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Par Qadeer Hoybun
1 janvier 2023 13:34
Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, est décédé, le jeudi 29 décembre, à l’âge de 82 ans des suites d’un cancer à l’hôpital Albert Einstein à Sao Paulo, au Brésil, où il était hospitalisé depuis quelques semaines. L’annonce de la disparition de la légende du ballon rond n’a laissé personne insensible aux quatre coins de la planète. Beaucoup ont tenu à rendre hommage au plus grand joueur de foot de tous les temps sur les différentes plateformes.
A Maurice, également, la mort du «Roi» Pelé a déterré bien des souvenirs enfouis. Le Brésilien effectua une visite chez nous en janvier 1976. L’ex-footballeur Sarjoo Gowreesunkur se souvient de son passage. «Le football a perdu l’un de ses personnages les plus emblématiques. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le ‘Roi’ Pelé. Sa personnalité, son charisme et son talent exceptionnel de footballeur ont ébloui le monde entier. Il était adulé de toutes parts. Ce n’est pas donné à tout le monde de pouvoir faire cela. Partout où on va, les gens connaissent Pelé», commente l’ex-star du Hindu Cadets et du Sunrise.
Il poursuit en se remémorant ce moment où il est allé voir le triple champion du monde 1958, 1962 et 1970 à Curepipe après les heures de classe. «J’ai découvert Pelé au cinéma. Durant l’entracte on diffusait des résumés de foot et c’est comme ça que j’ai vu ses exploits. Lorsqu’il était venu à Maurice, j’étais encore jeune, et, à cette époque, les parents ne laissaient pas les enfants aller au stade. Donc, après l’école je suis parti à l’hôtel Continental pour le voir. Il y avait beaucoup de gens qui l’attendaient devant l’établissement. Lorsqu’il est sorti, il avait cette prestance d’un grand monsieur et le sourire aux lèvres, il a brandi son poing en l’air, c’était magique de le voir de près», lâche l’ancienne gloire de la Fire Brigade et du Sunrise FC.
Il avance que Pelé a révolutionné le football pour en faire le sport le plus populaire de la planète. «Il n’y a pas un geste technique dans le football que Pelé n’a pas fait. Ce que nous voyons avec les Maradona, Ronaldo, Messi, Cristiano Ronaldo et autres grands footballeurs, le ‘Roi’ Pelé l’a déjà fait à son époque. C’était un joueur complet, très athlétique et qui avait une bonne détente. Il pouvait évoluer et exceller à n’importe quel poste, d’attaquant à gardien de but», se souvient notre interlocuteur.
Lors de cette visite de trois jours à Maurice en 1976, une ‘coaching clinic’ sous la supervision du triple champion du monde avait été organisée au stade de Curepipe.
Plus de 20 000 personnes étaient dans les gradins pour assister à l’événement. Sur le terrain, ils étaient environ une centaine de jeunes footballeurs de différentes équipes, mais, aussi, des collégiens à avoir pris part à cet atelier de travail.
La superstar brésilienne n’a pas manqué d’époustoufler l’assistance par ses réflexes, sa remarquable technique, sa souplesse, sa maîtrise du jeu aérien, mais surtout sa simplicité.
Harold Sadien, ancien joueur de la Fire Brigade, se souvient encore de cette journée où il a côtoyé, serré la main et marqué un but à la star planétaire. Après la séance d’entraînement, l’homme qui a inscrit plus d’un millier de buts durant sa carrière avait lancé un défi de tirs au but aux participants. Avec Janot Delaître et Benoît Lamusse, Harold Sadien faisait partie des trois Mauriciens à avoir marqué contre celui que le Comité international olympique (CIO) et la Fédération internationale de football association (FIFA) ont désigné sportif du siècle.
«Le ‘Roi’ reste le ‘Roi’. Il savait tout du football et on n’en aura pas un deuxième comme lui. J’ai suivi son parcours et regardé toutes les Coupes du monde qu’il a remportées. Cette rencontre avec lui reste un moment particulier. Le stade était plein à craquer, on aurait dit que tout le pays s’y était déplacé. Et l’ambiance fut digne d’un derby Fire Brigade-Hindu Cadets ou encore l’un des duels explosifs de l’époque», se souvient notre interlocuteur.
A 19 ans, Harold Sadien venait tout juste de débuter chez les Rouge et Noir. «J’ai remarqué que Pelé arrêtait tous les tirs au ras du sol, alors je lui ai adressé un missile dans l’angle droit de la cage. Il a réussi à le toucher, mais cela n’a pas empêché le ballon de continuer sa course dans la lucarne. C’était juste incroyable, je n’y croyais pas du tout ce que je venais de faire. Après la séance, il m’a félicité, nous nous sommes serré la main et on a fait une photo ensemble. Un moment vraiment exceptionnel. Pour ce but, j’ai reçu une caisse de Pepsi-Cola, un pull et un certificat offert par la marque de boisson gazeuse qui sponsorisait l’événement», relate Harold Sadien.
Un événement inoubliable pour l’ex-footballeur mauricien ainsi que l’histoire du pays pour avoir eu l’opportunité de voir une des plus grandes personnalités mondiales fouler son sol.
A la suite du décès de Pelé, le gouvernement brésilien a décrété trois jours de deuil national. Une veillée funèbre ouverte au public aura lieu lundi pendant 24 heures en hommage au «Roi» du football au stade de Santos, où le triple vainqueur de la Coupe du monde a brillé de 1956 à 1974.
Les obsèques d’Edson Arantes do Nascimento se dérouleront mardi dans l’intimité familiale.
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