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En France et en Angleterre : aux urnes citoyens !

Si le premier tour des législatives en France se tient en ce 30 juin, les élections générales en Angleterre auront, elles, lieu le jeudi 4 juillet. Deux compatriotes nous parlent de ces actualités qui rythment leur pays d’adoption respectif…

Dans l’Hexagone : un long dimanche d’élection...

 

Les yeux du monde sont tournés vers la France. Pour cause : les Français sont appelés aux urnes, en ce dimanche 30 juin, pour le premier tour des législatives qui vise à élire 577 députés, pour un mandat de cinq ans. Le second tour aura lieu le 7 juillet et opposera les deux candidats qui sont arrivés en tête dans les circonscriptions. Cette actualité monopolise l’attention des médias français et internationaux depuis le 9 juin. La majorité étant ressortie fragilisée des élections européennes où elle n’a remporté que 14,6 % des suffrages (contre 31,37 % pour le Rassemblement national (RN), parti nationaliste d’extrême droite), le président Emmanuel Macron a voulu, selon les observateurs politiques, tenter un coup de poker en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale et la tenue de ces élections pour rebattre les cartes de l’appareil législatif.

 

L’échiquier politique dans l’Hexagone se retrouve depuis sous le feu des projecteurs et chaque événement est suivi de très près en France… et ailleurs. Car ces élections législatives anticipées convoquées par Emmanuel Macron après la lourde défaite de son camp aux élections européennes ont, notamment, donné lieu à une campagne accélérée dans une configuration inédite. Pour la première fois depuis 2002 et le passage au quinquennat, les élections législatives ne suivent pas immédiatement l’élection présidentielle. La Fondation Jean Jaurès, qui a réalisé une analyse de la médiatisation de la campagne, qualifie cette actualité «d’événement politico-médiatique de la décennie» au regard du «bruit médiatique». Elle estime que la campagne éclair des législatives a provoqué davantage de bruit médiatique que les deux dernières présidentielles.

 

Parmi les grands moments de cette campagne électorale, il y a le ralliement d’Eric Ciotti à l’extrême droite, les tractations politiques, la Constitution du Nouveau Front Populaire, l’alliance des partis de gauche face à la montée du Rassemblement national ou encore la présentation des programmes des partis politiques, entre autres, qui ont été très suivies. Et avec une campagne sur des chapeaux de roue, les aspirants députés du Rassemblement national, de Renaissance, du Nouveau Front populaire et de Reconquête! ont plus que jamais occupé le terrain dans les 577 circonscriptions, pour convaincre les électeurs. En quelques jours, des ministres ont dû reconsidérer leur situation, des députés sortants ont réévalué leur engagement, alors que d’autres, des personnalités de la droite, du centre et de la gauche, ont pris la décision de retourner en campagne. Certains, notamment François Hollande, Gabriel Attal, Laurent Wauquiez et Marine Le Pen, espèrent retrouver un poste de député à l’Assemblée nationale après le 7 juillet.

 

49 millions d’électeurs français sont donc appelés à voter, ce dimanche 30 juin, pour le premier tour de ces élections législatives anticipées. Les enjeux sont cruciaux et le camp présidentiel s’est mobilisé pour faire face au séisme que constituerait l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir en France, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, et veut surtout essayer de desserrer l’étau constitué par le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire. Durant les derniers jours écoulés, les candidats des trois principaux blocs politiques ont ainsi dramatisé les enjeux du scrutin et ont débattu d’un hypothétique barrage contre l’extrême droite, plus que jamais favorite.

 

Selon des chiffres qui datent du mercredi 26 juin, le Rassemblement national (RN) et ses alliés d’extrême droite restent les favoris des sondages (36%), devant le Nouveau Front populaire (NFP), coalition des forces de gauche (28,5%), et l’alliance de centre-droit autour de la majorité sortante (21%) du président Emmanuel Macron. Les débats entre les différents candidats ont aussi beaucoup retenu l’attention ces derniers temps. C’est dans un contexte tendu que les représentants des trois principaux blocs politiques se sont affrontés le mardi 25 juin, lors d’un débat sur TF1. Gabriel Attal, Premier ministre et représentant du camp présidentiel, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, et Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise et représentant du Nouveau Front populaire, ont principalement débattu sur le pouvoir d’achat, les impôts et la réforme des retraites.

 

Une ambiance très particulière régnera en France en ce jour de vote. Pour le Mauricien David Toofaneeram, installé dans l’Hexagone depuis de longues années, aller voter est primordial. «Ces derniers temps, avec ce qui se passe sur l’échiquier politique, on sent que c’est assez tendu. Je travaille en ce moment dans le TGV et je rencontre beaucoup de gens qui se disent interpellés par la situation politique. La question de la sécurité est une grande préoccupation pour de nombreux Français. Comme je dis toujours, je fais un métier assez à risque et j’ai besoin qu’on me garantisse une sécurité. Je me suis dit que je donnerais mon vote à celui qui proposera de faire régner l’ordre et qui pourra garantir la sécurité de la France», nous confie David Toofaneeram, qui vivra comme d’autres Français au rythme de ce long dimanche d’élection...

 

Au pays de Sa Majesté : en attendant les législatives

 

Un vent de changement s’apprête-t-il à souffler sur l’Angleterre? Alors que Rishi Sunak, le Premier ministre sortant, a annoncé, depuis le 22 mai, la tenue des élections générales pour le 4 juillet, son parti, les Conservateurs, accuse du retard sur son principal rival, le Parti travailliste, dans les sondages d’opinion. Au pouvoir depuis 14 ans, les Conservateurs ont été confrontés à des défis ces dernières années, notamment par rapport à la faible croissance économique ou encore à l’instabilité politique, comme en témoignent les fréquents changements d’occupants du 10 Downing Street. Selon des sondages, le Parti conservateur se trouve ainsi loin derrière l’opposition travailliste dans les intentions de vote.

 

Ces élections se déroulent dans un contexte très particulier pour les partis engagés dans cette course politique. D’un côté : les Conservateurs de centre-droit dont les 14 années au pouvoir ont été ponctuées de défis et de controverses, faisant d’eux, les Tories, des cibles faciles pour les critiques de gauche et de droite. De l’autre : le Parti travailliste, qui penche à gauche et qui a dû tout faire pour se défaire de sa réputation de dépensier irresponsable et prouver qu’il a un plan pour gouverner. Les deux partis sont aussi déchirés par le conflit au Moyen-Orient : les Tories ont été accusés d’islamophobie et les Travaillistes font tout pour se distancer des allégations d’antisémitisme qui s’étaient répandues sous l’ancien dirigeant Jeremy Corbyn. L’immigration et l’économie ont été les sujets phares de la campagne électorale. Et même si les Tories ont pu atteindre leur objectif de réduire de moitié l’inflation, qui a culminé à 11,1% en octobre 2022, l’économie est entrée en récession technique au cours des six derniers mois de 2023, ce qui n’a pas manqué de susciter des interrogations concernant les politiques économiques du gouvernement.

 

Selon les dispositions de la loi, ces élections devaient être organisées avant le mois de janvier 2025, mais Rishi Sunak a choisi de le faire le 4 juillet 2024 afin de tenter de bénéficier électoralement de l’effet de la baisse de l’inflation. Toutefois, selon les sondages d’opinion, un bon nombre de Britanniques aspirent au changement et pointent du doigt une gestion conservatrice. Cinq premiers ministres conservateurs se sont succédé à Downing Street depuis 2010 : David Cameron de 2010 à 2016, Theresa May de 2016 à 2019, Boris Johnson de 2019 à 2022, Liz Truss est restée à peine 40 jours alors que Rishi Sunak est, lui, Premier ministre depuis fin octobre 2022.

 

Ce mois de juin, rythmé par la campagne électorale, a été riche de par l’actualité politique du pays de Sa Majesté. Ce n’est pas notre compatriote Pritam Bhujun, installé là-bas, qui dira le contraire. «Le 22 mai, j’étais au travail et il était aux alentours de 16 heures quand j’ai entendu que le Premier ministre allait faire une annonce au 10 Downing Street. Nous avons allumé la télévision au Parlement, où je travaille, et nous avons vu Rishi Sunak, sous une pluie battante, annoncer des élections générales pour le 4 juillet. Le même matin, l’inflation britannique est tombée à 2,4%. Le Parti travailliste est en avance sur le Parti conservateur. À mon avis, il pourrait s’agir d’une élection serrée. J’ai toujours voté pour le Parti travailliste depuis 20 ans que je suis au Royaume-Uni, principalement à cause de l’immigration, mais le Parti conservateur a réussi à sauver beaucoup d’emplois et a un meilleur plan alors que le Parti travailliste n’a pas de plan concret pour l’avenir. La plupart des sondages annoncent que les Travaillistes vont gagner. D’après ce que j’ai compris, il se pourrait bien qu’ils l’emportent après 14 ans», nous déclare notre compatriote à quatre jours de ces législatives qui seront suivies de très près en Angleterre et ailleurs...