Johann Bancilhon : le Mauricien qui brille en Australie

Sa carrière de sportif a pris un sérieux coup d’arrêt suite à une vilaine blessure, mais ce contrecoup n’a pas empêché Johann Bancilhon de se relancer dans le milieu du volley-ball. Après avoir pris son envol à Maurice au sein de l’équipe du Collège St-Esprit et du Racing Club, c’est au pays des Kangourous que ce Mauricien originaire de Beau-Bassin continue à faire ses preuves.

En juillet dernier, il est doublement sacré dans la Ligue de première division de volley-ball de l’État de Victoria. La première fois en tant que head-coach de la formation masculine d’Heidelberg Volley-ball Club et la seconde comme assistant-entraîneur de l’équipe féminine de Dandenong Volley-Ball Club.

La formation masculine s’est imposée aux dépens du Monash University Volley-Ball Club par 3 sets à 0 et l’équipe féminine face à Melbourne University Renegades Volley-Ball Club sur le score de 3 sets à 2.

«C’est absolument incroyable de réaliser une prestation aussi exceptionnelle avec deux équipes en même temps. J’ai frôlé la crise cardiaque avec deux finales de suite, mais quelle émotion ! Avec Heidelberg Volley-ball Club, c’est juste exceptionnel pour un groupe qui n’a jamais joué dans le championnat de l’État, de surmonter toutes les épreuves jusqu’à remporter la finale. Que dire de Dandenong Volley-ball Club, quelle force de caractère ! Après avoir perdu la finale la saison dernière, les filles ont su rebondir. Elles étaient menées 2 sets à 0 et étaient sur le point de perdre la troisième manche, mais elles ont trouvé les ressources pour renverser le score en leur faveur», commente un Johann Bancilhon exalté.

«Partager mon expérience»

Une prestation impressionnante pour quelqu’un qui n’avait pas mis les pieds sur une aire de jeu depuis un bon bout de temps. Il est revenu sur le circuit par l’intermédiaire des amis qui ont rallumé en lui cette passion de frapper à nouveau dans la balle.

«Après ma blessure, j’étais tellement déçu que je ne voulais plus jouer au volley. C’est resté comme ça pendant des années. Puis, des amis m’ont invité à rejoindre leur groupe pour jouer en division 3.

À partir de là, il y a eu comme un effet domino. Nous avons failli remporter le championnat et on m’a proposé d’intégrer l’équipe féminine de Dandenong en tant qu’assistant de Karl Lim, un coach d’une grande expérience», souligne le Mauricien.

Tout en s’occupant de l’équipe de D1, Johann Bancilhon est également promu à la tête de l’équipe de D2. Mais ce n’est pas tout. Lors d’une compétition, il repère une équipe composée de joueurs d’origine indienne qui pratiquent le même style de volley qui se joue à Maurice. Conscient de leurs potentiels, le Mauricien se lie d’amitié avec eux. Il les prend sous sa coupe avant de les faire évoluer sous licence d’Heidelberg, un de ses anciens clubs.

«Le championnat australien est vaste. Comme le pays est divisé en plusieurs États, chacun a ses propres divisions, par la suite, le niveau monte d’un cran avec les meilleurs de chaque État qui s’affrontent», explique Johann Bancilhon.

Le parcours du Mauricien ne se cantonne pas seulement à l’État de Victoria. Il est engagé à un niveau supérieur depuis le mois d’août dans l’Australian Volley-Ball Super League. Le tournoi le plus relevé du pays avec la participation d’une sélection des meilleurs joueurs de chaque État. Toujours aux côtés du tacticien Karl Lim, le voilà embarqué dans une nouvelle aventure en tant qu’assistant-coach de l’escouade féminine des Melbourne Vipers.

Depuis le début de la compétition, l’équipe enregistre de bonnes performances et le Mauricien est impressionné par sa fulgurante ascension. «C’est un boost fou pour ma carrière. Jamais un Mauricien n’a fait ça auparavant. Entraîner quatre équipes à différents échelons est énorme. Quand je regarde tout ce que j’ai accompli, je n’ai qu’une seule envie, celle de partager mon expérience avec Maurice», affirme l’ex-joueur de l’Union Sportive de Beau-Bassin/Rose-Hill.

Père de deux enfants, cela fait plus de 20 ans que ce courtier hypothécaire vit au pays des Koalas. Il est, d’abord, parti pour étudier avant de s’établir à Melbourne. Depuis, il fait le va-et-vient entre sa terre d’adoption et son pays natal, tout en espérant pouvoir apporter un plus au pays où il a vu le jour.