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Par Qadeer Hoybun
1 mars 2020 22:55
«Tokyo, ala mo vini!» Le pugiliste Richarno Colin a validé sa participation aux Jeux olympiques qui se dérouleront cette année du 24 juillet au 9 août à Tokyo, au Japon. Le Mauricien s’est qualifié pour le plus grand événement sportif de la planète mercredi, après sa victoire face au Congolais Mulumba Mbaya par 4 à 1. Un ticket décroché en demi-finale des -63 kg du tournoi qualificatif pour la zone Afrique qui se disputait à Dakar, au Sénégal.
En obtenant ce précieux sésame, Richarno Colin devient le premier sportif quadricolore à confirmer sa présence aux JO. «Wow ! C’est un moment très intense que j’ai vécu. Je n’arrivais pas à parler tellement j’étais ému. Je voyais tout défiler devant moi. Tous ces sacrifices, ces heures de travail, ma famille qui me manque énormément et ces régimes qui se répètent tout au long de l’année afin de maintenir mon poids. Toutes ces contraintes sont très dures à vivre mais cela fait partie de la vie du sportif de haut niveau et à force de vouloir, on finit par y arriver. Je dédie cette victoire à ma famille, mes amis, mon employeur, mon sponsor, le ministère des Sports, la fédération, tous ces gens qui me soutiennent et qui m’encouragent sur les réseaux sociaux, et à toute l’île Maurice à qui je dis, votre support compte beaucoup pour moi», déclare Richarno Colin après sa qualification.
Ce sera pour la troisième fois de sa carrière que le pugiliste de 32 ans participera aux JO. Il était aux premières loges à Beijing, en 2008, lorsque Bruno Julie décrochait la médaille de bronze, la seule breloque olympique de Maurice. Il y était en 2012, à Londres, alors qu’en 2016, une blessure au genou durant le tournoi de qualification le prive des Jeux au Brésil.
Le grand Colin n’a pas laissé passer sa chance cette année. Le Vacoassien a, durant ses 23 ans de carrière, acquis beaucoup d’expérience et de maturité. Cela s’est remarqué sur le ring durant l’échéance sénégalaise avec des joutes bien maîtrisées. Le pugiliste est aussi à son meilleur niveau. Depuis 2019, il enchaîne les compétitions et les stages et c’est cette régularité qui lui a permis de faire la différence à Dakar.
«C’est de loin le tournoi qualificatif le plus dur que j’ai disputé dans ma carrière. Tous ces boxeurs professionnels étaient présents et tous voulaient aller à Tokyo. Mes adversaires sont plus jeunes que moi et ils sont plus frais. Il fallait se battre jusqu’au bout sans jamais lâcher, être toujours concentré, vigilant, attentif et savoir comment réagir», affirme le médaillé d’or des Jeux des îles.
Réputé pour son esprit combatif, Richarno Colin a abordé ce tournoi en bénéficiant d’une exemption au premier tour. Tombeur du Tunisien Aounia Akrem Ben Haj par 5 à 0 en huitième de finale, il en fera de même face à l’Algérien Yahia Abdelli en quart de finale. En demi-finale il prendra le dessus sur le Congolais Mulumba Mbaya avant de se retrouver en finale face au Namibien Jonas Jonas. La bête noire de Richarno Colin, après deux défaites (2015 et 2017) contre ce dernier, le Mauricien subira un nouveau revers contre son adversaire en finale.
Richarno Colin se contentera finalement de la médaille d’argent, mais la qualification était acquise pour cet éminent boxeur.
«Le travail que nous avons effectué avec Roberto Ibanez, le directeur technique national, et le staff technique national au niveau de la préparation physique et psychologique a fini par payer. Je remercie aussi Bruno Julie et les anciens boxeurs qui nous ont toujours encouragés à aller encore plus loin et dont les conseils ont continuellement été d’une grande aide», soutient Richarno Colin.
Son billet pour la capitale nippone en main, le boxeur entend bien inscrire son nom parmi les pugilistes qui ont écrit la plus belle page du sport mauricien. Il a les yeux rivés sur Tokyo et souhaite ardemment décrocher une médaille olympique. «Le Bon Dieu m’a permis de me qualifier. Maintenant, souhaitons que les Jeux aient bel et bien lieu et que je réalise mon rêve», conclut Richarno Colin.
«C’est une grande satisfaction d’avoir un boxeur déjà qualifié même si nous en voulions plus. Le travail que nous avons fait depuis l’année dernière a fini par porter ses fruits et je suis content pour Richarno surtout après sa blessure en 2016. Pour Merven Clair et Jean-Luc Rosalba, ce n’est que partie remise, surtout dans le cas de Merven qui va tenter sa chance lors de la dernière épreuve qualificative au niveau mondial à Paris, en France. Quant à Richarno Colin, il va poursuivre sa préparation jusqu’aux JO. Il aura à suivre un plan différent que nous allons finaliser dans les prochains jours avec un maximum de combats durant les mois à venir.»
«Nos boxeurs se sont bien débrouillés. Félicitation à Richarno qui a réalisé un excellent parcours. Quant à Merven, nous sommes déçus pour lui surtout après sa défaite en quart de finale contre le Zambien Stephen Zimba. L’arrêt du combat par l’arbitre au deuxième round a surpris tout le monde alors qu’il pouvait bien poursuivre la rencontre. C’est triste mais il peut se rattraper. Il a, avant, fait un bon combat contre le Botswanais Tswinge Mmusi en huitième de finale. Pour Jean-Luc Rosalba, il a bénéficié d’une exemption au premier tour et a bien boxé en quart de finale mais l’Algérien Younes Nemouchi était trop costaud pour lui. C’est un jeune qui peut nous surprendre dans les années à venir.»
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