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Fête des Mères : être maman, mon bonheur, mon challenge, ma douleur...

26 mai 2024

Shamima Peer : «J’ai perdu mon fils et c’est un grand vide dans la vie d’une mère...»

 

«Être maman, c’est pour moi être une femme extraordinaire qui doit relever les défis du quotidien et lutter contre tous les obstacles qui se dressent sur son chemin. Une maman, c’est comme une magicienne qui doit être capable, par exemple, de sortir un lapin de sa manche pour faire naître un sourire sur le visage de son enfant. Être mère, c’est porter son cœur dans le creux de la main et avoir la force d’affronter le monde sans jamais perdre sa tendresse et sa compassion. Une mère représente la sécurité, l’amour, le soutien et les conseils. Elle aide son enfant à développer sa personnalité, ses croyances et ses valeurs. Une mère a une influence importante dans la vie de son enfant. Son amour et son soutien sont des facteurs clés qui donnent à son enfant un sentiment de sécurité et d’acceptation. Grâce à des expériences positives avec sa mère, l’enfant apprend que l’amour est important. La mère aide l’enfant à apprendre, à se fixer des limites et à exprimer ses besoins de manière respectueuse et appropriée. Malheureusement, moi, j’ai perdu mon fils. C’est un grand vide dans la vie d’une mère, mais heureusement que mon fils était grand et avait des amies formidables. Je suis et resterai la maman de Noa, mais aussi la maman de coeur de mes filles Nina et Tessa, mes petites Francaises remplies de bonheur et de bienveillance.»

 

Elodie Lagesse et Brigitte d’Hotman : «C’est donner de l’amour inconditionnel»

 

Nous avons parlé avec un couple de mamans qui croient en le mot d’ordre suprême des mamans : donner de l’amour à son enfant ! Pour Elodie Lagesse, qui travaille à son compte, et Brigitte d’Hotman, professeure d’école, il n’y a pas de doute : elles sont toutes les deux les vraies mamans de leur petite fille de deux ans et demi. «Certes, il y en a une parmi nous qui n’a pas porté l’enfant, et c’est fou comme nous avons souvent cette question de qui est la vraie maman de notre fille. C’est là que la question "C’est quoi être une maman ?" revient», expliquent-elles. Elodie poursuit : «Nous n’avons pas besoin de porter l’enfant pour être une maman, et les liens du sang ne déterminent pas l’amour inconditionnel que nous portons à notre enfant. Il n’est pas question de diminuer le rôle de l’une ou de l’autre. Pour nous, être maman, c’est l’aimer, l’éduquer selon nos valeurs et la protéger, surtout dans notre situation et en raison du regard des autres. Nous voulons l’encadrer au mieux pour qu’elle soit qui elle voudra être plus tard. Souvent, nous sommes élevés avec des idées préconçues de la société. Nous voulons que notre enfant soit épanouie tout en étant une bonne citoyenne. Notre petit bout de chou est notre plus beau cadeau, nous avons de la chance de l’avoir et de pouvoir tenir ce rôle de parent pour elle. Et pour l’instant, notre rôle est de jouer et de faire de la peinture», lancent-elles avec un rire avant d’ajouter : «Notre message pour l’avenir serait qu’on respecte le choix de chacun et qu’on comprenne qu’il y a des familles différentes !»

 

Amélie Audibert : «Un maximum d’amour»

 

La jeune femme, maman de trois enfants de 15, 12 et 8 ans, a perdu son mari en 2015. Cette perte a fait naître en elle un besoin d’engagement. Elle est Mindset & Leadership Coach, entrepreneure et co-fondatrice de La Maison des Étoiles qui offre des services d’aide et d’écoute aux personnes en deuil. «Je suis maman solo et veuve. Je joue, ainsi, plusieurs rôles à la maison. Un jour quelqu’un a dit : "Le travail d’une maman, c’est d’apprendre à son enfant à ne plus avoir besoin d’elle. Le plus difficile dans ce travail, c’est d’accepter la réussite". J’essaie, le plus possible, d’offrir un climat sécurisant à mes enfants. De leur apprendre à être autonomes et à réfléchir par eux-mêmes dans ce qui est juste pour eux et avec respect pour les autres, tout cela avec le maximum d’amour. Ma benjamine a le spectacle de fin d’année de son école de danse aujourd’hui. Nous irons la voir en famille, avec ma maman notamment, et ensuite, nous allons déjeuner ensemble. Je me suis offert un petit cadeau et je me réjouis d’avoir mes enfants autour de moi. L’absence de mon époux est encore plus présente le jour de la fête des Mères… C’est un événement qui remue toujours le couteau dans la plaie, mais j’imagine qu’il veille sur nous, qu’il me guide dans ma parentalité de plusieurs manières, et surtout qu’il doit être super fier de nous de là-haut.»

 

Priya Ramkissoon : «Cela implique de faire des sacrifices»

 

Cette jeune entrepreneure est la fondatrice et directrice d’Imiloa Collective, une entreprise qui allie social et création au sein d’une communauté créative afin d’aider au développement des artisans locaux et à l’enrichissement des compétences créatives. En plus de chapeauter son entreprise et de nombreux projets, elle est depuis un an et demi la maman de Kaiyaan, sa plus grande source d’inspiration. «Je dois dire que pour moi, être mère, c’est vivre un amour profond et inconditionnel dont je n’avais jamais soupçonné l’existence auparavant. Il s’agit de nourrir, de guider et de soutenir mon enfant à mesure qu’il grandit et qu’il navigue dans le monde. Mais être mère implique de faire des sacrifices, d’être capable de relever des défis et de célébrer continuellement les étapes ainsi que les réalisations de mon enfant. Cela signifie aussi être pour lui une source constante de réconfort, de force et d’encouragement, quitte à mettre les besoins de mon enfant avant les miens. Pour moi, être maman, c’est aussi être capable de transmettre la sagesse et les traditions des générations précédentes. C’est quelque chose que je valorise énormément dans mon rôle de jeune maman. Les connaissances et les valeurs qui m’ont été transmises par ma mère et par la mère de ma mère constituent un fondement sur lequel je m’appuie désormais et que je partage avec mon propre enfant. En devenant moi-même maman, j’ai appris qu’être mère est un voyage d’apprentissage qui nous pousse à grandir un peu plus chaque jour et qui nous procure un bonheur comme nul autre pareil malgré les difficultés qui peuvent accompagner ce rôle. C’est une immense joie qui dure toute une vie.»

 

Jacqueline Issur : «Être mère, c’est ne plus vraiment l’être»

 

Pour Jacqueline Issur, 60 ans, mère de deux enfants, être mère aujourd’hui, c’est de ne plus vraiment l’être. «C’est renoncer à ce titre de maman. Je sens qu’avec cette nouvelle génération, on s’est un peu perdu. Cette relation parent-enfant, ce lien d’antan, s’essouffle petit à petit. On ne partage plus rien. Les enfants sont devenus des étrangers. Être maman, c’est quelque chose de continu, une relation que nous devons entretenir chaque jour, à chaque repas. Il ne faut pas laisser les non-dits s’installer, car c’est quand il y a une absence de communication que nous devenons des étrangers. Il faut penser à l’autre. La différence avec cette nouvelle génération, c’est qu’auparavant, nos parents étaient notre tout. Mais les enfants de nos jours ont ce je-m’en-foutisme. Certes, c’est parfois la façon dont ils ont été élevés, comme des rois croyant qu’on leur doit tout. Or, nous ne voulons leur donner que du bonheur !»

 

Wendy Laperotine-Simiette : «C'est toute une gestion»

 

«Ça fait déjà plus de 20 ans que j’ai commencé comme chanteuse dans des hôtels. Après, je suis partie à l’étranger, et ce n’était pas facile. À l’époque, je n’avais que ma fille, aujourd’hui âgée de 16 ans ; mon fils, qui a 8 ans, est, lui, arrivé après. Et quand je suis partie à l’étranger, ma fille est restée avec ma mère, vu que son papa était aussi à l’étranger ! C’était très difficile, mais il fallait gagner son pain. Heureusement, j'étais rassurée de savoir que ma fille était avec sa grand-mère. Quand mon fils est arrivé, c’est sa grand-mère paternelle qui s’est occupée de lui, puis une cousine nous a beaucoup aidés. Quand je suis à la maison, il faut préparer les repas, les affaires pour l’école et tout à l'avance, car souvent, je ne suis pas présente quand les enfants rentrent, surtout si je chante pendant des apéros où ça commence plus tôt. Et quand je rentre le soir, des fois les enfants sont déjà au lit.Heureusement, maintenant que ma fille est grande, elle peut venir avec moi quand je suis choriste dans un concert ou à l’hôtel, et qu'elle est en vacances ou en week-end.  Être maman, pour moi, c’est donc une gestion de tous les instants, car en plus de tout ça, il faut s’organiser pour l’éducation des enfants. Ça peut être compliqué vu que les papas de mes enfants font aussi des métiers particuliers – le père de mon fils est dans la restauration – avec des horaires compliqués. Mais il n'y a rien d’impossible, il faut juste savoir gérer, trouver une routine dans ce train de vie.»

 

Textes : Amy Kamanah-Murday, Yvonne Stephen, Stephane Chinnapen, Christophe Karghoo et Stephanie Domingue

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