Executive Officer de Lottotech, a tenu à faire un petit bilan : «Je saisis l’opportunité pour remercier les joueurs pour leur loyauté et leur support durant ces six années. Nous sommes tellement chanceux de faire partie de cet univers où tout le monde gagne ! Il y a eu 145 gagnants du jackpot et plus de Rs 8 milliards ont été payées aux milliers de gagnants durant ces six dernières années. Les détaillants ont d’ailleurs partagé plus de Rs 850 millions en commission, ce qui est considérable car, pour la plupart, il s’agit de petites entreprises familiales. Lottotech a généré plus de Rs 11 millions pour le CSR, une somme réinvestie dans les bonnes causes de notre société, sans oublier Rs 3,5 milliards qui ont été transférées au Consolidated Fund et plus de Rs 243 millions versées au National Solidarity Fund, réinvesties dans l’amélioration de la qualité de vie des Mauriciens et Rodriguais.»
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