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4 août 2024 13:01
Elle est animée par un seul grand désir : «Que les choses avancent...» Que la vérité éclate, que justice soit faite ! C’est ainsi depuis le 25 juin 2003, jour où sa grande soeur Nadine Dantier, alors âgée de 20 ans, a été retrouvée morte, sur un terrain en friche à Albion, à environ 400 mètres de sa maison. L’autopsie devait révéler qu’elle avait été abusée sexuellement avant d’être étranglée. Depuis, c’est toute une famille qui est en quête de réponses… pour enfin comprendre ce qui s’est passé et calmer un peu sa douleur. Parmi, Isabelle Dantier, la benjamine de cette famille de trois filles (Nadine était l’aînée et la cadette s’appelle Stéphanie).
«Ce 25 juin 2003, j’étais à la maison. Nadine m’avait demandé de ranger la chambre ; chose que je ne faisais pas souvent à l’époque. Mais ce jour-là, j’avais tout bien rangé et je l’attendais. Et Nadine n’est pas rentrée à la maison», nous confie Isabelle Dantier dont la vie et celle de ses proches tournent depuis autour de ce drame dont l’enquête a été rythmée au fil des années par bien des rebondissements entre interpellations, arrestation, relances, prélèvement d’ADN, allant jusqu’à l’exhumation du corps de la victime ; une affaire également suivie par toute l’île Maurice. Isabelle avait alors 12 ans et malgré son jeune âge à l’époque, elle se souvient de tout. «À 18 heures, suite à l’appel de son petit ami qui voulait savoir si elle était bien rentrée, ma maman est allée la chercher sur le bus-stop mais sans résultat. Nadine n’étant pas le genre de fille à quitter la maison sans informer qui que ce soit, nous avons commencé à la chercher. Mon père et ma mère sont allés au poste de police pour signaler sa disparition. Les habitants d’Albion ont été mis au courant et les recherches ont commencé. Nous avons sillonné les rues d’Albion, des amis proches sont venus aider dans les recherches mais sans résultats. Mes parents n’ont pas dormi ce soir-là. On avait mille questions en tête», raconte Isabelle en revenant sur ce jour cauchemardesque.
Et les jours suivants ont été tout aussi pénibles. «Le lendemain, à 15 heures, les policiers étaient venus chercher des vêtements de Nadine. À peine les vêtements récupérés qu’ils l’avaient déjà trouvée», poursuit la jeune femme qui n’a jamais, avec son entourage, abandonné la quête de la vérité pour que la lumière soit faite sur cette affaire qui a bouleversé leur vie. «Quatre vies ont été à jamais marquées ! Cela fait 21 ans... Certains pensent qu’après autant de temps la douleur est moindre, mais c’est loin d’être le cas. Nous avons toujours des questions qui restent en suspens. Nous nous asseyons parfois en échafaudant des hypothèses et on fini toujours la conversation avec une grande tristesse», poursuit lsabelle qui, avec sa famille, suit bien évidemment de près tous les développements qui jalonnent l’enquête.
Ses proches et elle ont ainsi été les instigateurs de plusieurs initiatives comme des appels à témoin à répétition dans la presse, la promesse d’une prime en échange de renseignements ou de pistes, ou encore la création d’un site Internet dans l’espoir d’avoir des informations qui permettraient de savoir ce qui est arrivé à Nadine. «L’espoir, nous l’aurons toujours. La déception, nous l’avons vécue bien souvent. Difficile à accepter mais quoi faire d’autre ? En 2012, un site avait été créé, “Nadine Dantier, une vie, une fin, un immortel espoir”, pour amener les gens a venir de l’avant avec des informations», confie Isabelle qui a encore une fois vu jaillir une lueur d’espoir ces derniers jours avec un nouveau suspect qui a été interrogé ce lundi 29 juillet par les enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT), en présence de son avocat. L’homme qui aurait résidé à Albion à un moment a ensuite été autorisé à rentrer chez lui. Des échantillons de son ADN ont été prélevés et seront comparés à ceux retrouvés sur le corps et les vêtements de la victime.
Ainsi, chaque nouvelle piste ranime de l’espoir chez les Dantier. Isabelle tient d’ailleurs à s’adresser à la personne ou aux personnes qui savent quelque chose sur cette affaire : «Cela fait 21 ans qu’il y a une ou deux personnes qui connaissent la vérité, 21 ans qu’ils vivent plus ou moins dans une certaine sérénité. À vous qui avez vu le coupable rentrer chez lui avec des traces de blessures ou quelqu’un de suspect, ça fait 21 ans que vous détenez ce secret. Nous apprécierons grandement votre aide car pour nous, cela fait 21 ans que nous vivons dans l’attente de combler les morceaux manquants de notre vie...»
La jeune femme a aussi une pensée pour les enquêteurs. «Merci aux autorités concernées, à la police de n’avoir jamais abandonné les recherches et au bureau du DPP avec qui nous prendrons très bientôt contact dans l’espoir qu’avec ces forces réunies nous obtenions enfin des réponses. Merci», conclut la jeune femme, le cœur chargé d’espoir...
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