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Elle crée une cagnotte en ligne et a recours à l’expertise étrangère pour soigner son enfant gravement malade - Isabel Alves : «Je vais défoncer toutes les portes pour sauver mon fils»

«Adrien est, à la base, un enfant très joyeux qui adore jouer, qui adore le foot et aussi nager.  Aujourd’hui, il a à peine la force de se lever pour aller aux toilettes», nous confie Isabel en nous racontant le combat que mène son fils.

Adrien, 10 ans, né avec un seul rein, souffre d’une maladie auto-immune qui a compromis la fonction de son unique rein. Son état de santé se détériore et sa mère a décidé de se battre pour lui permettre de guérir. Sur l’avis des médecins qui connaissent son cas, les deux se sont envolés pour l’île de La Réunion dans l’espoir d’avoir les soins appropriés. La maman raconte la terrible épreuve que traverse sa famille sur le site Leetchi.com où elle a lancé une cagnotte en ligne avec ses proches. 

C’est l’histoire d’une mère qui remue ciel et terre pour sauver la vie de son enfant... C’est en larmes, la voix chargée d’émotion, et quelques heures avant de prendre l’avion pour l’île de La Réunion vers qui elle s’est tournée pour avoir une aide médicale, qu’Isabel Alves nous a raconté la bataille dans laquelle elle s’est lancée pour trouver des soins appropriés pouvant permettre la guérison son fils Adrien Cerdor, 10 ans, gravement malade.

 

C’est en créant une cagnotte sur la plateforme Leetchi.com – leader de la cagnotte en ligne solidaire avec 22 millions d’utilisateurs et dont la mission est de mettre la générosité à portée de main –, partagée uniquement avec ses proches, précise-t-elle, qu’elle a raconté la terrible épreuve qu’elle est en train de vivre et a lancé un appel à l’aide pour son petit Adrien qui souffre d’une maladie auto-immune qui a compromis sa fonction rénale. Sur les conseils des médecins qui connaissent bien le cas d’Adrien, dit cette maman, son fils et elle se sont envolés pour l’île Soeur en urgence, ce samedi 20 juillet, afin de mettre toutes les chances de leur côté et en espérerant que le garçonnet retournera en bonne santé.

 

«Le cas d’Adrien est une urgence d’où notre départ pour l’île Sœur. Je n’ai pas eu d’autres choix et c’est une démarche personnelle. Mon enfant est né avec un seul rein et là, la maladie est en train de prendre de l’ampleur et son unique rein menace de lâcher. De par la gravité de son cas, je n’ai pas eu le temps d’aller aux Casernes centrales pour faire une demande pour une levée de fonds et c’est pour cela que j’ai fait une cagnotte sur Leetchi.com uniquement avec mon entourage. Ses médecins ont préconisé La Réunion du fait que c’est près de Maurice et aussi parce qu’un déplacement vers l’île Soeur ne le met pas en danger vu la proximité de nos deux îles. C’est vrai que le gouvernement parle des possibilités qu’il y a en Inde, je comprends tout à fait, mais pour ma part, avec ce que m’ont dit ses médecins et de par sa fragilité et la complexité de son cas, j’ai pensé me tourner vers La Réunion en espérant que mon enfant puisse avoir les soins qu’il lui faut. Je vais défoncer toutes les portes pour sauver mon fils. Puis, je n’ai rien à cacher, si quelqu’un veut inspecter mon compte, il verra que tout est utilisé pour les soins médicaux pour Adrien. Je n’ai rien à cacher», lâche Isabel qui a donné les détails de sa situation sur la plateforme en ligne.

 

«Depuis le 1er juin, nous traversons une période très difficile. Adrien, mon fils de 10 ans, petit garçon toujours souriant malgré la perte de son papa l’année dernière, est très malade aujourd’hui. Depuis le début de juin, il souffre d’une insuffisance rénale due à un choc toxique qui est une maladie potentiellement mortelle. Cette maladie auto-immune a compromis sa fonction rénale : le filtrage du sang est minime.  Adrien est né avec une malformation urologique qui a nécessité plusieurs opérations durant sa petite enfance et jusqu’au mois de juin, il vivait une vie normale sans aucun souci de santé. À ce jour, sa vie est en danger et seule une transplantation rénale pourrait lui sauver la vie. Les médecins souhaitent l’envoyer à la Réunion pour faire son opération et avoir le meilleur suivi médical. Certes, se tourner vers l’Inde est une option, mais la distance est trop grande et l’état d’Adrien ne lui permet pas de voyager sur une longue distance d’où la nécessité pour moi de l’envoyer à La Réunion. Notre pays n’a pas ce qu’il faut pour faire les tests pour déceler de quelle maladie auto-immune il s’agit et ne pratique pas de greffe sur les enfants. À ce jour, le dossier a été envoyé au CHU de Saint-Denis et je dois trouver au plus vite les fonds pour une prise en charge rapide. Après la perte de mon conjoint Ludovic, je me retrouve seule face à cette difficulté. Adrien n’a que moi comme parent et mon salaire ne suffit pas pour payer tous les frais médicaux», a écrit Isabel sur le site Leetchi.com.

 

Inquiétude

 

Lorsque nous la sollicitons, la maman arrive difficilement à cacher son inquiétude. C'est la voix cassée, et en sanglots, qu’elle nous a raconté son parcours du combattant. «Il y a une urgence parce que l’état de santé de mon fils se dégrade. Il est aussi en train de faire de l’hypertension et il est sous dialyse trois fois par semaine. Je suis donneuse et quelque part, je pourrai lui sauver la vie s’il faut le transplanter d’urgence», nous confie Isabel qui dit rester forte malgré les circonstances : «Adrien se bat. Il est très affaibli, mais il reste courageux. Du fait qu’il soit né avec une malformation urologique, Adrien est suivi depuis tout petit dans une clinique privée. Il est né avec un seul rein et on faisait tous les ans un check-up et c’était normal. Quand il est tombé malade récemment, c’est de façon spontanée que je me suis tournée vers l’établissement où il est suivi, étant donné que là-bas, ils connaissent le cas de mon enfant.  De par ce fait, j’ai eu des remarques me demandant pourquoi je me tourne vers des soins privés si je n’ai pas les moyens. Mais ces gens-là ne connaissent pas l’histoire de mon enfant. Quand mon fils a été hospitalisé le 1er juin, son pronostic vital était engagé. Personne n’arrivait à comprendre ce qui se passait. Ce n’est que quelques jours après qu’on a découvert qu’il avait une maladie auto-immune qui est en train de le ronger. En me tournant vers La Réunion, je veux tenter le tout pour le tout.» 

 

Depuis son appel à l’aide, de nombreuses personnes de son entourage ont répondu positivement. «Quand j’ai lancé l’appel à l’aide pour Adrien à travers le compte Leetchi, je ne m’attendais pas à l’impact de mon message. J’avais envoyé le lien de l’appel à l’aide à mes proches en privé et c’est parti tellement loin que je suis choquée, mais dans le bon sens. Je réalise qu’il y a une humanité, que ça vienne des entreprises qui m’ont appelée ou du simple Mauricien qui a voulu nous aider et contribuer pour sauver la vie de mon enfant. Franchement, ça me va droit au cœur parce que quelque part, si mon enfant a pu partir ce samedi (le 20 juillet), c’est grâce à cet élan de générosité des gens, qu’ils soient à Maurice, en Australie, en France ou encore à La Réunion. Il y a un élan humanitaire qui s’est créé autour de mon enfant et ça me touche énormément. J’ai commencé le combat pour mon petit toute seule et c’était très dur dans le sens où tous les jours, je le voyais un jour bien, un autre jour, pas du tout. Le soutien m’a manqué au début, mais aujourd’hui, je réalise que je ne suis plus seule», nous déclare Isabel dans un sanglot.

 

C’est très dur pour elle de voir son enfant fragile et faible. «Adrien est, à la base, un enfant très joyeux, jovial, qui aime beaucoup jouer, qui adore le foot et aussi nager. Il est également scout. Il fait partie du groupe de Grand-Baie. Aujourd’hui, il a à peine la force de se lever pour aller aux toilettes ou pour manger un petit sandwich. Il m’a dit il y a quelques jours  :  "Maman vivement qu’on soit à la Réunion, vivement que je sois guéri, je suis fatigué d’être fatigué"», poursuit Isabel qui a tenu à nous partager un moment fort qu’elle a vécu ces dernières semaines avec Adrien qui est depuis peu sous dialyse. «Malgré son état de santé, malgré la douleur qui l’accable, Adrien a tout fait pour me faire plaisir le 10 juillet, pour mon anniversaire. Il était, à ce moment-là, admis à l’ICU de la clinique où il était suivi. Malgré son état, il a cherché à parler au chef de cuisine pour organiser un petit gâteau pour moi. Il a caché cela pendant toute la journée. Je voyais qu’il était surexcité et je ne comprenais pas, car il était alors en pleine dialyse. Il a même demandé au médecin s’il pouvait ne pas faire sa dialyse ce jour-là, en disant que c’était pour moi. Le soir, j’ai vu le chef venir avec un gâteau, et Adrien m’a dit : "Maman, je suis vraiment désolé que tu sois là avec moi et que je sois malade le jour de ton anniversaire. Tu mérites tellement mieux, mais je voulais juste marquer le coup et fêter ton anniversaire". J’ai pleuré. Son geste m’a déchiré le cœur. J’ai été très touchée... Il est comme ça mon Adrien. Bien qu’il souffre et qu’il a mal, il souhaite toujours faire plaisir aux autres», nous raconte Isabel en pleurs. 

 

«Le combat n’est pas gagné, loin de là, mais je remercie chaque personne qui m’a aidée, que ce soit financièrement ou par rapport à un conseil ou une information. C’est une amie à moi qui m’a référée à un contact à La Réunion pour pouvoir m’aider à ouvrir des portes pour aller sauver mon enfant. C’est vraiment dommage que certaines interventions ne puissent pas se faire à Maurice quand on voit que Maurice se modernise, avec le métro par exemple. C’est très triste», ajoute-t-elle, tout en ayant une pensée émue pour Ludovic, le défunt père d’Adrien. «Ça ne fait pas très longtemps depuis qu’Adrien a perdu son papa. Ces derniers temps, j’ai beaucoup levé les yeux au ciel, en disant à Ludovic qu’il pouvait être fier de son gamin. Il se bat de toutes ses forces. Mon conjoint s’est aussi beaucoup battu avec sa tumeur. Aujourd’hui, son fils fait la même chose. La différence est que mon conjoint était déjà condamné, parce que c’était une tumeur assez agressive. Adrien, lui, il n’est pas condamné. Il a une possibilité de se faire soigner. Il est aussi combattant que son père. C’est un vrai battant et depuis tout petit, il se bat. Il lutte tout le temps pour rester en vie. C’est pour cela qu’aujourd’hui, j’accepte de tout lâcher pour pouvoir lui donner la possibilité de pouvoir continuer sa vie. On n’a pas encore fait le deuil de son papa, c’est encore très compliqué, et nous voilà confrontés à une nouvelle épreuve. C’est beaucoup d’émotion», conclut Isabel qui a choisi de ne pas baisser les bras et de se battre coûte que coûte pour son fils avec la seule perspective de gagner...