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12 août 2024 22:09
Elle occupe une place très spéciale dans le cœur de nombreux Mauriciens. Décrite comme étant «la mère douce et protectrice», elle est très souvent présente dans les prières. Car c’est vers elle que de nombreuses personnes se tournent pour confier leurs doutes, leurs peines, leurs espoirs, leurs moments de faiblesse, mais aussi de bonheur.
En effet, la dévotion à la Vierge Marie est particulièrement forte au sein de l’Église catholique. Mais à Maurice, au-delà des croyances religieuses, il existe aussi une ferveur populaire pour la Vierge, que beaucoup, même non chrétiens, considèrent comme une mère. Et ce jeudi 15 août, ils seront ainsi nombreux à rendre hommage à la mère de Jésus-Christ dans le cadre de la fête de l’Assomption, «une des grandes fêtes de la vie chrétienne», lorsque «Marie, après sa mort, a été enlevée de la vie terrestre pour entrer dans la vie en Dieu».
Pour beaucoup de Mauriciens, cette journée spéciale - fériée cette année - commence généralement par la messe, avant de se retrouver en famille autour d’un déjeuner ou d’un dîner, et du traditionnel «gato Marie» en blanc et bleu, dédié à la Vierge. Les cœurs seront à la fête, les belles tenues seront de sortie, les tables bien garnies et les assiettes colorées. Et ce jour-là, bien évidemment, Marie sera dans les pensées et dans les prières. Une occasion parfaite pour Claudia Lebon, Stephane Lamvohee et Christian Maudave de se remémorer de bons souvenirs, créés lors d’un voyage pas comme les autres, en Turquie, qui leur a permis, il y a tout juste quelques semaines, de marcher dans les pas de la Vierge Marie.
En effet, c’est dans ce pays, situé aux confins de l’Asie et de l’Europe, que se trouve, sur les hauteurs d’Éphèse, le sanctuaire catholique considéré comme étant la maison où a vécu la mère de Jésus. C’est là qu’elle aurait fini ses jours, après avoir suivi l’apôtre Jean. Découverte à la fin du XIXe siècle par des missionnaires français, la maison construite en pierres, reconnue par le Vatican, où a lieu une cérémonie chaque 15 août, ainsi que des offices religieux réguliers, a connu un essor retentissant à partir des années 1950. Aujourd’hui, le site est visité par des centaines de milliers de personnes chaque année, dont Claudia, Stephane et Christian.
Dans leurs récits de cette visite très particulière, il est surtout question de beaucoup d’émotion. Car en ces lieux empreints de silence, respirant la sérénité et la spiritualité, le temps semble s’être arrêté... Chaque pierre raconte une histoire, un moment fort. Et une fois à l’intérieur, des frissons sont garantis. Claudia Lebon se souvient parfaitement de chaque seconde passée dans cet endroit béni. «C’est en acceptant l’invitation de Christian et Stephane à les rejoindre pour un voyage en Turquie que nous avons découvert, lors de la planification et de la présentation PowerPoint préparatoire, que la maison de la Vierge Marie se trouvait à Éphèse. Grâce à Christian, notre encyclopédie ambulante et guide personnel, nous avons appris cette information fascinante. Nous étions à la fois surpris et enthousiasmés par l’idée d’inclure ce détour incontournable à notre voyage», nous confie Claudia en revenant sur ce moment inoubliable : « La maison se trouve donc à Éphèse, là où Marie a vécu auprès de Jean l'Évangéliste après la crucifixion du Christ, fuyant la persécution à Jérusalem. Il est dit que le christianisme a vu le jour en Israël, mais a pris vie en Turquie. La Turquie est également un lieu de pèlerinage pour les chrétiens en raison de son histoire riche. C'est grâce à Christian que nous avons aussi appris que c'est là que la Vierge Marie aurait passé ses dernières années, et où, selon la tradition catholique et orthodoxe, elle aurait été élevée au ciel, un événement connu sous le nom d'Assomption, ou Dormition pour nos frères orthodoxes.»
Et cette étape de son voyage à Éphèse, Claudia l’a vécue comme un pèlerinage : «Pour aller là-bas, nous avons pris un avion d'Istanbul vers la Cappadoce, puis un autre pour Antalya. De là, nous avons entamé un road trip le long de la côte méditerranéenne, traversant Antalya, Kaş, la Riviera Turque, Fethiye, Pamukkale et Bodrum parmi d’autres lieux, pour finalement atteindre en beauté la maison de Marie. On peut aussi y accéder d’Istanbul en avion ou en voiture en passant par Izmir. Nous, nous avons fait un road trip pour découvrir la Turquie.»
Et une fois sur place, poursuit Claudia, elle en a pris plein les yeux mais aussi plein le cœur : «La maison, humble et empreinte de spiritualité, repose sur des fondations datant de l’époque apostolique. C’était exactement comme je l’imaginais : d’une simplicité absolue, mais chargée d’une présence spirituelle palpable et inimaginable. J’en ai encore des frissons rien qu’à y penser. On y trouve des personnes venues déposer leurs prières; dans les murs de la maison, une fontaine d’eau pour se rafraîchir, le tout entouré d’oliviers. Des gens de toute communauté s’y rendent, que ce soit comme simples touristes ou, comme nous, pour déposer leurs prières et ajouter une dimension spirituelle à leur voyage. C’est un lieu où le recueillement est primordial, et il n’est pas vraiment permis de prendre de nombreuses photos par respect pour le lieu et ceux qui y viennent.»
Sans se faire prier, Claudia s’est laissée imprégner par l’atmosphère qui se dégageait de la petite maison : «Ce moment était bien plus intense que de s’envoler dans les airs en montgolfière, une autre expérience phare de notre voyage. C’était se laisser porter par une émotion forte, indescriptible, lors de notre visite à la maison de la Vierge Marie. Des frissons, des larmes de joie, de gratitude, de foi, d’amour, et des intentions de prières pour nos proches ont empli nos cœurs. Nous ne pouvions nous empêcher de penser à nos proches à ce moment-là. Le cœur et la tête fusaient de pensées et de prières. J'aurais pu y passer toute la journée. Ce fut une expérience bouleversante, enrichissante et profondément touchante. J’ai toujours des frissons rien qu’à y penser.»
Même émotion, même intensité dans le récit de Stephane Lamvohee. «Nous avons décidé de faire ce voyage en Turquie, ce pays riche en histoire et en culture, au mois de juin. Mais nous ne voulions pas que ce séjour se limite à la découverte des belles plages de la côte méditerranéenne ou à la fête. Nous souhaitions que ce voyage soit une immersion dans l'Histoire. Lors de la préparation du voyage, Christian, passionné d’Histoire et de culture, nous a partagé cette découverte fascinante : la maison de la Vierge Marie qui se trouve à proximité d'Éphèse, dans la région de Selçuk, au Sud-Ouest de la Turquie. Pour nous, il était essentiel de visiter ce lieu, de poser nos pieds sur le même sol qu’un personnage historique aussi important. Cette visite s’est donc naturellement intégrée dans notre voyage de trois semaines, dont un road trip de neuf jours à travers la Turquie, à la découverte non seulement de la beauté du pays, mais aussi de son riche passé», nous raconte Stephane Lamvohee. Entre les murs de la maison, tous les visiteurs sont propulsés dans l’histoire. «Lorsque nous sommes arrivés à la maison, nous avons été immédiatement frappés par la simplicité du lieu. Bien qu’il ne reste de la maison d’origine que quelques vestiges de sol et de murs, l’atmosphère y est empreinte de sérénité. Depuis le premier millénaire, les chrétiens des villages environnants y venaient en pèlerinage à l’occasion de la fête de la Dormition de Marie, connue sous le nom d’Assomption chez les catholiques. Cette maison a été redécouverte au XIXe siècle par le monde catholique, en partie grâce aux visions de la bienheureuse Catherine Emmerich», explique Christian Maudave.
Stephane Lamvohee a aussi vécu intensément ce moment : «En visitant ce site, le temps semble s’arrêter. Il est difficile de ne pas se sentir transporté, imaginant la vie que Marie et Jean ont pu mener en ces lieux. Se tenir dans cet espace, là où un personnage historique aussi emblématique a vécu, c’est comme une rencontre directe avec le passé, une connexion tangible entre l’histoire et notre présent. »
Et les trois amis sont ressortis transformés par cette expérience. «Cette visite a été un moment fort de notre voyage, une pause spirituelle et calme dans notre découverte du pays, offrant un répit bienvenu dans le rythme parfois fatigant de notre périple en Turquie», souligne Christian. Pour la fête de l’Assomption, il se remémorera avec nostalgie, tout comme Claudia et Stephane, la parenthèse spirituelle qu’ils ont vécue à Éphèse... sur les pas de la Vierge Marie.
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