Cyclisme féminin : Kimberley Le Court-Pienaar sur les traces de Bruno Julie ?

4 août 2024 12:32

L’espoir est de mise. Les Jeux olympiques 2024 n’ont pas encore souri à nos représentants dans les diverses disciplines (voir plus loin). Le niveau est très élevé, avec l’élite des sportifs présents et évoluant dans le circuit professionnel. Après une semaine de compétition, aucun sportif mauricien n’a encore pu se rapprocher d’un podium ou gravir une marche comme l’a fait le boxeur Bruno Julie lors des JO de 2008 à Beijing. C’était la première fois que le pays décrochait une médaille olympique (en bronze), un exploit monumental pour le sport mauricien qui n’a jamais été égalé ou surpassé depuis.

Une lueur d’espoir existe grâce à une jeune dame qui a arpenté les routes italiennes le mois dernier, permettant au pays de rêver d’un nouvel exploit sur la scène olympienne. En effet, le 14 juillet, la cycliste mauricienne Kimberley Le Court-Pienaar a écrit l’une des plus belles pages du sport mauricien en remportant la dernière étape du Giro d’Italia, le Tour d’Italie, qui est l’une des plus grandes courses au monde dans le cyclisme féminin. C’est la première fois que Maurice triomphe à l’échelle mondiale dans cette discipline. Le rêve d’un podium olympique pour un autre Mauricien est donc permis. À partir de 16h aujourd’hui, le cœur des Mauriciens battra pour l’unique compatriote en piste dans l’épreuve de cyclisme de Paris 2024, en espérant un moment fort.

Lors de sa première saison sur le Women’s WorldTour, la Mauricienne de 28 ans a devancé Ruth Edwards (Human Powered Health) et Franzi Koch (DSM-Firmenich PostNL) à L’Aquila pour remporter sa première victoire professionnelle en cyclisme sur route. «Je n’ai pas de mots. Être dans ce groupe et au départ de n’importe quelle course cette année dans le WorldTour a été un rêve. Bien sûr, c’est quelque chose que j’ai toujours voulu, c’est toujours quelque chose dont on rêve, mais on ne sait jamais si c’est possible», a déclaré notre championne après cette victoire historique.

En mai dernier, Kimberley Le Court-Pienaar a admis dans un article de Cyclingnews qu’elle manquait parfois de confiance en ses capacités, mais sa victoire d’étape a montré à elle-même et au monde ce qu’elle pouvait faire. «Je considère toujours les autres comme plus forts que moi, et aujourd’hui j’ai prouvé que c’était possible. Ce n’est pas seulement pour moi, mais pour l’équipe. On a eu un peu de malchance sur le Giro, et c’est super cool de finir de cette façon», a-t-elle déclaré.

Son chemin vers le peloton du Women’s WorldTour a été tout sauf simple. Après deux saisons en Europe en 2015 et 2016, Le Court est retournée dans son pays d’adoption, l’Afrique du Sud. En 2023, elle s’est lancée dans le VTT avant de se voir proposer un contrat par AG Insurance-Soudal pour 2024. La Mauricienne a impressionné cette année avec une série de bons résultats, culminant avec une dixième place à Paris-Roubaix. Elle a remporté les championnats nationaux mauriciens en juin et s’est alignée au Giro d’Italie avec sa nouvelle équipe, remportant une victoire d’étape et se classant 18e au général malgré des ennuis de santé qui l’ont fait perdre des places.

Aujourd’hui, elle sera au départ de la course en ligne féminine des Jeux olympiques 2024, avec 158 km à parcourir dans les rues de Paris. Kimberley Le Court-Pienaar est pleinement concentrée pour cette épreuve et reste loin du Village des Jeux pour cela. Comme la course masculine, celle-ci partira également du Trocadéro et traversera des sites célèbres de la capitale française, mettant en valeur la beauté de Paris tout en offrant un défi sportif de taille aux cyclistes. Le parcours est conçu pour être sélectif et exigeant, garantissant une compétition passionnante où les meilleures cyclistes du monde tenteront de décrocher l’or olympique.

L’opposition ne sera pas en excursion touristique aujourd’hui, avec de sérieuses prétendantes pour le podium. On retrouve les principales animatrices du dernier Giro d’Italia, comme la vainqueur Elisa Longo Borghini (Italie) et la runner-up Lotte Kopecky (Belgique), en quête de revanche. Il ne faudrait pas sous-estimer les Marianne Vos (Pays-Bas), légende du cyclisme féminin, Demi Vollering (Pays-Bas), qui a montré une forme ascendante à quelques jours du Tour de France Femmes avec Zwift, ou encore Kasia Niewiadoma (Pologne). Une course où chacune court pour soi et sans équipière, mais où Kimberley Le Court-Pienaar pourra compter sur le soutien de tout un peuple.