Publicité
2 décembre 2014 11:08
Qu’est-ce que signifie l’inscription du séga typique au patrimoine mondial de l’Unesco ?
Pour beaucoup, cette nouvelle n’est pas claire. Car pour eux, patrimoine mondial sous-entend quelque chose de matériel, un bâtiment tel que l’Aapravasi Ghat ou un site comme la montagne du Morne. Cette inscription au patrimoine mondial de l’Unesco vient souligner que le séga typique est une pratique sociale et musicale propre au pays et que le monde entier doit le savoir. Cette reconnaissance met aussi l’accent sur le besoin de préserver cette richesse, de la valoriser mais aussi de la disséminer. Sur le plan politique, et dans une perspective purement culturelle, cela place Maurice sur le plan mondial.
Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
En tant qu’anthropologue, je considère que cette nouvelle est extraordinaire. Le chemin jusqu’à cette reconnaissance est fait de beaucoup de recherches et de rencontres. Nous devons aussi saluer le gros travail effectué par le groupe Abaim. Le dossier a eu beaucoup de poids grâce au documentaire Lame la kone, qui décrit la conception de la ravanne à l’ancienne.
Qu’est-ce que le séga typique ?
Le séga typique est une pratique musicale comprenant le texte, le chant et la danse. Il est né dans des conditions difficiles, celles de l’esclavage. Véritable moteur de la langue créole, il est aussi la base de plusieurs autres formes de séga : séga engagé, fusion ou encore seggae. On le retrouve dans le blues d’Eric Triton et dans le séga progressif de Richard Beaugendre. Le séga typique fait définitivement partie de notre tradition et de l’identité mauricienne. Il ne nécessite pas de scène. Il revient instinctivement dans un pique-nique, dans une fête familiale, quand quelqu’un prend une ravanne ou simplement une bouteille pour en sortir de la musique. Personne ne pourra l’effacer de l’histoire des Mauriciens. Certes, il n’existe plus trop dans sa forme d’origine, mais on ne peut pas être passéiste.
Publicité