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Jugé aux Assises après 23 ans pour le meurtre de Vanessa Lagesse : L’entourage de Bernard Maigrot choqué par le verdict de culpabilité

L’homme d’affaires a été reconnu coupable du meurtre de sa maîtresse (photo en médaillon) par les membres du jury à une majorité de sept contre deux.

Bernard Maigrot faisait l’objet d’un procès aux Assises pour le meurtre de sa maîtresse Vanessa Lagesse. Le corps de cette styliste héritière d’une belle fortune avait été découvert à moitié nu dans la baignoire de son bungalow, à Grand-Baie, le 10 mars 2001. L’autopsie avait révélé que la jeune femme avait été rouée de coups entraînant la fracture de sa colonne vertébrale. L'accusé a été jugé coupable par les membres du jury à une majorité de sept contre deux 23 ans après les faits alors qu’il avait plaidé non coupable. Au grand dam de son entourage qui pensait qu’il allait s’en sortir, surtout après un premier non-lieu quelques années plus tôt. La sentence sera connue le 16 juillet. 

«Je suis très surpris du verdict, qu’il faut respecter. La bataille a duré 23 ans. Elle durera encore le temps qu’il faudra pour réhabiliter l’innocence de Bernard Maigrot.» Cette déclaration, courte mais tellement lourde de sens, est de Gavin Glover, un Senior Counsel qu’on ne présente plus au niveau du judiciaire mauricien. Il était le Leading Counsel de Bernard Maigrot lors du procès de celui-ci aux Assises pour le meurtre de sa maîtresse Vanessa Lagesse. Il était épaulé dans sa tâche par des jeunes loups du barreau comme Nabil Moolna, Ezra Colimalay, Guillaume Gillot et Rayan Proag. 

 

Le meurtre de la styliste, héritière d’une belle fortune, remonte à 23 ans de cela. Son corps sans vie avait été découvert à moitié nu dans la baignoire de son bungalow, à Grand-Baie, le 10 mars 2001. L’autopsie avait révélé que la jeune femme avait été rouée de coups entraînant la fracture de sa colonne vertébrale. À l’époque, des dizaines de personnes avaient été interrogées dans le cadre de l’enquête policière. Toutefois, à ce jour, un seul suspect a été inculpé : son amant Bernard Maigrot. L’homme d’affaires a toujours plaidé non-coupable. Il a toutefois été jugé coupable par les membres du jury cette semaine, lors de son deuxième procès aux Assises, à une majorité de sept contre deux. Le verdict a été prononcé dans la soirée du 27 juin, après 21h40. Bernard Maigrot sera fixé sur la suite le 16 juillet. Il saura quelle sera sa sentence et s’il sera relâché sous caution vu qu’il a un droit d’appel. Entre-temps, il est détenu à la prison de Beau-Bassin.

 

En tout cas, l’entourage de Bernard Maigrot est sous le choc depuis l’énoncé du verdict de culpabilité. Plusieurs de ses proches ont quitté l’enceinte de la Cour suprême en larmes après le verdict de culpabilité. Ils n’ont pas souhaité faire de commentaires. Anne Rogers, la sœur de Vanessa Lagesse, qui a été entendue à titre de témoin dans cette affaire, s’est également abstenue de déclarations en quittant l’enceinte de la Cour suprême en compagnie des siens. La tension était déjà palpable quelques heures plus tôt à la fin du summing up du juge Luchmyparsad Aujayeb dans une salle d’audience pleine à craquer.

 

Adrien, le fils de Bernard Maigrot, était présent, de même que Martine Desmarais, une amie de sa famille depuis de nombreuses années. Il y avait aussi des visages familiers, notamment Patrice Doger de Speville et Yves Hein, deux Senior Counsel qui avaient assuré la défense de Bernard Maigrot aux côtés d’Ivan Collendavelloo au début de l’affaire en 2001. La police a toujours considéré son amant comme le principal suspect. Ce second procès aux Assises auquel il faisait face depuis mai 2024 reposait, cette fois, sur des preuves scientifiques – son ADN a été retrouvé sur les lieux du meurtre – et était présidé par le juge Luchmyparsad Aujayeb.

 

Bernard Maigrot, âgé de 39 ans à l’époque, avait été arrêté par l’équipe de l’inspecteur Raddhoa le 23 avril 2001. Lors de sa comparution au tribunal de Mapou, le lendemain, il avait affirmé avoir fait des aveux sous la torture et avait nié les faits qui lui étaient reprochés. C’est en larmes que l’homme d’affaires avait fait état des actes barbares qu’il disait avoir subis au poste de police de Midlands qui était encore en construction à l’époque. La police avait alors objecté à sa remise en liberté sous caution. Mais il avait fini par retrouver la liberté conditionnelle le 6 juillet 2001.

 

L’affaire avait connu un premier rebondissement le 7 mai 2003 lorsque le Directeur des poursuites publiques (DPP) avait ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire devant le tribunal de Mapou. Bernard Maigrot était poursuivi sous une accusation provisoire de meurtre. L’affaire avait connu un second rebondissement le 28 novembre 2007 lorsque le magistrat Azam Neerooa avait décidé de déférer Maigrot aux Assises après quatre ans de travaux d'enquête préliminaire. Quelques mois plus tard, soit le 2 juin 2008, Gérard Angoh, le DPP de l’époque, avait toutefois déposé une «discontinuance of proceedings», soit un arrêt de toutes les procédures légales entamées contre l’homme d’affaires.

 

L’enquête policière a été relancée le 28 décembre 2010. Pour la première fois, la police avançait qu’elle détenait de nouvelles preuves scientifiques contre le suspect. Maigrot avait été arrêté quelques mois plus tard, soit le 23 mai 2011. Il avait continué de rejeter les accusations portées contre lui. Il avait retrouvé la liberté conditionnelle 10 jours plus tard. Le 18 mai 2012, la police avait logé une nouvelle accusation formelle de meurtre contre lui aux Assises. Mais le procès n’avait jamais pu démarrer en raison de plusieurs motions soulevées par la suite. Le 5 septembre 2019, le procès de Maigrot avait recommencé à zéro car le juge Prithviraj Fekna, qui devait présider les audiences, était décédé. C’est le juge Benjamin Marie Joseph qui avait hérite du dossier. Toutefois, l’affaire n’avait finalement jamais pu être entendue.

 

Elle a connu un autre rebondissement  le 9 février 2022, lorsque le DPP d’alors a déposé une «discontinuance of proceedings». Puis, le 22 février 2022, le DPP a institué un nouveau procès aux Assises contre Maigrot en se basant sur les nouvelles preuves scientifiques avancées par la police. Le 23 octobre 2023, Maigrot a, une fois de plus, plaidé non-coupable du meurtre de Vanessa Lagesse. On lui a alors fait comprendre que la Cour d’assises allait écouter l’affaire du 20 mai au 28 juin 2024. C'est Me Darshana Gayan qui a représenté la poursuite lors de procès. Ses proches collaborateurs et elle ont finalement pu convaincre les membres du jury qui ont conclu à un verdict de culpabilité à une majorité de sept contre deux, plongeant les proches de Maigrot dans une grande incompréhension et un grand désarroi car ils s'attendaient tous à ce qu’il s'en sorte une nouvelle fois.